Go Sport est à bout de souffle

Le distributeur d'articles de sport ne peut pas trouver le financement de sa relance. Il affiche 20 millions de pertes nettes en 2011. Il jure pourtant avoir trouvé le moyen de vivre à l'ombre de Décathlon.
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Go Sport dit avoir trouvé la bonne formule pour relancer ses ventes dans ses 349 magasins. Mais le distributeur français d'articles de sport, numéro trois du marché derrière Décathlon et Intersport, n'a pas un sou pour financer cette modernisation. Go Sport s'est enfoncé dans le rouge. En 2011, ses pertes nettes se sont élevées à 20 millions d'euros, contre 5,9 millions en 2010. Son endettement s'est accru. Il représente désormais 86,2 millions d'euros, contre 31,5 millions un an plus tôt. Et, bien qu'il assure une progression d'activité à « deux chiffres », selon François Neukirch, directeur général, le nouveau concept de magasins Go Sport n'est à l'?uvre que dans 40 des 160 magasins de l'enseigne en France. La relance de Courir - la chaîne de chaussures affiche une progression de 8,9% en 2011 - ne suffit pas non plus. La machine Go Sport est poussive. Elle fait toujours pâle figure face aux deux mastodontes, Décathlon, cauchemar de Go Sport dont il veut se démarquer et Foot Locker que Courir singe. Résultat : ses ventes se sont effritées de 0,4% en 2011, s'établissant à 680,4 millions d'euros.

Le couteau sous la gorge

Du coup, le groupe envisage de procéder à une augmentation de capital de 30 millions d'euros. «Elle nous permettra de soutenir la croissance des ventes des deux enseignes et de restaurer la rentabilité par une augmentation du rendement au mètre carré », a indiqué François Neukirch, mercredi 22 février, lors de la présentation des résultats annuels du groupe, sans détailler ni chiffrer ce plan de bataille. Rallye garantira l'opération. La holding de Jean-Charles Naouri, qui détient 72,9% du capital de Go Sport et 78,7% de ses droits de vote, investira à la hauteur de sa participation, a précisé François Neukirch. "Il s'agit surtout de réduire son endettement", juge un gérant de fonds.

Le titre a perdu 40% de sa valeur en quatre ans

Le timing de cette opération surprend. « Go Sport procéde le couteau sous la gorge. Car ses relations avec les banques se sont tendues : elles ne veulent plus lui prêter», note un actionnaire. Les fonds propres du distributeur ont fondu : ils sont évalués à 58 millions, contre 71 millions un an plus tôt. L'opération surprend aussi les actionnaires minoritaires. Parmi eux, figure Kesa. Le distributeur britannique qui détient 12,1% du capital n'était manifestement pas au courant de ce projet. « Nous donnerons notre avis lors de l'assemblée générale du 20 avril », note sa porte-parole. Tocqueville Finance (environ 5% du capital) se déterminera lui lors de la fixation du prix de souscription.

A la Bourse de Paris, cette perspective n'a guère rassuré les investisseurs. Le cours du titre Go Sport a perdu près de 8% pour atteindre 8,30 euros. Sa capitalisation boursière (31 millions d'euros) équivaut au montant de l'augmentation de capital envisagé. Le groupe vaut désormais 90% de moins que il y a cinq ans, date de la nomination de François Neukirch, en remplacement de Jean-Paul Giraud que, par impatience, Jean-Charles Naouri avait débarqué.
 

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