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Avec le bus, Bolloré persiste dans la mobilité électrique

En France, le secteur des transports contribue au quart des émissions de gaz à effet de serre. C’est dans ce contexte, au sortir de la COP21, que le groupe Bolloré a inauguré mi-janvier une usine dédiée à la conception d’un bus de ville 100% électrique. Un véhicule de douze mètres de long qui sera testé à Paris au printemps.
La RATP a pour objectif de compter 80% de bus électriques pour 20% d’hybrides d’ici 2025

Ce n'est pas demain que tous les bus de la capitale rouleront à l'énergie électrique. Mais le mouvement est enclenché. Mi-janvier, à Ergué-Gaberic, près de Quimper, le groupe Bolloré inaugurait une usine dédiée à la fabrication de son bus 100% électrique, amené à remplacer ceux, thermiques, de la RATP dans les prochains mois.

Le contrat de plusieurs dizaines de millions d'euros, signé 2014, prévoit d'abord une phase de test, avec la mise en circulation d'ici le printemps de 22 bus électriques de douze mètres sur la ligne 341 (Charles-De-Gaulle-Etoile/Porte de Clignancourt). Des « Bluebus » « d'une capacité de 91 à 101 personnes, pourvus d'une autonomie minimum de 180 kilomètres », précise Jean-Marc Métais, directeur général de Blue Solutions, la branche mobilité électrique du groupe Bolloré.

Si l'essai est concluant, d'autres exemplaires intégreront par la suite le réseau parisien. La RATP a pour objectif de compter 80% de bus électriques pour 20% d'hybrides d'ici 2025. Une aubaine pour le groupe Bolloré, qui fabrique aussi -et surtout- les batteries LMP (Lithium Métal Polymère) de ses bus. «  L'un des éléments déterminants pour nous est qu'il faut mettre huit batteries dans un bus, contre une seule pour une Bluecar (utilisée sur Autolib', ndlr) », confie la direction de Blue Solutions.

Des usagers sensibilisés ?

Le groupe Bolloré, spécialisé à l'origine dans la papeterie, s'est engagé dans la mobilité électrique dès 1991, avec la conception de ses premières batteries LMP. Près de vingt ans avant le lancement du service d'auto-partage Autolib', à la fin des années 2000. Le succès des Bluecars (plus de 115 000 utilisateurs à Paris, Lyon et Bordeaux) a ouvert la voie au bus 100% électrique, d'abord en version réduite (six mètres), réservée à l'hyper centre-ville. « Le bus électrique répond aux mêmes problématiques que la voiture, le bruit et la pollution, qui sont les premières nuisances en milieu urbain », rappelle Jean-Marc Métais. Les bus thermiques, souligne le DG de Blue Solutions, « consomment entre 30 et 50 litres de carburant aux cent kilomètres ». On est loin du détail, au cœur d'une région Ile-de-France où plus de la moitié des émissions d'oxydes d'azote et 84% du bruit sont le fait du trafic routier*.

« La question de la mobilité électrique n'est pas nouvelle mais il y a aujourd'hui une vraie volonté politique, avec une prise de conscience de la pollution dans les villes et une population qui est directement confrontée au problème », explique-t-on du côté du groupe Bolloré. De quoi convaincre les usagers et aider les ventes de voitures électriques (1% du volume en France) à décoller ? « Cela peut contribuer à sensibiliser l'opinion sur l'intérêt du véhicule électrique, surtout en ville », suppose Jean-Marc Métais.

Le groupe Bolloré envisage de développer ses services de mobilité électrique à l'étranger dans les mois à venir. On parle ainsi de l'Asie et de l'Afrique pour Blue Solutions qui, avec 100 millions d'euros de chiffre d'affaires par an, a encore tout à faire au sein d'un groupe qui en réalise plus de dix milliards.

*Sources AirParif/BruitParif

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Commentaire 1
à écrit le 04/02/2016 à 22:10
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Combien coûte un bus électrique vs. un bus diesel?

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