Les fintech françaises s’unissent pour donner de la voix

L’association France Fintech, qui regroupe une quarantaine d’acteurs, vient de voir le jour. Les startups françaises spécialisées dans les technologies financières entendent ainsi peser plus lourd dans les discussions avec les pouvoirs publics et les acteurs historiques de la finance.
Christine Lejoux
Le comité directeur de France Fintech est représentatif des différents métiers du secteur des fintech, qui comprend notamment les nouveaux moyens de paiement.

L'union fait la force, dit-on. Le jeune secteur des fintech françaises, ces startups spécialisées dans les technologies financières qui bousculent la finance traditionnelle, a donc décidé de se structurer en créant sa propre association, France Fintech. Officiellement née le 11 juin, celle-ci est présidée par Alain Clot, ancien PDG de Société Générale Asset Management et ex-directeur général délégué du Crédit du Nord, aujourd'hui à la tête de The Assets, une place de marché où s'échangent des actifs d'entreprise.

France Fintech comprend en outre un comité directeur composé de sept membres, à savoir Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi, Cyril Chiche, patron de Lydia, Cédric Teissier (Finexkap), Benoît Bazzocchi (SmartAngels), Olivier Goy (Lendix), Nicolas Marchandise (Advize) et Jonathan Herscovici (Anatec). Autrement dit, un panel représentatif des différents métiers des fintech, désormais présentes sur toute la chaîne de valeur de l'industrie financière, des moyens de paiement à la gestion de l'épargne, en passant par le crowdfunding (financement participatif) ou encore l'affacturage. France Fintech compte pour l'heure une quarantaine de membres, un nombre qui a vocation à augmenter rapidement compte tenu du dynamisme du secteur.

 Un dialogue avec les banques jusqu'alors fragmenté

 Mais était-il bien nécessaire de créer une association supplémentaire dans une industrie du numérique qui en compte déjà plusieurs, à commencer par France Digitale ? « Les fintech ont toutes en commun de travailler sur l'argent, un métier très sensible et qui est donc soumis à une réglementation très forte et particulière, ce qui n'est pas le cas pour l'ensemble des acteurs du numérique », explique Cyril Chiche. De fait, l'obtention, par les plateformes de crowdfunding, d'une réglementation ad hoc, le 1er octobre dernier, n'avait pas été un long fleuve tranquille, puisque cela impliquait rien de moins qu'une entaille au monopole bancaire dans le crédit.

 Regroupées au sein de France Fintech, les startups de la finance digitale pèseront donc plus lourd dans les négociations avec les régulateurs financiers. Ainsi que dans les discussions avec les banques, les assureurs et autres acteurs de la finance classique, en vue d'éventuelles collaborations. « Les fintech ont besoin des banques car nos métiers sont adossés aux flux bancaires, et les banques ont besoin de nous pour se réinventer. Mais le dialogue entre fintech et banques était jusqu'à présent un peu compliqué car très fragmenté. Or il n'est pas simple pour une startup de dix personnes de discuter avec une banque, et inversement », décrypte Cyril Chiche.

 Promouvoir les fintech françaises auprès des investisseurs internationaux

 Autre public que les fintech françaises auront plus de facilité à conquérir, une fois constituées en association : celui des investisseurs étrangers. « La création de France Fintech vise également à donner davantage de visibilité aux fintech françaises auprès des investisseurs internationaux, qui ne connaissent que les plus médiatiques d'entre elles et n'ont donc qu'une vision partielle de l'écosystème français des fintech », souligne Cyril Chiche.

Un écosystème qui a notamment pour atouts les talents reconnus des Français dans les domaines de la finance, des mathématiques et de l'ingénierie. Des savoir-faire que les fintech françaises tiennent à promouvoir, d'autant plus que leurs rivales américaines et britanniques ne se privent pas de vanter leurs propres mérites à l'échelle mondiale, via non pas une seule association, mais plusieurs, une pour chaque spécialité de fintech, ou presque. On le voit, France Fintech ne manque pas de chevaux de bataille. L'association se réunira en assemblée générale à la fin du mois, afin de déterminer son calendrier d'actions.

Christine Lejoux

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Commentaire 1
à écrit le 19/06/2015 à 10:33
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Puisque les plus values existent encore ,inutile d'investir et attendre que cela change.Il n'y a pas de crise ,l'argent est parti ou caché,il n'attend qu'un signe pour revenir.

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