Fnac-Conforama : Darty fait monter les enchères

Le groupe d'électroménager choisit l'offre d'achat présentée le 2 mars par Conforama. Mais les jeux restent ouverts.
Marina Torre
Darty avait accepté la proposition de la Fnac, mais Conforama, venu rebattre les cartes avec une offre supérieure a désormais les préférences de son conseil d'administration.

Avantage Conforama. Le conseil d'administration de Darty a indiqué ce vendredi donner sa préférence à la proposition d'achat du groupe détenu par le sud-africain Steinhoff. D'un point de vue financier, elle se révèle plus avantageuse que celle de la Fnac, qui avait la première annoncé ses intentions vis-à-vis du distributeur d'électroménager.

Conforama propose plus que la Fnac

Entièrement formulée en numéraire, cette offre déposée officiellement le 2 mars sur la base de 125 pence par action valoriserait en effet Darty 673 millions de livres (864,42 millions d'euros).

Avant que Conforama ne vienne ainsi rebattre les cartes, le groupe dirigé par Alexandre Bompard proposait de son côté l'échange d'une action Fnac contre 37 de Darty complété par 95 millions d'euros en numéraire au maximum. Cela représente une valorisation totale hypothétique moindre, de 558 millions de livres (environ 797 millions d'euros), sur la base du cours du 19 novembre.

Un troisième acteur entre par ailleurs dans la course aux côtés de Conforama. Il s'agit d'une filiale de la société d'investissement britannique Schroders, qui apporterait un peu moins de 15% du capital pour cette acquisition.

"A moins que Fnac n'annonce une offre plus favorable"

Avec ce nouveau rebondissement, la Fnac voit s'éloigner encore un peu les perspectives de voir l'affaire se conclure "avant l'été", comme avait dit le souhaiter Alexandre Bompard, son PDG, lors de la publication de ses résultats annuels le 18 février.

Mais, "l'agitateur culturel" n'est pas pour autant définitivement écarté de la course. Car si le conseil d'administration de Darty précise bien dans un communiqué diffusé ce vendredi qu'il recommande aux actionnaires de privilégier la proposition de Conforama,

"à moins que Fnac n'annonce une offre plus favorable tant sur le plan financier qu'au regard de sa certitude d'exécution."

Aucun délai particulier n'est précisé par le groupe. Tout dépendra aussi du temps que prendra la procédure légale d'étude du dossier par les gendarmes de la concurrence.

Quelle zone de chalandise?

Concernant cette procédure, la Fnac dispose déjà du feu vert de l'Autorité de la concurrence belge obtenu la veille même de ce revirement. Mais son équivalent français n'a pas encore remis sa copie.

Or, le dossier se révèle épineux car il faudra déterminer le périmètre exact dans lequel  s'exerce la concurrence entre les enseignes en vue d'éventuelles cessions. Ce qui n'est pas des plus simples, compte tenu du modèle alliant ventes en lignes et en magasins adopté par les deux distributeurs et vanté du reste comme l'atout majeur face à Amazon et aux autres sites de ventes en ligne n'ayant pas de réseau physiques ("pure players").

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Le match des deux Alexandre

Enfin, tout dépendra bien sûr de la résistance de chacune des deux parties. "Ce sera un match très intéressant à observer, notamment en raison du profil des deux jeunes patrons de Conforama et de la Fnac", commente un professionnel du secteur. Entre Alexandre Bompard, 43 ans, et Alexandre Nodale, 38 ans, tous deux anciens de PPR (Kering), les jeux sont ouverts.

Marina Torre

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Commentaires 2
à écrit le 19/03/2016 à 11:04
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Un rachat par Conforama aura un impact négatif sur l'emploi plus important qu'un rachat par la FNAC. Beaucoup de localité n'ont pas de magasins FNAC. Par contre Conforama est plus implanté dans ces petites localités. Dans a région, parmi les zones co...

à écrit le 18/03/2016 à 20:33
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Il n’y aurait pas de revenus avant 25 ans, en 2015 on ferait 70% de CDD d’un mois, des stages non rémunérés, 50% des pauvres auraient moins de 30 ans, existe-t-il une justification ? Ne devrait-on examiner l’Europe si les Etats publient des baisses d...

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