Pourquoi Groupon se met à vendre des rasoirs par paquets de douze ?

Le 1er mai, le site de e-commerce américain spécialisé dans les bonnes affaires a lancé un service de vente de produits de consommation courante en grande quantité destiné au grand public. Le signe que la diversification se poursuit pour le pure-player toujours déficitaire.
Marina Torre
Le site de e-commerce américain ne se contente plus des bons plans, il vend désormais des produits de grandes consommations au format familial.
Le site de e-commerce américain ne se contente plus des bons plans, il vend désormais des produits de grandes consommations au format "familial". (Crédits : Reuters)

Envie de dîner avec Brad Pitt? Ou, de façon plus plus triviale, besoin d'un stock de savonnettes avant de partir en expédition? Les deux sont désormais accessibles sur Groupon. Si dans, le premier cas, il s'agissait d'une opération caritative, le second relève d'une toute nouvelle offre lancée le 1er mai outre-Atlantique, révélatrice de l'évolution du modèle économique du site de e-commerce.

 Savons, rasoirs, shampoing... 

Pour l'instant, les clients présents sur le sol américain pourront commander une centaine de produits de grande consommation, notamment des savons, des rasoirs jetables ou encore du shampoing vendus en grosses quantités dans une nouvelle rubrique baptisée "basics". 

But affiché pour la clientèle: l'"aider à économiser sur les quantités importantes de choses qu'ils achètent et utilisent tous les jours", vante Aaron Cooper, le vice-président de la division Groupon Goods. Pour toute commande supérieure à 24,99 dollars, la livraison est gratuite, promet en outre le groupe. 

Loin du modèle "bon plan"

Ce nouveau service s'éloigne quelque peu du modèle originel du site lancé en 2008. En effet, son principe consiste à proposer des "bons plans" en négociant des services (restauration, cinéma ou même cours de chinois) à des acteurs locaux. Sur ces offres qui garantissent au moins 50% de réduction sur le prix originel, le site américain prend une commission comprise entre 40 et 50% du prix final. Mais le groupe introduit en Bourse en 2011 n'est toujours pas rentable. Depuis 2008, il aurait même accumulé plus de 850 millions de dollars de pertes pour un chiffre d'affaires de 2,6 milliards de dollars en 2013. 

Comme nombre de ses concurrents, ils opte donc pour une diversification. Il a commencé en proposant une section "shopping" proposant des promotions et en ouvrant une "place de marché" (qui consiste à mettre à profit son audience en ouvrant un espace à des acteurs indépendants) en 2011. 

Les bons plans font moins recette

"Ses résultats sont très variables selon les marchés, le modèle du bon plan n'ayant pas le même succès partout", note Delphine David, membre du cabinet Xerfi et auteure notamment d'une étude sur les perspective du e-commerce à l'horizon 2020. Dans une vidéo publiée sur son site, David Targy, directeur d'étude chez Xerfi-Percepta détaillait début 2014 les difficultés rencontrées par Groupon. Il pointe notamment le fait qu'en France, de 8 millions de visiteurs uniques par mois au premier trimestre 2012, le site est passé à 5 millions au dernier trimestre 2013. Surtout, la chute des recettes générés par les "bons plans" l'obligent "à se réinventer". 

Marina Torre

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Commentaire 1
à écrit le 06/05/2014 à 20:01
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...parce qu'il ne les vend pas par paquets de 6 !

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