Rue du Commerce joue la provocation "pour exister face à des mammouths"

Avec son site "réservé aux hommes", Rue du Commerce enflamme la toile. C'était évidemment prévu, et cela lui aurait permis de doubler le nombre de ses visites.
Marina Torre
Rue du Commerce publiait ce message sur son site mercredi 5 novembre 2014.

"Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu un tel bingo de clichés sexistes réducteurs à destination des hommes", s'indigne le site madmoiZelle.com qui propose d'en référer à  Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité.

L'objet de son ire, comme de celle d'une partie des internautes sur les réseaux sociaux? Une campagne lancée ce mercredi 5 novembre par le site Rue du Commerce, qui sur sa page d'accueil affiche le message suivant:

Dans quelques heures, une version "pour les femmes", devrait être mise en ligne. Le but assumé "interpeller, surprendre, énerver", explique à la Tribune Sylvie Latour, directrice générale adjointe de l'entreprise.

Deux fois plus de visiteurs

Pour l'instant, l'opération semble avoir fonctionné puisque "le nombre de visiteurs à doublé" par rapport à un jour normal et, "ce matin, les ventes avaient bondi de 30%", affirme-t-elle.

 "Nous sommes dans un moment qui n'est pas simple pour le commerce, encore plus pour les places de marché. Pour exister face à des mammouths, nous avons adopté une ligne éditoriale un peu caricaturale, je le concède", se défend la directrice adjointe. Pour être encore plus précise, fallait-il énerver pour "exister" face à Amazon? "Oui, tout à fait", répond-elle, en insistant sur la nature "humoristique de cette campagne". Une ligne que l'entreprise défend déjà sur Twitter:

Plus largement, des offres spécifiques avec par exemple un "rayon chaussures" seront destinées aux femmes qui ne représentent que 30% des clientes du site né en 1998. Or, la pratique de la segmentation fait justement polémique depuis une semaine, après la pétition du collectif féministe Georgette Sand qui juge que ces pratiques marketing débouchent parfois sur une inégalité face aux prix. Bercy a même lancé une enquête pour le vérifier.

Marina Torre

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