La marque "made in USA" American Apparel se déclare en faillite

L'enseigne californienne, chantre de la production intégrée et locale, restructure sa dette. Outre-Atlantique, d'autres enseignes de prêt-à-porter connaissent actuellement des difficultés.
Marina Torre
Au deuxième trimestre 2015, les dettes d'American Apparel se sont creusées à 19 millions de dollars contre 16 un an plus tôt à la même période.

Au tour d'American Apparel. L'enseigne américaine de vêtements s'est placée sous la protection de la loi américaine sur les faillites, annonce-t-elle ce 5 octobre. Elle espère pouvoir réduire sa dette de 300 à 135 millions de dollars en proposant de convertir des titres de créances en capital. Quelque 70 millions de dollars supplémentaires devraient être injectés par ses créanciers afin d'assurer la "transformation globale" de la marque.

Ses magasins en dehors des Etats-Unis ne devraient pas être affectés par cette décision indique le groupe dans un communiqué. Elle en compte au total 227 dans 19 pays, dont une douzaine de points de vente en France.

Ventes en baisse, dette creusée

La marque a connu plusieurs mois difficiles marqués par le départ de son fondateur, Dov Charney, après un scandale concernant des allégations de harcèlement sexuel.

Elle voit par ailleurs ses ventes s'effriter. Celles-ci ont ainsi reculé de 17% au deuxième trimestre 2015 par rapport à l'année précédente, à 134 millions de dollars, d'après des chiffres publiés au mois d'août.

Avertissement sur résultats

Au cours du même trimestre, le groupe qui fabrique ses vêtements dans ses propres unités de production à Los Angeles, a enregistré 19 millions de dollars de pertes, soit 3 millions de plus qu'un an plus tôt à la même période. Jusqu'alors ce sont principalement la banque Capital One ainsi que le fonds d'investissement Standard General qui ont soutenu son activité en injectant des fonds.

Malgré leur présence, le groupe a publié un avertissement sur résultats pendant l'été et prévenu de la nécessité de restructurer sa dette, ce qui a fait plonger son titre à Wall Street de plus de 30% le jour de l'annonce.

Les magasins vendent moins

D'autres enseignes connaissent également des difficultés, dues notamment à des baisses de ventes en magasin aux Etats-Unis. Celles-ci ont reculé de 2% entre février 2014 et février 2015, d'après le cabinet d'étude NPD.

Parmi les enseignes plus touchées, Gap a annoncé au printemps la fermeture d'un quart de ses magasins en Amérique du Nord et plus de 250 postes à son siège. Abercrombie & Fitch a quant à lui débarqué son ancien PDG, Michael Jeffries. Sa nouvelle direction a choisi de faire évoluer une gestion des ressources humaines et un positionnement marketing controversés en abandonnant le recrutement de top models à l'entrée de certaines de ses boutiques.

Moins connue en France, J.Crew annoncé une réduction de 10% de ses ses effectifs. Tandis que des grands magasins comme Sears, Macy's ou JCPenney ont baissé le rideaux dans plusieurs villes, ou prévoient de le faire. Enfin plus récemment, en septembre Quiksilver, une marque d'origine australienne, a annoncé la restructuration de sa branche américaine.

Marina Torre

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Commentaire 1
à écrit le 05/10/2015 à 14:06
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Décidément, y a que des bonnes nouvelles en ce moment ! Marre de ces chaînes de fringues qui polluent les centre-villes. A bas le suédois H & M, l'allemand C&A, l'anglais Marks & Spencer, etc.

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