Les 5 grandes batailles de Jean-Charles Naouri

Depuis vingt ans, Jean-Charles Naouri s'est forgé une solide réputation d'homme d'affaires. L'ancien inspecteur des finances s'est imposé à la tête du groupe Casino et a transformé le petit groupe stéphanois en un acteur de premier plan. Ils s'est illustré lors de cinq grandes batailles.
Jean Charles Naouri, PDG et propriétaire majoritaire du groupe Casino (Reuters)

La prise de contrôle de Rallye (1991-1993).
En 1991, Jean-Charles Naouri vient à la rescousse de Rallye. Le distributeur breton fondé après-guerre par Jean Cam à Brest présente de gros problèmes de trésorerie. Le fonds Euris, que Jean-Charles Naouri a fondé en 1987, en prend le contrôle. Un an plus tard, Euris apporte les magasins de Rallye au groupe Casino fondé par Geoffroy Guichard à Saint-Etienne. Les deux groupes fusionnent. Rallye devient l'actionnaire de référence de Casino. Dès 1993, les hypermarchés Rallye basculent sous l'enseigne Géant Casino.

Jean-Charles Naouri s'impose chez Casino (1997-2005)
Actionnaire de référence du groupe Casino, Jean-Charles Naouri exerce son influence auprès du conseil d'administration. En 1997, il pousse le groupe à racheter Franprix et Leader Price. Ce sera à la barbe de Promodès, autre candidat au rachat des enseignes fondées par Jean Baud et sa famille. Leur accord ouvre le droit à Casino de racheter progressivement les parts des Baud. Un an plus tard, en 1998, Jean-Charles Naouri réussit à repousser une OPA hostile de Promodès. Il rallie la famille Guichard. Et il forme une contre-offre. A son issu, Jean-Charles Naouri devient l'actionnaire majoritaire de groupe Casino. En 2003, Antoine Guichard, petit fils du fondateur, devient président d'honneur du conseil d'administration. Il cède son siège de président à Jean-Charles Naouri. Deux ans plus tard, à la faveur du départ de Pierre Bouchut, directeur général, Jean-Charles Naouri, à l'âge de 56 ans, est nommé PDG.

La prise de contrôle de Franprix et Leader Price (2007-2009)
En mars 2007, Jean-Charles Naouri débarque les Baud de la direction opérationnelle de Franprix et Leader Price. Le PDG de Casino s'agace de voir les fondateurs des enseignes augmenter les prix pratiqués en magasins, pour accroître leurs résultats, et augmenter la valeur de leur participation (5% de Franprix et 25% de Leader Price). Du coup, les Baud, eux, exigent le rachat de leur part, conformément au contrat d'option de vente prévue entre les deux actionnaires. Casino rechigne. Et surtout il ferraille en justice. Devant les tribunaux, Casino dénonce des fautes graves. Avant de se résoudre à une instance arbitrale. Deux ans de procédures auront, ensuite, été nécessaires pour déterminer la valeur de leurs participations. Elles s'élèveront finalement à « 14 fois la moyenne des résultats 2006 et 2007 ». Soit 428 millions d'euros. Casino contrôle Franprix et Leader Price à 100% depuis juillet 2009.

Grupo Pao de Açucar, une pépite brésilienne que convoitait Carrefour
A l'été 2011, Jean-Charles Naouri a ferraillé contre Abilio Diniz. Le groupe a engagé deux procédures arbitrales à l'encontre du patron de GPA, premier groupe de distribution au Brésil qu'ils co-contrôlent depuis 2005. Objet du litige : Jean-Charles Naouri reprochait à Abilio Diniz d'avoir négocié dans son dos un accord de rapprochement avec la filiale brésilienne de Carrefour. Ce projet a capoté faute d'obtenir l'aval des autorités brésiliennes. Depuis, Casino a réaffirmé son projet de prendre le contrôle du groupe. Ce sera pour juin 2012, conformément à leur pacte d'actionnaires.  

Monoprix : du mariage à la scène de ménage (2000 à 2012).
A partir de 2000, Casino renforce sa présence en France sur des formats jugés porteurs. Parmi eux : le centre-ville. Le groupe hisse sa participation au capital de Monoprix dans lequel il est entré en 1997. Il monte à 50%. Jean-Charles Naouri signe un accord avec le groupe Galeries Lafayette. Renouvelé en 2003 puis 2008, cet accord est prolongé jusqu'en 2012. Pendant douze ans, les deux actionnaires vantent alors les mérites de leur alliance. Philippe Houzé, président du directoire des Galeries Lafayette, qui a ?uvré à la relance de Monoprix, souligne la puissance d'achat que lui apporte Casino. Et, lors de chaque présentation de résultats, Jean-Charles Naouri complimente son partenaire de la solidité de Monoprix. Le mariage semble presque parfait. Jusqu'à ce jour de septembre 2011 où Casino refuse de prolonger leur partenariat. Au grand dam de Philippe Houzé. Début 2012, Galeries Lafayette exerce son option de vente. Les deux actionnaires s'écharpent sur la valeur de l'entreprise. Philippe Houzé en veut initialement 1,95 milliard d'euros. Jean-Charles Naouri ne veut lui accorder que 700 millions d'euros. S'en suit l'actuelle bataille sur la valeur de l'entreprise aux 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires. De guerre lasse, Philippe Houzé propose de racheter la part de Casino pour 1,35 milliard d'euros. « Pas vendeur », vient de réaffirmer Jean-Charles Naouri, à l'issu du conseil d'administration.

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