Gel du processus d'ouverture du capital des grands aéroports régionaux français

Les collectivités locales des aéroports concernés veulent acheter tout ou partie des parts que l'Etat veut céder au privé, afin conserver la maîtrise de la stratégie .
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Les Vinci, CDC Infrastructures, Aéroports de Paris et autres Macquarie attendront leur tour pour entrer au capital des grands aéroports régionaux français. Selon nos informations, le processus d'ouverture du capital des aéroports de Lyon, Toulouse, Bordeaux et Montpellier - les quatre concernés dans un premier temps - est aujourd'hui suspendu. Fin mars, l'annonce était pourtant imminente, selon des sources ministérielles. L'arbitrage de Matignon n'a pas en fait été donné.

L'État, actionnaire des quatre aéroports à hauteur de 60 % aux côtés des chambres de commerce et d'industrie (25 %) et des collectivités territoriales (15 %), devait céder un peu moins de 50 % à des acteurs privés. Une opération censée lui apporter quelques centaines de millions d'euros. En conservant un peu plus de 10 %, l'État garantissait des capitaux publics majoritaires, au moins jusqu'en 2013 comme le gouvernement Raffarin s'y était engagé. Ceci en tenant compte de la participation des CCI et de collectivités locales.

Pour autant, les divergences quant à l'esprit du processus d'ouverture du capital sont grandes entre l'Etat et les collectivités locales. Alors que le premier veut faire entrer des acteurs privés, « les collectivités veulent acheter tout ou partie des parts de l'Etat », selon une source ministérielle. « Elles sont convaincues qu'elles doivent être propriétaires des sociétés gestionnaires des aéroports pour en maîtriser la stratégie, explique un proche du dossier, alors qu'elles auraient les moyens de la contrôler en étant associées à l'Etat dans la définition du cahier des charges des aéroports, comme le souhaite le gouvernement ».

Calendrier caduc

Face à l'attitude des collectivités, plusieurs experts s'interrogent sur leurs capacités financières à racheter les parts de l'Etat. Parmi les collectivités des quatre aéroports concernés par la première phase de privatisation partielle, c'est celle de Bordeaux, avec un relais de poids au gouvernement en la personne d'Alain Juppé, qui s'active le plus contre le projet.

Alors que le plan initial fixait le lancement des appels d'offres en juin pour finaliser l'opération avant les Présidentielles de 2012, ce calendrier ne tient plus désormais. Les chances pour y parvenir avant cette date sont quasi nulles, même si les discussions continuent officiellement.

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