Les tables d'hôtes dans le collimateur des restaurateurs

Le syndicat national du secteur, le Synhorcat, a accusé vendredi ces initiatives de concurrencer la restauration traditionnelle en s'affranchissant de la loi. Il demande aux pouvoirs publics de mieux les encadrer.
"Le fait que les hôtes soient censés être présents autour de la table exclut toute forme d'industrialisation", selon les fondateurs de la plateforme VizEat.

Après les logements chez l'habitant, rendus populaires par des sites tels qu'Airbnb, c'est au tour des tables d'hôtes d'être accusées de violer les règles de la concurrence. Le Synhorcat, syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs, est monté au créneau contre ce marché en essor vendredi 4 septembre, à l'issue d'une rencontre avec la nouvelle secrétaire d'Etat chargée du Commerce et de la Consommation, Martine Pinville.

Selon le syndicat, ces "restaurants clandestins", qui proposent aux voyageurs de se faire "inviter" déjeuner ou dîner chez un habitant local, seraient désormais plus de 3.000 en France. Mais ils pourraient atteindre le nombre de 20.000 "dans 3 à 5 ans" si ce modèle suit le développement d'Airbnb et sans encadrement de ces pratiques, souligne le président du Synhorcat, Didier Chenet.

80 euros le menu

Or, ces initiatives sont déloyales aux yeux des restaurateurs.

"Nous vivons dans un monde de fous où les acteurs de l'économie traditionnelle de l'hôtellerie et de la restauration se voient imposer toujours plus de réglementations au nom de l'intérêt et de la protection du consommateur, alors que pendant ce temps les plateformes de l'économie collaborative nous concurrencent en s'affranchissant de la loi", dénonce l'organisation dans un communiqué.

Et ce d'autant plus que, selon le Synhorcat, il ne s'agit même plus de sharing economy dans ces cas.

"Pour un repas comprenant une entrée, un plat, un dessert, des alcools servis sur fond de musique, on trouve des offres à 80 euros sur des plateformes numériques. Nous ne sommes plus là dans un modèle de participation aux frais, mais bien dans un commerce qui s'affranchit totalement des questions de santé publique et de toute fiscalité et réglementation", souligne Didier Chenet.

C'est sur ce fondement que le syndicat demande à Martine Pinville un meilleur encadrement de ces offres par es services, afin d'aboutir à l'application à tous les acteurs  d'une réglementation équitable. Le syndicat réclame notamment "une déclaration systématique et obligatoire à l'administration ainsi qu'aux services fiscaux" de ces activités, ainsi que le "respect des règles existantes, notamment l'obligation de disposer d'une licence pour pouvoir vendre de l'alcool".

Une expérience "occasionnelle"

Interrogés par La Tribune au mois de février, les fondateurs de VizEat, plateforme comptant un millier d'hôtes et plus de dix-mille invités -et qui entretient par ailleurs des partenariats avec l'Office de tourisme de Paris et l'organisme de promotion de la France à l'étranger, Atout France- se montraient toutefois aussi sereins que rassurants. Tant que l'activité restera non professionnelle, la marge de manoeuvre du  législateur sera limitée, pariaient-ils, en soulignant:

"Nous n'interdirons pas à des professionnels de proposer des repas sur le site. Mais le fait que les hôtes soient censés être présents autour de la table exclut toute forme d'industrialisation".

S'adressant aux professionnels de la restauration, ils ajoutaient:

"L'expérience que nous offrons est par essence complémentaire de celle d'un restaurant ou d'un bistrot: les voyageurs continueront sans doute d'y recourir à de manière occasionnelle".

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Commentaires 16
à écrit le 09/09/2015 à 6:01
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Moi je suis diplômé en cuisine, et je suis en colere contre les COMMERÇANTS RESTAURATEURS, qui n'ont aucune reconnaissance pour les diplomes, ils préfèrent les non-diplômés car ils sont moins chers.. Le syndicat de la restauration est financé par le...

