Accor fait sa révolution numérique pour mieux affronter les centrales de réservation

Le groupe engage sa "transformation digitale" et annonce jeudi un plan d'investissement de 225 millions d'euros sur cinq ans visant à renforcer et développer ses services et infrastructures informatiques.
À l'instar de ses concurrents InterContinental, Marriott ou Starwood, Accor doit faire face aux puissantes centrales de réservation en ligne comme Booking.com.

Accor va faire sa mise à jour... avec son plan "leading digital hospitality" ("hospitalité numérique de pointe"). Au menu: huit programmes et un investissement de 225 millions d'euros sur cinq ans ont été annoncés par le groupe, jeudi 30 octobre.

L'opérateur hôtelier, qui déploiera notamment une application mobile unique pour ses clients, annonce à cette occasion l'acquisition de la start-up française Wipolo, spécialisée dans la gestion de voyages. Des services de réservation en ligne simplifiés seront par ailleurs développés pour les particuliers et les entreprises.

Des tablettes pour les employés

Le plan financera aussi l'acquisition de tablettes et smartphones pour les employés d'Accor, ainsi que du matériel et des logiciels "pour accompagner la montée en puissance du volume de transactions" et traiter des volumes de données croissants.

Les 225 millions d'euros qui seront engagés jusqu'en 2018, seront répartis entre dépenses d'investissement (55%) et d'exploitation (45%) et "60% des montants engagés viseront à consolider la performance actuelle du groupe". Les 40% restants "seront dédiés aux gains de parts de marché et à l'optimisation des coûts unitaires de distribution", précise Accor.

Le président-directeur général Sébastien Bazin abonde dans ce sens  : "La transformation engagée par Accor est à la fois stratégique, digitale et managériale. Elle appréhende l'ensemble des enjeux digitaux afin de faire du groupe l'acteur majeur d'un métier en profonde mutation."

Affronter les centrales de réservation en ligne

À l'instar de ses concurrents InterContinental, Marriott ou Starwood, Accor doit faire face aux puissantes centrales de réservation en ligne comme Booking.com. Ces dernières représentent une menace de long terme pour la rentabilité des groupes hôteliers car elles brident leurs capacités à fixer les prix.

En effet, si l'hôtel souhaite mettre en place une opération de promotion de dernière minute, il se trouve dans l'obligation de prévenir les centrales de sa promotion mais, surtout, de répercuter automatiquement la baisse des prix des chambres proposés sur les plateformes des agences en ligne. S'il ne prévient pas la centrale de sa volonté de faire des promos via son site, l'hôtelier s'expose à une résiliation unilatérale du contrat par la centrale.

En outre, des sociétés comme Booking menacent la maîtrise par les hôtels de leurs canaux de distribution. Et les réservations en ligne représentent un pactole grandissant. Elles comptent pour 7% à 14% des revenus des grands groupes comme Accor ou le numéro un mondial IHG, une part qui a doublé depuis 2008 selon les estimations d'Exane BNP Paribas.

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Commentaire 1
à écrit le 30/10/2014 à 22:16
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C'est bien fait....

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