100% de taxis électriques ? "En théorie c'est très bien mais dans la réalité ce n'est pas possible"

Pour le président de la Fédération nationale du Taxi (FNDT), les objectifs de Ségolène Royal outrepasse les dispositions de la loi sur la transition énergétique et relèvent plus de l'utopie.
Un véhicule Tesla, 100% électrique, affilié Taxis Bleus. Copyright Taxis Bleus
Un véhicule Tesla, 100% électrique, affilié Taxis Bleus. Copyright Taxis Bleus (Crédits : Taxis bleus)

L'objectif de 100% de taxis électriques à moyen terme énoncé par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal est louable, mais sera difficile à atteindre, ont prévenu jeudi 9 avril des représentants de la profession.

Dans un entretien au Parisien, jeudi, Ségolène Royal a dit souhaiter que "d'ici cinq ans, tous les taxis et les bus soient électriques en ville", tout en soulignant que "c'est aux agglomérations de prendre leurs responsabilités".

Les taxis sont enthousiastes...

Un "volontarisme" salué par le PDG de la société "Les Taxis bleus", Yann Ricordel, pour qui

"La volonté politique d'accompagner la mutation du taxi vers davantage de véhicules électriques est nécessaire et enthousiasmante".

...mais réalistes

Mais Yann Ricordel, dans un communiqué, a aussi remarqué que cet objectif "n'est pas compatible avec les contraintes économiques actuelles pesant sur la profession réglementée des taxis".

Les Taxis bleus, qui exploitent déjà dans leur flotte quelques Tesla - voiture américaine 100% électrique revendiquant jusqu'à 500 km d'autonomie -, militent pour qu'il soit permis d'exploiter une licence de taxi "sur deux véhicules distincts, à condition que l'un des véhicules soit électrique et que chaque chauffeur ne travaille pas en même temps", a rappelé M. Ricordel.

10% de véhicules propres pour les taxis, VTC et loueurs

Les objectifs évoqués par Mme Royal vont bien au delà des dispositions de la loi sur la transition énergétique en cours d'examen au Parlement. Ce texte prévoit dans sa forme actuelle un seuil de 10% de véhicules "propres" pour les taxis, véhicules de transport avec chauffeur (VTC) et loueurs à l'horizon 2020.

Pour Didier Hogrel, président de la Fédération nationale du Taxi (FNDT), les propos de Mme Royal sont "des déclarations d'intention (...) en théorie c'est très bien mais dans la réalité ce n'est pas possible". "Il y a un problème d'autonomie, un problème de disponibilité de produits sur le marché et aussi un problème de coût" des véhicules électriques, a-t-il affirmé à l'AFP.

Problème fiscal

Le président de la FNDT a en outre pointé l'incohérence à ses yeux du dispositif fiscal actuel en matière de lutte contre la pollution atmosphérique: les taxis qui ont fait le choix de rouler avec des voitures hybrides essence-électricité "sont pénalisés fiscalement, parce qu'on ne récupère pas la TVA sur l'essence" contrairement au gazole, a-t-il noté

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Commentaire 1
à écrit le 10/04/2015 à 16:14
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C'est la spécialiste pour se prendre les pieds dans le tapis ! Quelle femme ! Il nous faudrait encore plus de ministres de cette trempe !!!

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