Le chinois Comac prêt à concurrencer Airbus et Boeing

A l'occasion du Salon aéronautique de Zhuhai, qui se déroule cette semaine, l'avionneur chinois a déjà engrangé des centaines de commandes pour son C919, un moyen-courrier de plus de 150 sièges dont la mise en service est prévue en 2016.
Copyright Reuters

Sa mise en service n'est prévue qu'en 2016. Mais le C919, l'avion chinois censé concurrencer Airbus et Boeing sur le lucratif marché des appareils moyen-courriers de 150 à 200 sièges, engrange déjà ses premières commandes cette semaine, à l'occasion du Salon aéronautique de Zhuhai, dans le sud de la Chine. Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines et Hainan Airlines, ainsi que deux société de leasing, Guoyin Financial et GE Capital Aviation Services ont fait savoir ce mardi qu'ils souhaitaient acquérir ce nouvel avion. Au total, leurs commandes représentent une centaine d'exemplaires.

Les trois principales compagnies aériennes du pays avaient déjà indiqué par le passé qu'ils soutiendraient ce programme, le premier véritablement sérieux pour permettre à Pékin de se hisser à terme au rang de puissance mondiale aéronautique et devenir indépendant des constructeurs occidentaux.

En effet, contrairement à l'ARJ 21, un appareil régional basique de 70 sièges - un segment sur lequel Airbus et Boeing ne sont pas présents -, le C919 fait appel aux dernières technologies occidentales. Une attention particulière a été portée aux moteurs. CFM International, la filiale commune de Safran et General Electric, a été sélectionnée après avoir proposé son dernier projet, le fameux Leap X qui réduit la consommation de carburant de 16 % par rapport aux moteurs actuels. C'est grâce à ces nouveaux réacteurs que Comac vise une amélioration des performances du C919 de 10 % environ par rapport aux A320 et B737, les deux avions moyen-courriers actuels d'Airbus et de Boeing.

Le marché intérieur privilégié

Aussi, Pékin entend-il positionner le C919 à l'export. Cette concurrence chinoise - mais aussi russe, japonaise, canadienne ou brésilienne - fait bouger les lignes. Car, c'est en raison de l'arrivée de ces nouveaux entrants, et en particulier de la problématique chinoise, qu'Airbus planche sur l'amélioration de son A320 à l'horizon 2015-2016, essentiellement par une nouvelle motorisation. Un choix que ne semble pas privilégier Boeing. « Les Américains ont certes conscience que leur duopole avec Airbus sera mis à mal à l'horizon 2025-2030, mais pas à partir de 2015 », assure un industriel. D'autant que pour parvenir à vendre aux quatre coins de la planète, Comac doit se doter d'un réseau mondial de support et de services de maintenance.

Dans un premier temps, les meilleures chances du C919 se situent en effet en Chine. Ce qui est déjà énorme au regard de ce marché dont les besoins sont évalués par Boeing à 4.330 nouveaux avions d'ici à 2029. De quoi déjà priver Airbus et Boeing d'une grande part du gâteau.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 26/02/2011 à 8:14
Signaler
Un explosion de la grosse marmite du milieu est tout à fait possible à l'image de la révolution de Jasmin : l'étendue de la corruption en Chine est hallucinante. C'est un dictature. Un nationalisme exacerbé. Des cyber-attaques sur le réseau. Aujourd'...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.