Megaupload : le crowdfunding de Kim Dotcom pour relancer le site peine à décoller

Le fantasque fondateur de Megaupload veut récolter près de 4,5 millions d'euros pour relancer son site de téléchargement, fermé par le FBI en 2012.
Anaïs Cherif
Plus de quatre ans après la fermeture de son site de téléchargement Megaupload, Kim Dotcom veut relancer son bébé.

"Megaupload is back." Dans un teaser digne de Mission Impossible, publié en début de semaine sur YouTube, Kim Dotcom annonçait le lancement de sa campagne de crowdfunding. L'ancien hacker de 42 ans veut relancer son site de téléchargement, fermé par le FBI en 2012 suite à sa mise en examen pour violation de droits d'auteur, blanchiment d'argent et association de malfaiteurs. Il encourt une peine de prison de 20 ans. L'acte d'accusation révélait alors que Megaupload avait encaissé 175 millions de dollars entre 2005 et 2011, sa dernière année d'exploitation. Le site revendiquait 4% du trafic Internet mondial (soit 50 millions d'utilisateurs quotidiens), quand le FBI estimait que Megaupload était le 13e site Internet le plus fréquenté à son heure de gloire.

364.000 euros récoltés sur les 4,5 millions espérés

Alors qu'il attend toujours d'être fixé sur l'examen de son appel, en septembre dernier, de son extradition vers les Etats-Unis, Kim Dotcom actuellement en Nouvelle-Zélande cherche à récolter d'ici au 24 octobre près de 4,5 millions d'euros. Lancée lundi sur BNKToTheFuture, sa campagne de financement fait un démarrage discret. Pour le moment, Kim Dotcom a récolté près de 364.000 euros, soit 8% de la somme espérée. Ce qui ne l'empêche pas de se vanter sur Twitter : "Le gouvernement américain me traite de pirate et de fugitif. Je suis mis en accusation, en liberté sous caution et je fais face à une demande d'extradition. Et pourtant, 93 investisseurs ont déjà investi dans Megaupload 2."

Mi-juillet, Kim Schmitz de son vrai nom, commençait à dessiner le contour de son nouveau site de téléchargement. Il promettait, entre autres, 100 Go de stockage gratuit, hébergé dans le cloud, sans aucune limite de transfert et chiffré de bout en bout. La plateforme autorisera uniquement les paiements en bitcoin. C'est pourquoi le fondateur a choisi ce système de paiement pour sa campagne de financement.

En parallèle, Kim Dotcom a annoncé la création de Bitcache, "un service qui vise à offrir aux entreprises et aux médias la possibilité d'ajouter facilement des micropaiements en bitcoin sur leurs sites pour charger du contenu et des services sur Internet", selon IB Times.

| Lire aussi : Le Bitcoin pourrait-il détrôner les banques traditionnelles ?

Kim Dotcom aligne les échecs

Depuis son arrestation en 2012, le sulfureux Kim Dotcom enchaîne les échecs. En 2013, il lance Mega, un service d'hébergement de fichiers. Deux ans plus tard, il abandonne son projet en invoquant une prise de contrôle par un investisseur chinois. Il incite alors ses utilisateurs à délaisser son propre service.

En souhaitant sur Twitter la mort de l'industrie musicale américaine, il annonce travailler sur le service de streaming musical Baboom en 2014. Dans la foulée, il sort un album de musique électronique. Estimant, toujours sur le site de micro-blogging, que son site s'en "sortira mieux sans [lui]", il se retire finalement du projet car "l'industrie de la musique le déteste". Baboom se concrétise sans lui en 2015.

Jamais à court d'idées, il se lance même dans la politique en 2014 en créant l'Internet Party pour défendre les libertés numériques en Nouvelle-Zélande. Mais là encore, il n'obtient pas le succès escompté : son parti récolte seulement 1.42% des voix et ne parvient pas à obtenir des sièges au parlement.

| Lire aussi : Après Megaupload, KickAss Torrent dans la tourmente

Anaïs Cherif

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.