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Économie circulaire : l'énergie à la rescousse ?

Inscrite dans le Code de l’environnement depuis le 22 juillet 2015, l’économie circulaire est aujourd’hui favorisée par l’Etat et les industriels pour promouvoir une croissance verte et durable. Et dans cette optique, le secteur de l’énergie a un large rôle à jouer.
On estime aujourd'hui que 30 % de la consommation énergétique française, soit 150 térawattheures, est perdue dans l'industrie
"On estime aujourd'hui que 30 % de la consommation énergétique française, soit 150 térawattheures, est perdue dans l'industrie" (Crédits : C-Djama Fotolia)

Rien ne doit se perdre. Qui dit économie circulaire, dit chasse au gaspillage des ressources et accroissement du rôle des territoires pour faciliter des boucles de production/consommation locale. L'énergie, essentielle aux industries, aux collectivités et à la population, se trouve ainsi au centre de sa mise en œuvre.

Une contribution que confirme le président de la société IDEX (leader indépendant de l'efficacité énergétique en France), Thierry Franck de Préaumont.

« La transition énergétique est au cœur des problématiques d'économie circulaire. L'ancien monde où on extrait des énergies fossiles d'un côté du monde pour les exporter et les utiliser de l'autre s'efface peu à peu au profit de nouvelles formes valorisant en priorité les énergies locales, centrées sur des concepts de territoire », explique-t-il.

Ces nouvelles formes d'usage de l'énergie se développent déjà. A commencer par le déploiement des énergies renouvelables. Elles contribuent à l'économie circulaire parce qu'elles permettent de ne pas épuiser de ressources fossiles comme le charbon ou le pétrole.

Récupérer l'énergie

Mais l'on connaît moins l'immense potentiel de la récupération d'énergie. L'énergie dite « fatale » qui s'échappe des milliers de calculateurs abrités dans des data centers ou de nos industries par exemple. « On estime aujourd'hui que 30 % de la consommation énergétique française, soit 150 térawattheures, est perdue dans l'industrie », a ainsi chiffré François-Michel Lambert, député des Bouches-du-Rhône et président-fondateur de l'Institut de l'économie circulaire, lors de la première lecture du projet de loi de transition énergétique.

Les technologies pour la réutiliser existent et les premières expériences de récupération d'énergie sont très convaincantes.

« A Montpellier, un data center a économisé plus de 35 % sur sa facture énergétique grâce à des technologies mises au point par Schneider Electric, cite Bruno Rebelle, directeur général du cabinet de conseil Transitions. En Rhône-Alpes, le Savoie Technolac étend sa zone d'activité avec l'objectif de récupérer toute la chaleur des eaux usées pour alimenter ses bâtiments », ajoute-t-il.

Car l'énergie se trouve aussi là où on l'attend le moins. Dans nos eaux usées donc, et dans nos déchets. Lorsqu'ils ne sont pas recyclables, ils peuvent être valorisés comme ressources énergétiques pour produire de l'électricité et/ou de la chaleur. C'est le cas des résidus agricoles que l'on peut transformer grâce à la méthanisation, mais aussi des déchets de bois ou issus de la restauration.

« Le potentiel est immense même s'il est encore difficile de le chiffrer aujourd'hui. On estime par exemple que la méthanisation pourrait permettre d'injecter 50 % de gaz d'origine biogénique dans nos réseaux d'ici 2030 », poursuit Bruno Rebelle.

Une contribution délocalisée

La contribution de l'énergie à l'économie circulaire se fera dans une logique locale.

« La fabrique de la ville durable réconcilie les points de vue, l'énergie comme les autres composants essentiels à la vie auront des cycles plus courts, économes en ressources et pilotés par la proximité des citoyens », expose le dirigeant d'IDEX.

Les territoires doivent donc s'organiser pour gaspiller moins, produire et consommer mieux l'énergie. C'est toute la dynamique aujourd'hui portée par les territoires à énergie positive (TEPOS) dont le premier intérêt est économique. Annecy et ses alentours, labélisés TEPOS ambitionne que sa politique de maîtrise de l'énergie et de production locale devrait faire passer sa facture annuelle de plus de 850 millions d'euros à 200 millions.

« Et ce n'est pas qu'une question de survie économique ou écologique, avance Bruno Rebelle. C'est bien une question de projet de territoire. Les zones rurales par exemple pourront devenir des productrices nettes d'énergie et alimenter les besoins plus importants des zones urbaines. Cette autosuffisance énergétique territoriale pourrait être très enrichissante ».

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Commentaire 1
à écrit le 10/12/2015 à 21:07
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Cet article oublie la première source d'énergie calorifique perdue: celle produite par les centrales nucléaires qui est rejetée dans les cours d'eau la mer ou l'air: çela représente au moins l'équivalent de notre production d'électricité Si on recy...

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