Qui est Dong Wei, le Chinois qui rend fou Donald Trump ?

Commercer avec la Chine et oublier de déposer sa marque (ou ne pas le faire à temps) ? Nombre de commerçants voire de cybermarchands imprévoyants en ont fait l'amère expérience. Mais un président des États-Unis en exercice ? À tous égards, c'est du jamais-vu.
Jérôme Cristiani
Cela fait dix ans que le vrai Donald Trump perd procès sur procès contre un même fabricant de toilettes, sans compter des centaines de milliers de dollars en en frais de justice et royalties. Mais c'est loin d'être son seul souci en Chine car, après celui-là, Trump va encore devoir affronter 225 autres usurpateurs de sa marque Trump...
Cela fait dix ans que le vrai Donald Trump perd procès sur procès contre un même fabricant de toilettes, sans compter des centaines de milliers de dollars en en frais de justice et royalties. Mais c'est loin d'être son seul souci en Chine car, après celui-là, Trump va encore devoir affronter 225 autres usurpateurs de sa marque Trump... (Crédits : © David Gray / Reuters)

Dans la chronique d'Anthony Bellanger, ce jeudi matin 16 février sur France Inter, la bien-nommée Histoires du monde, on apprend qu'un « petit malin » nommé Dong Wei a déposé la marque « Trump » en Chine, juste quelques jours avant le vrai Donald Trump, lui coupant de fait l'herbe sous le pied.

« En Chine, le principe est simple : premier arrivé, premier servi. M. Dong Wei est donc propriétaire de la marque Trump, qu'il a d'ailleurs largement utilisée. Il existe des hôtels Trump en Chine que Donald n'a jamais autorisés et sur lesquels il n'a jamais touché un centime », explique le chroniqueur de France Inter.

Trump gagne enfin un procès après dix ans de procédures

Et cela fait dix ans que le vrai Trump perd procès sur procès contre ce fabricant de toilettes, et avec, des centaines de milliers de dollars en frais de justice et royalties. L'histoire serait savoureuse, si elle ne semblait pas s'entremêler douloureusement avec les relations internationales à couteaux tirés entre le nouveau président des États-Unis et son homologue de l'ex-Empire du milieu.

china trump

Car le soupçon pourrait contaminer notre perception du virage diplomatique à 180 degrés opéré vendredi dernier, le 10 février, par le président des États-Unis, qui a non seulement passé un coup de fil à son homologue chinois Xi Jinping, mais également reconnu le principe « d'une seule Chine ». Un grand soulagement à n'en pas douter pour les Chinois après les tensions du tout début décembre, lorsque, à peine élu, mais pas encore en poste, Trump avait appelé directement la présidente taiwanaise - un crime de lèse-majesté car Taiwan n'est pas un État indépendant dans l'esprit de Pékin.

Et si, raconte encore Anthony Bellanger, un juge vient enfin pour la première fois en dix ans de donner raison au vrai Donald Trump, l'usurpation va-t-elle enfin s'arrêter ? Oui, assure-t-il, et le 45e président des États-Unis va sûrement enfin pouvoir toucher ses premières royalties. Le seul problème, c'est qu'il y a encore... 225 autres usurpateurs de la marque Trump en Chine et qui ne paient pas un sou au vrai Donald Trump (de la crème anti-rides aux préservatifs en passant par les pesticides, selon le DailyMail). Un vrai... supplice chinois.

Déposer sa marque à temps ou vivre un "cauchemar"

Toute considération géopolitique mise à part, il est un problème concret que cette affaire devrait rappeler à tout fabricant qui commerce -ou espère le faire- à l'échelle internationale : celui du dépôt de marque. La Chine confère la prime au premier arrivé, rappelle La Tribune. En clair, si un concurrent dépose le premier une marque voire un brevet pour un produit similaire ou identique à celui d'un autre, il pourra continuer à le vendre et même se retourner contre son rival.

"Ce qui concerne le dépôt de marque peut relever du cauchemar en Chine", confirme Vanessa Bouchara, avocate à Paris spécialiste de la propriété intellectuelle, dont des clients ont déjà eu maille à partir avec des situations citées plus haut. Elle précise:

"Par exemple, vous lancez une nouvelle marque, un ou deux articles de presse en parlent, vous avez un peu de succès... Vous risquez alors d'être repéré par quelqu'un en Chine qui déposera la marque avant vous. Si, plus tard, vous souhaitez y ouvrir un magasin, il se peut qu'une plainte soit déposée et que vous soyez contraint de fermer votre commerce. "

> Lire : Déposer sa marque en Chine, une urgence même pour les petits cybermarchands

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Jérôme Cristiani

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Commentaires 2
à écrit le 16/02/2017 à 21:50
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Pas convaincu du tout par la logique de cet article. En effet, pourquoi donc a-t-on rejeté le DSK (Dodo la Saumure Klub) ?

à écrit le 16/02/2017 à 19:25
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CE serait bien également de traiter les conditions pour s'installer en Chine avec notamment l'obligation pour les investisseurs de ne pas visiter les usines qu'ils montent pourtant et dont ils tireront les bénéfices. DE grâce, après le Mexique pa...

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