Cinq films par semaine en 2010... Jamais la France n'en avait produit autant

Sur l'année 2010, les maisons de productions françaises ont tourné 261 longs métrages. L'augmentation des subventions publiques, et l'arrivée d'Orange explique ce record.
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Apparemment, le cinéma français ne connaît pas la crise, ni le piratage. Les entrées en salles ont atteint un record inégalé depuis 1967. Mais la production atteint aussi des sommets. Le nombre de films agréés par le Centre national du cinéma (CNC) atteint en 2010 un record historique, avec 261 longs métrages. Cela s'explique notamment par un nombre élevé (118) de coproduction avec l'étranger. De nombreuses productions étrangères sont venues chercher en France un complément de financement qu'elles ne trouvaient pas chez elles.

Mais les films majoritairement français (203) atteignent eux aussi un record inégalé depuis... 1981. Cela est dû à 46 films à budget moyen (4 à 7 millions d'euros), soit un bond par rapport à l'année précédente (27). De même, les montants investis (1,44 milliard d'euros) sont presque au niveau du record historique de 2008.

Subvention

Première explication : la production de films est largement subventionnée, ce qui permet d'amortir les crises. Interrogé, le CNC indique avoir injecté plus d'argent dans la production car son budget était en hausse, notamment grâce aux bonnes rentrées des taxes sur les fournisseurs d'accès Internet.

Autre explication avancée par le CNC : de forts investissements de Canal Plus, mais surtout d'Orange, - nouveau guichet de financement apparu en 2007. En 2009, l'opérateur téléphonique avait injecté 24,4 millions d'euros dans le 7e art, en coproduisant des films via sa filiale Studio 37 (17,4 millions) ou en achetant des films pour ses chaînes de cinéma (7 millions). Ce dernier montant a fortement augmenté en 2010. Au total, l'opérateur télécoms a promis d'acheter pour 80 millions d'euros de films européens sur trois ans (2009 à 2011). Mais il est à craindre que cet apport ne soit pas renouvelé après le rachat de ses chaînes par Canal Plus, qui n'a pas voulu prendre d'engagements sur ce point lors de la conférence de presse du 19 janvier.

Risque de surchauffe

Dernier effet contracyclique : France Télévisions, qui s'est engagé à augmenter ses investissements dans le 7e art.

Reste que cette belle vitalité de la production (dixit le CNC) est potentiellement inquiétante. En 2005, lors du pic précédent (240 films produits), la directrice générale du CNC de l'époque Véronique Cayla, avait déploré une surchauffe  : "cette tendance pourrait devenir inquiétante si elle se poursuivait au même rythme. Nous avons commencé à réfléchir à certains correctifs afin que notre politique d'aide ne devienne pas trop nataliste". Elle estimait alors que dépasser 210 films par an "serait sans doute dangereux pour assurer une exposition en salles à l'ensemble des films".

Mais aujourd'hui le CNC dit ne pas être trop inquiet, car les films restent correctement financés : le budget moyen (5,5 millions d'euros par film) est en hausse de 7,5 %. Alors qu'en 2005, on avait constaté une paupérisation des films, avec un nombre de films augmentant plus vite que les budgets.

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Commentaires 3
à écrit le 05/09/2011 à 21:53
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la france devrais faire comme les americains des films action horreur etc

à écrit le 07/02/2011 à 20:57
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Dommage que le record ne soit pas celui de la qualité. Quand cessera-t-on de nous assommer avec des chiffres? La faculté d'appréciation de la qualité a donc complètement disparue

à écrit le 07/02/2011 à 16:30
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On a bien compris que les contribuables avaient financé plus de films. Pourrait-on avoir une idée de l'évolution des recettes obtenues grâce au succès de ces films ?

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