Effet boomerang pour Airbnb à San Francisco avec ses publicités donneuses de leçons

La plateforme de locations de logements a lancé une campagne publicitaire mettant en avant sa contribution aux impôts locaux. Offensive de charme ratée, puisque l'opinion publique a jugé particulièrement déplacés ses conseils aux pouvoirs publics.
Laszlo Perelstein
Des panneaux conseillaient notamment à la ville d'utiliser une partie de l'argent de la taxe hôtelière pour maintenir les bibliothèques ouvertes plus tard le soir.

Airbnb paie ses impôts à San Francisco et veut le faire savoir. Alors que les habitants de la ville de Californie doivent voter dans une dizaine de jours pour la création d'une loi limitant la startup de mises en locations de logements, cette dernière a décidé de lancer une campagne publicitaire à travers à laquelle elle suggère à la ville de mieux investir les 12 millions d'euros de taxes hôtelières qu'elle paie, rapporte le SF Weekly.

"Cher Comité d'éducation, veuillez s'il vous plaît utiliser une partie des 12 millions de dollars de taxes hôtelières afin de maintenanir l'art (plastique, ndlr) à l'école."

Parmi les différentes versions de la publicité, on en trouve notamment qui recommande de multiplier les pistes cyclables ou de laisser les bibliothèques ouvertes plus tard le soir.

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Polémique, excuses et retrait des affiches

Des conseils qui ont été particulièrement mal perçus par les habitants de San Francisco. Sur Facebook, Martha Kenney, professeure assistante à l'université d'État de San Francisco a détaillé dans un long post public comment une telle somme ne permettrait en aucun cas d'allonger la durée d'ouverture des bibliothèques puisque seulement 1,4% de la taxe hôtelière leur est reversée :

"Cela représente donc 168.000 dollars. Soit 193 dollars par personne, si l'on divise par les 868 employés de bibliothèques. En supposant que chaque personne travaille cinq jours par semaines moins ses vacances, un employé serait payé 78 centimes de dollars par jour. Nettement moins que les 12,25 dollars de l'heure du salaire minimum en place à San Francisco."

Et de souligner que les 8 millions de dollars dépensés par Airbnb pour lutter contre la "Proposition F" -visant notamment à limiter à 75 nuits par an les locations des résidents et obligeant les plateformes de location à publier chaque trimestre leurs transactions détaillées-, aurait permis de "faire une plus grande différence".

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Face à la polémique, la startup valorisée 25 milliards de dollars a annoncé dans un communiqué "avoir voulu montrer la contribution à la taxe hôteliere des hôtes et invités, qui s'élève à environ 1 million de dollars chaque mois". Et ajoute :

"Le ton n'était pas bon et nous présentons nos excuses à tous ceux que nous avons blessés. Ces publicités vont être retirées sur le champ."

Laszlo Perelstein

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