à écrit le 08/09/2015 à 15:18
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Rebelote ! L’éternel chamaillerie des anciens contre les modernes, des taxis contre Uber, des libraires contre Amazon, des musiciens contre iTunes, des hôteliers contre Airbnb et maintenant celle des restaurateurs-réchauffeurs-de- surgelés contre Viz...

à écrit le 07/09/2015 à 12:41
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L'entraide familiale dans une TPE est soumis à charges par l'URSSAF dans toutes les entreprises, Toute vente commerciale ou artisanale est soumise à TVA, et à déclaration pour IR, IS, etc, Dans l'hôtellerie-restauration, toute diffusion de musique ...

à écrit le 07/09/2015 à 12:30
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De combien de points la TVA devra-t-elle être augmentée pour ceux qui la paient, pour qu'enfin chacun comprenne qu'un système (que ce soit Uberpop par rapport aux taxis, loueurs de voiture avec moniteur non déclaré par rapport aux auto-écoles, AirBnB...

le 07/09/2015 à 13:23
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"il existe", "fait maison"... bla bla bla vous citez des théories mais sont elles appliquées 100 %? certainement pas et de loin. Vous voulez défendre une cause sans de véritables preuves alors vous prouver en étalant les règles qui régissent la res...

à écrit le 07/09/2015 à 1:30
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Adopteuncuistot.com :-))

à écrit le 06/09/2015 à 19:26
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Pas la peine d'aller au restaurant pour manger du METRO. Le retour de bâton en quelque sorte !

à écrit le 06/09/2015 à 18:08
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"80 euros le menu" avec ou sans l’apéritif vu le prix ?????????????

à écrit le 06/09/2015 à 16:16
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''Sharing economy''. C'est si compliqué d'écrire en Français pour les journalistes de la Tribune ... ???? D'ailleurs, je pense que vous devriez changer le nom du journal. Ça serait tellement + ''in'' un nom anglais...

le 07/09/2015 à 8:12
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@Ah Bonjour , je suis totalement de votre avis , cette mode d incorporer de l anglicisme dans un article et de plus en plus stupide , cela fait bien , cela fait jeune , et tendance également.

à écrit le 06/09/2015 à 16:00
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Si les restaurateurs offrait la même qualité d'accueil avec la même qualité de repas (même mieux car ils sont censé d'être des professionnels) et à un prix en proportion, ils n'auraient pas à se plaindre. Malheureusement dans la plupart des restaura...

à écrit le 06/09/2015 à 14:51
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Toujours des histoires de gros sous, plus que de réglementations, les "vieux" ont du mal à s'adapter à la nouvelle donne...

le 06/09/2015 à 18:39
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@Tony: laisse les vieux tranquilles et mets la main à la pâte :-) Au cas où tu n'aurais pas remarqué, ce sont des jeunes qui travaillent dans ce genre de métier difficile :-) Mais bon, quand on a des problèmes avec ses parents, in se retourne contre ...

à écrit le 06/09/2015 à 14:38
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Chacun sont métier pour moi toutes ses auberges a la ferme, chambres et cie devrais être interdit tous le monde fait de la bouffe et quelle bouffe chez nous je trouve que tous ses gens là ne sont pas assez surveilles par les services des fraudes ...

le 06/09/2015 à 15:52
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D’après votre post ils sembleraient tous irréprochables or grande partie des restaurateurs sont composés de "self made man/wowen" et la qualité ainsi que l’hygiène de leur établissement sont déplorables (les prix eux sont eux souvent exagérées). J’hé...

le 07/09/2015 à 9:28
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le jour où les restaurateurs auront compris qu'en faisant de la qualité il garde des clients ils ils ont moins de concurrence de tout à fait d'accord pour les tables d'hôtes où l'on retrouve qualité des mets courtoisie cadre agréableh et addition suc...

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