Lidl va implanter ses supermarchés aux Etats-Unis dès cet été

Le spécialiste de la distribution alimentaire low-cost allemand, en pleine ascension en Europe, se sent pousser des ailes au point d'aller défier les géants américains sur leur terrain.
Malgré une époustouflante ascension, tout n'est pas rose au pays de Lidl. Le groupe a changé pour la deuxième fois en moins trois ans son président du directoire, évoquant des divergences de stratégie.

C'est décidé. On savait, depuis le début février, que le groupe allemand de supermarchés à bas coûts Lidl menait une campagne de recrutement de l'autre côté de l'Atlantique en vue de s'y implanter. Mais le flou régnait sur l'horizon exact  - fin 2017, ou en 2018...?

Hier soir, mercredi 15 février, le distributeur low-cost a annoncé qu'il allait ouvrir ses premiers magasins aux Etats-Unis dès cet été. Le groupe a présenté l'objectif d'avoir ouvert 100 magasins au bout d'un an, précisant que les 20 premiers seraient installés en Virginie, en Caroline du Nord et en Caroline du Sud.

Ruler Foods, "365"... le comité d'accueil américain

Cette implantation est susceptible de secouer le secteur de la distribution dans le pays, mais les distributeurs américains, qui redoutent ce nouvel arrivant sur leur marché, ont pris les devants. Kroger, numéro deux du secteur derrière Wal-Mart, a développé sa propre chaîne à bas coûts, Ruler Foods. Le groupe de supermarchés bio Whole Foods a de son côté lancé des magasins à prix moins chers sous le nom de "365".

Croissance folle en Europe et Brexit même pas peur

Lidl, qui exploite plus de 10.000 magasins dans 27 pays en Europe, avait annoncé, lors de son exercice fiscal clos fin février 2015, des ventes en progression de 9,5% à 64,6 milliards d'euros.

Le groupe en pleine ascension affiche un grand appétit de conquêtes. Les précédentes grandes manoeuvres se sont déroulées au Royaume-Uni où il se développe à grande vitesse : mi-décembre, il avait ainsi déclaré qu'il allait créer jusqu'à 5.000 emplois à Londres (il en emploie déjà 19.000 dans le pays), dans le cadre d'un vaste investissement de 1,8 milliard d'euros annoncé l'année précédente. Objectif : atteindre un total de 1.500 magasins dans tout le pays - contre 640 à l'heure actuelle.

A terme, Lidl espère battre son grand rival allemand Aldi, qui, sur le marché de la distribution alimentaire britannique, le dépasse encore d'une tête avec une part de marché de 6,2% contre 4,6% à Lidl. Les deux groupes grignotent la prééminence des quatre grandes chaînes de supermarchés traditionnelles que sont Tesco, Sainsbury's, Asda (groupe Walmart) et Morrison.

Lidl change de patron pour la 2e fois en moins de trois ans

Pour autant, tout n'est pas rose au pays de Lidl. Le groupe a changé pour la deuxième fois en moins trois ans son président du directoire, évoquant des divergences de stratégie. Le 7 février, Lidl a nommé Dane Jesper Hojer à ce poste en remplacement de Sven Seidel, qui avait pris les rênes du groupe en mars 2014, a annoncé le groupe Schwarz, propriétaire de Lidl, dans un communiqué.

Le mensuel allemand Manager Magazin avait rapporté l'année dernière que Seidel, un ancien partenaire de Porsche Consulting, était tombé en disgrâce auprès de Klaus Gherig, qui dirige Schwarz depuis 2004. Seidel avait succédé à Karl-Heinz Holland en raison également de divergences stratégiques qualifiées d'"insurmontables" mais qui n'ont pas été précisées.

Hojer, âgé de 38 ans, travaille pour Lidl depuis plus de dix ans et a notamment dirigé les activités du groupe en Belgique et plus récemment ses activités d'achat à l'international.

(Avec AFP et Reuters)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 16/02/2017 à 14:28
Signaler
Vous vous relisez quelques fois avant de publier un article ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.