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Un premier îlot à énergie positive à Lyon

Inauguré fin 2015 dans le quartier de Confluence, à Lyon, l’îlot Hikari est le premier en France estampillé « îlot mixte à énergie positive ». Mêlant tertiaire et logements, il a pour objectif d’être deux fois moins énergivore que des bâtiments de même génération.
"Cet ensemble de trois immeubles de sept à huit étages est le premier îlot urbain mixte à énergie positive en Europe."

L'immeuble du futur est-il né en septembre dernier à Lyon, avec l'inauguration de l'îlot « Hikari » (« lumière », en Japonais) ? Situé dans le quartier de Confluence (IIe arrondissement), cet ensemble de trois immeubles de sept à huit étages est le premier îlot urbain mixte à énergie positive en Europe. Ses 12 800m² (érigés dans le cadre du projet Lyon Smart Community, d'un partenariat entre la métropole lyonnaise et le Nedo, l'Ademe japonais), abritent des bureaux, des commerces et des logements (36 au total). Un atout pour atteindre l'objectif de 50% d'énergie consommée en moins d'ici 2020, croit-on chez Bouygues Immobilier, promoteur du projet.

« Les cycles de besoins énergétiques sont très différents pour des bureaux occupés à leur maximum le jour et des logements qui le sont le soir ou la nuit », explique le directeur régional de Bouygues Immobilier, Tristan Lucchetti.

Tout a été pensé pour qu'Hikari couvre lui-même l'essentiel de ses besoins : une centrale de cogénération à l'huile de colza et une centrale photovoltaïque (931m² de panneaux en toiture) permettent d'assurer 80% des besoins électriques et 90% des besoins en chauffage de l'ensemble ; une machine à absorption produit de l'eau glacée à partir de la chaleur de la cogénération et du froid de la nappe phréatique (pour couvrir 80% des besoins en froid des bureaux et commerces). La géothermie, enfin, aide au refroidissement en puisant de la fraîcheur dans les eaux de la Saône.

« La mixité des usages et la maîtrise de la consommation énergétique, compensées par la production d'électricité, rendent l'ensemble créditeur en énergie. C'est le comportement vertueux et ecocitoyen des usagers qui sera le facteur essentiel du bilan énergétique », précise Laëtitia Alfonsi, manager de projets chez Bouygues Immobilier.

L'architecte japonais Kengo Kuma, en charge du projet, l'a dessiné de sorte à ce qu'il utilise au mieux la lumière qu'il capte, à l'aide de l'orientation des bâtiments, de leurs formes et de leurs équipements (détecteurs de présence, brises-soleil orientables...).

« La norme entre 2020 et 2025 »

L'enjeu de ce programme -dont le coût global a été de vingt-huit millions d'euros- réside, pour Bouygues Immobilier, dans sa capacité à démontrer « que la performance environnementale et énergétique n'altère pas la qualité d'usage et de vie ». Seuls 400m² de bureaux sont encore vacants. Les logements, eux, sont tous occupés, qu'il s'agisse des 32 appartements (80m² en moyenne) ou des quatre villas sur toit de l'un des bâtiments. Prix du mètre carré : environ 6 000 euros, « dans la fourchette haute des prix à Lyon », assure-t-on chez Bouygues Immobilier.

Le prix -fort- à payer pour développer d'autres Hikari partout en France ? « Dans le bâti, on constate toujours que le marché finit par rattraper la performance, lorsque les technologies se banalisent, les coûts baissent et on l'a vu sur le BBC », rétorque Tristan Lucchetti. Pour la branche immobilière du groupe Bouygues, « entre 2020 et 2025, les bâtiments du type d'Hikari seront la norme ».

Une norme imposée par la réglementation thermique dès 2020 (mise en place par la loi Grenelle). Et, peut-être, par ce que sera la ville de demain.

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