Le président du Stade Toulousain René Bouscatel mis sur la touche ?

Le président emblématique du Stade Toulousain pourrait être débarqué en juin. Le conseil de surveillance lui a signifié de façon informelle qu'il ne serait pas reconduit.
Michel Cabirol
Le Stade Toulousain traverse actuellement une période sportive difficile, l'équipe phare des années 2000 du rugby français a été dépassée par Toulon, Clermont, Racing 92

Une page historique est peut être en train de se tourner pour le Stade Toulousain. Après le départ en 2015 de Guy Novès l'entraineur aux dix titres de champion de France et aux quatre titres européens, ce serait au tour de René Bouscatel de quitter le club le plus titré de France (19 fois champion) et d'Europe (quatre fois vainqueur), dont il est président depuis 1992. Selon nos informations, le conseil de surveillance lui a demandé de manière informelle de quitter son poste à la fin de son mandat en juin prochain. René Bouscatel n'a pas pour autant abdiqué et mobilise ses partisans pour conserver son fauteuil. Un conseil de surveillance décisif est prévu dans les prochaines semaines.

Aux avant-postes entre 1994 et 2012 (9 titres de champions de France et 3 titres de champion d'Europe), le club de rugby, qui est confronté à des difficultés financières, glisse doucement vers les seconds rôles en France et en Europe. Il a été rattrapé puis distancé par Toulon, Clermont et le Racing 92, qui ont recruté à tour de bras les stars du rugby actuels. D'autres clubs comme Montpellier, Bordeaux-Bègles, voire Lyon, sont également très ambitieux. Est-ce la chronique d'un déclin inéluctable du Stade Toulousain, qui a gagné ce dimanche face au Racing 92 et reste en course pour les barrages, ou simplement une période de transition avant de rebondir grâce aux nouveaux talents qui s'annoncent ?

Une concurrence très vive en France

Très attractif dans les années 2000, le Stade Toulousain est aujourd'hui en train de perdre ses meilleurs joueurs à l'image de l'international Louis Picamoles, qui a été recruté par le club anglais de Northampton. Un an plus tôt, Yannick Nyanga avait fait ses valises pour le Racing 92. En outre, la génération, qui a tout gagné, a bien vieilli. Les Dusautoir, Albacete, Poitrenaud, Clerc, Lamboley, gavés de titres, sont désormais près de la sortie. Enfin, le Stade Toulousain n'attire plus ni les jeunes rugby qui promettent en France comme ce fut le cas notamment pour Gaël Fickou (Toulon), Gregory Lamboley (Massy) ou Vincent Clerc (Grenoble), ni les stars du rugby international, séduits par Toulon, Clermont, Racing 92 et d'autres clubs comme Bègles-Bordeaux, Pau.

"Les autres clubs ont avancé, ils ne nous ont pas attendus. Comme on ne les avait pas attendus par le passé. Depuis 2012, on est dans le dur, on a du mal à continuer à exister sur ces grandes compétitions. Il ne faut pas tout remettre en question mais on vit quelques périodes compliquées", a résumé récemment de façon très lucide Louis Picamoles.

Toutefois, le club peut compter sur quelques pépites à condition de les conserver comme Yacouba Camara, Sébastien Bézy, Gaël Fickou, voire Gillian Galan et les jeunes de de la première ligne (Julien Marchand, Christophe Tolofua, Dorian Aldegheri et Cyril Baille) s'ils confirment. Les entraineurs du Stade Toulousain, notamment Ugo Mola, pourront également construire une nouvelle équipe sur les valeurs sures du club comme les internationaux Yoann Maestri, Maxime Médard, Jean-Marc Doussain, Yoann Huget, ou quelques anciens internationaux (Florian Fritz, voire Luke McAlister s'il retrouve son niveau des dernières saisons).

Michel Cabirol

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