Peut-être un début de piste pour retrouver l'avion d'Air France assurant la liaison Rio-Paris et qui a disparu lundi matin dans des conditions encore mystérieuses. L'armée de l'air brésilienne a indiqué ce mardi à 14h30, heure de Paris, avoir identifié des débris dans l'Atlantique à 650 km au nord-est de l'île de Fernando de Norohna dont un siège d'avion, des petites taches blanches, une bouée orange, un récipient et des traces de combustible, sans que l'on sache encore s'ils appartiennent à l'avion d'Air France faute de détenir pour l'instant une pièce avec un numéro de série permettant l'identification.
La marine brésilienne a aussitôt demandé à trois navires marchands qui croisaient non loin de se dérouter pour "pouvoir prêter secours". Les bateaux, deux sous pavillon hollandais et un sous pavillon français, pourraient "arriver sur la zone dans les prochaines heures", estimait le lieutenant Henrique Afonso Lima, du commandement du 3e district naval. Ce serait donc avant la tombée de la nuit.
Avec une météo meilleure que la veille, les recherches restaient néanmoins également concentrées sur le secteur où l'appareil a disparu, à 1.100 km de la ville de Natal, sur la côte nord-est du Brésil, et à 100 km de l'espace aérien du Sénégal, une zone de turbulences où se rencontrent des masses d'air des deux hémisphères, appelée "pot au noir". L'un des deux appareils militaires français mobilisés s'est concentré sur une zone où un pilote brésilien avait signalé dans la nuit avoir aperçu des lueurs orangées sur l'eau.
Pour leur part, les Etats-Unis ont envoyé un avion militaire d'observation et une équipe de sauvetage, tandis que Barak Obama promettait "toute l'assistance nécessaire". Le Brésil a, lui, mobilisé six avions, deux hélicoptères ainsi que trois navires.
On ne peut toujours émettre que des hypothèses quant à l'origine de la catastrophe. Le ministre en charge des Transports, Jean-Louis Borloo, n'a rien exclu, y compris "la piste terroriste", même si "aucun élément" n'allait dans ce sens. "Aucune hypothèse n'est pour l'heure privilégiée", confirmait par ailleurs le Premier ministre François Fillon à l'Assemblée nationale, où une minute de silence a été observée, comme au Sénat.
Du côté d'Air France, on reconnaît que l'enquête risque d'être "très longue et très complexe", d'autant que la recherche des boîtes noires va être handicapée par la profondeur des fonds (plus de 4.000 mètres).
Au total, 32 nationalités étaient représentées à bord, avec 72 Français, 59 Brésiliens et 26 Allemands, mais aussi 9 Chinois et 9 Italiens notamment, selon un décompte officiel. Parmi les Français figuraient dix collaborateurs de CGED, une entreprise de distribution de matériel électrique, qui rentraient avec neuf proches d'un voyage gagné pour leurs bons résultats. Ils étaient tous du grand Sud-Ouest.
Cependant, les chances de récupérer des survivants "sont infimes", a reconnu lundi le président français Nicolas Sarkozy à l'aéroport parisien de Roissy. Air France a annoncé ce mardi qu'une cérémonie religieuse oecuménique aura lieu ce mercredi à 16h00 en la cathédrale Notre-Dame de Paris pour les familles et les proches des victimes. Ceux-ci vont être contactés individuellement par les services d'Air France.
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