Espionnage chez Ikea : Force Ouvrière dépose plainte

L'enseigne suédoise d'ameublement a « mis en disponibilité » son directeur du risque, Jean-François Paris, qui, selon des e-mails publiés par le "Canard Enchaîné", aurait mené des enquêtes sur des salariés et des clients. Le syndicat Force Ouvrière, qui se dit visé, a déposé plainte, selon nos informations.
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L'enseigne suédoise Ikea a annoncé mercredi avoir « mis en disponibilité son directeur risque » après les révélations du "Canard Enchaîné". L'hebdomadaire a publié mercredi 29 février plusieurs des e-mails que son directeur du risque, Jean-François Paris, aurait échangés avec Sûreté International pour obtenir des informations illégales sur ses salariés et clients. Toutes seraient issus du Stic (Système de traitement des infractions constatées), le plus grand fichier de police.

Parmi leurs échanges figurent des demandes d'informations sur un collaborateur, ancien chômeur qui roule en Porsche Carrera, un autre salarié propriétaire d'une Audi TT et un salarié jugé « anti-mondialiste ». La direction du risque de Ikea France aurait demandé des enquêtes sur des listes de noms, allant jusqu'à 200 personnes, et sur cliente en litige avec l'enseigne sur un montant de 4.000 euros.

Le directeur du risque a-t-il agi seul ?

L'affaire ébranle Ikea, premier distributeur de meubles en France. « Nous travaillons avec honnêteté et transparence quelque soit le pays où nous exerçons nos activités », a fait valoir son service de communication, avant de rappeler combien « le respect de la vie privée des personnes compte parmi les valeurs les plus fortes du Groupe Ikea». L'enseigne va lancer une enquête « avec l'aide de conseillers indépendants pour obtenir la vision la plus complète de ce qu'il s'est passé dans les faits ».

Alors Jean-François Paris a-t-il agi seul ? Ou à la demande de sa direction ? Ses pratiques étaient-elles monnaie courante ? De quand datent-elles ? Une ancienne salariée de Ikea interrogée par Europe 1 assure avoir été précisément licenciée pour avoir refuser de « fliquer » ses collègues. Force Ouvrière veut savoir. Mais rien n'a réellement stupéfait le syndicat. « Ces révélations ne m'ont pas étonné. Chez Ikea, on a toujours su qu'on était observé. Les services des renseignements généraux venaient régulièrement dans le magasin de Montpellier. Il nous a fallu faire intervenir l'Inspection du travail », rapporte Serge Fernandez, délégué Force Ouvrière

Dépôt de plainte de FO

Mercredi soir, ce syndicat a déposé plainte auprès du procureur de Versailles pour « utilisations frauduleuses de données personnelles », d'après nos informations. « Nous allons aussi constituer une association des victimes des espionnages de Ikea », indique à "latribune.fr" Hocine Redouani, délégué syndical Force Ouvrière, employé du magasin Ikea situé à Parinor (Val d'Oise).

Interrogé en marge d'une conférence de presse consacrée au marché de l'ameublement, l'ancien directeur général de Ikea en France jusqu'en 2010, Jean-Louis Baillot, n'a pas souhaité répondre aux questions relatives à ce scandale. Il n'empêche. L'affaire ébranle tous les salariés. Ce n'est pas la première fois que l'image sociale d'Ikea est écornée.

Il y a deux ans, le géant suédois du meuble qui emploie plus de 10.000 personnes en France avait dû faire face à un très long mouvement de grève porté par des revendications salariales. Du jamais vu chez l'enseigne d'ameublement jusqu'ici connue pour l'exemplarité de son management et son ascenseur social interne.

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Commentaire 1
à écrit le 01/03/2012 à 13:47
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Rappelons que les pratique ici en Suede sont tres connus.... et Que Kampard... est un ami des jeunesses neonazies et de la Stazie depuis toujours... voir son histoire... Gestapo... guest au pot?

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