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La compétition est vecteur d’innovation

Pour Éric Barbaroux, organisateur technique du deuxième Grand Prix de Formule électrique, qui s’est tenu en mai à Paris, un tel événement ne peut qu’être bénéfique au développement de la mobilité propre en ville.
Entretien avec Éric Barbaroux : organisateur du Grand Prix de Formule électrique

Le deuxième Grand Prix de Formule électrique, qui s'est tenu à Paris en mai, a remporté un franc succès. Pas moins de 46 000 spectateurs sont venus assister sur deux jours à cette manche comptant pour le championnat du monde de la catégorie.

La Tribune de l'énergie a demandé à Éric Barbaroux, organisateur technique du deuxième Grand Prix de Formule électrique de Paris, en quoi l'organisation d'un tel évènement pouvait contribuer au développement de la mobilité électrique en ville.

La Tribune de l'énergie : Quel peut être l'impact d'un Grand Prix de Formule E, à Paris, sur le développement de la mobilité électrique ?

Éric Barbaroux : C'est en ville, surtout, que la mobilité électrique trouve tout son intérêt. C'est là que se concentre le plus gros de la pollution et où 90% des déplacements se font sur de petites distances. Rares sont les gens, dans les grandes villes, qui parcourent plus de cinquante kilomètres par jour.

L'intérêt est aussi d'amener le spectacle au plus près du consommateur, de se connecter avec ce public urbain qui est sur ce créneau « dernier kilomètre », où le véhicule électrique peut compter. Le fait d'être en ville nous permet un contact direct avec le consommateur, en particulier les futurs consommateurs que sont les jeunes.

LTDE : En quoi les performances de voitures de course peuvent-elles jouer sur le ressenti du consommateur ?

E.B. : Le Grand Prix est un navire amiral, où l'on pousse le bouchon le plus loin possible en matière de performance. La compétition a toujours été un vecteur d'innovations. L'essuie-glace, la ceinture de sécurité ou le frein à disque sont nés grâce à la compétition. Lutter pour être meilleur que le voisin, c'est un excellent banc d'essai pour la technologie. Et de plus en plus de constructeurs arrivent en Formula E.

La ville est aussi un environnement bien plus « sévère » pour les voitures qu'un circuit, avec des revêtements beaucoup plus contraignants, avec des trous. De gros progrès technologiques ont également été accomplis. Au lancement de la Formule E, il fallait deux voitures pour tenir l'intégralité d'une course. Cinq ans plus tard, une seule suffit. Nous avons réussi à doubler l'autonomie en gardant la même puissance.

LTDE : Ressentez-vous un intérêt croissant, au sein de la population, pour le véhicule électrique ?

E.B. : Avant, on ne voyait jamais de voitures électriques lorsque l'on sortait de chez soi. On en voit désormais tout le temps. Il y a une vraie prise de conscience. Beaucoup de concessionnaires avec lesquels nous discutons nous disent que les gens leur posent des questions sur les voitures électriques ce qui, là aussi, n'existait pas avant. Même s'il reste un certain nombre de contraintes, en particulier le prix à l'achat.

La micro-mobilité électrique, elle aussi, se développe. Certains constructeurs essaient désormais de l'intégrer dans leurs voitures électriques, avec une offre de trottinette, par exemple, dans la même idée qu'un petit bateau sur un plus gros.

Il y a quand même une vraie évolution possible dans la mesure où dans un foyer où il y a deux voitures, l'une d'entre elles peut très bien être électrique.

Propos recueillis par Benjamin Hay

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