Premiers pas vers des fusions transatlantiques dans l'aérien

Bruxelles et Washington ont signé un accord préliminaire autorisant les prises de contrôle de leurs compagnies. Reste à convaincre le Congrès américain.

Air France-KLM qui fusionne avec Delta, British Airways avec American et Lufthansa avec United. Ce long chemin vers des fusions transatlantiques, aujourd'hui impossibles en raison de la réglementation s'appliquant des deux côtés de l'Atlantique, commence à prendre forme. Jeudi, Bruxelles et Washington ont en effet signé un accord préliminaire sur le deuxième volet de l'accord de libéralisation du ciel transatlantique en vigueur depuis le printemps 2008. Les deux parties ont trouvé un terrain d'entente pour autoriser progressivement les prises de contrôles de leurs compagnies aériennes par celles de l'autre continent.

« C'est un pas en avant majeur », a déclaré Siim Kallas, le commissaire européen aux Transports. « Dès que cette mesure sera validée par le Congrès américain, d'ici deux ou trois ans, l'Union européenne observera la réciprocité », a expliqué une porte-parole de la Commission. Il faudra en effet beaucoup de patience pour convaincre le Congrès, qui a toujours été hostile à cette demande européenne, au nom de la défense de l'emploi américain.

Peu importe ce délai, « les compagnies européennes et américaines ayant aujourd'hui, avec la crise, d'autres chats à fouetter que de penser à lancer des offensives transatlantiques, explique un membre du Comité exécutif d'Air France. Néanmoins, pour l'avenir, c'est une bonne nouvelle à condition bien entendu que le Congrès donne son aval. »

investir où bon lui semblera

En 2008, lors de la première étape de l'accord qui autorisait les transporteurs à desservir de manière illimitée l'autre continent, Washington avait lâché du lest en faisant passer de 25 % à plus de 50 % la part du capital des compagnies américaines qui pourrait être détenue par leurs homologues européennes. Mais il n'avait pas bougé d'un iota la barrière des droits de vote, restés bloqués à 25 %. Cela avait provoqué la colère des Britanniques qui avaient troqué l'ouverture de la desserte de Londres-Heathrow contre la possibilité d'aboutir à un accord en 2010 sur le droit, pour les Européens, de détenir la majorité des droits de vote.

Cet accord constitue une nouvelle avancée dans le processus de libéralisation de ce secteur réglememtenté à outrance. S'ils réussissent, les états-Unis et l'Union européenne auront ouvert la voie à une ouverture complète du secteur, dans lequel une compagnie pourra voler et investir où bon lui semblera. Ce qui permettrait à un groupe comme Air France-KLM, par exemple, dont la vocation aujourd'hui est de relier l'Europe au reste du monde, de posséder un jour des établissements et des activités en propre partout dans le monde. à l'instar des banques ou des géants industriels comme Schneider ou Saint-Gobain.

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