La SNCF s'attaque au marché de la grande vitesse en Russie

La compagnie répondra à l'appel d'offres de la ligne à grande vitesse entre Moscou et Saint-Pétersbourg, avec un regard sur le fret.
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À l'instar de son compatriote Alstom Transport, la compagnie ferroviaire SNCF veut participer au développement de la grande vitesse en Russie. Le PDG de la SNCF, Guillaume Pépy, a déclaré au quotidien d'affaire russe « Vedomosti » que son entreprise participera à l'appel d'offre pour la construction d'une ligne à grande vitesse de 660 kilomètres entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Le vainqueur du projet, dont la valeur est estimée entre 10 et 15 milliards d'euros, doit être choisi au plus tard au début 2013, pour une mise en exploitation en 2017. Le premier ministre, Vladimir Poutine, a déclaré qu'il voulait des rames circulant à 400 kilomètres/heure sur cette ligne. Les constructeurs Alstom, Hyundaï et Siemens se sont déjà déclarés intéressés par l'appel d'offre.

Pour bénéficier d'une visibilité maximale, la SNCF organisera cet automne à Moscou une exposition célébrant les 30 ans du TGV. Guillaume Pépy a souligné qu'une équipe de la SNCF étudie déjà la réalisation de trains à grande vitesse sur six lignes dans le pays, dont une reliant la capitale russe à Kiev, la capitale ukrainienne.

Profitant de la tribune qui lui était offerte dans le journal le plus lu par l'élite politique et économique russe, Guillaume Pépy n'a pas tari d'éloges envers son « ami Vladimir » Yakounine, l'inamovible patron de RJD, la compagnie des chemins de fer russes. Il s'est dit « soufflé par la modernisation réalisée par RJD en Russie (...) qui est au niveau le plus moderne qui soit ». Interrogé sur le vieillissement de l'infrastructure et sur l'expérience française en matière de grande vitesse, il a modestement refusé de donner des conseils à Vladimir Yakounine, le « leader » du secteur. Il ne s'agit pas de froisser la susceptibilité d'un homme réputé proche de Vladimir Poutine et dont l'influence dépasse largement le secteur ferroviaire.

3.000 kilomètres de lignes

Jusqu'ici, les autorités russes se sont contentées de lancer trois lignes à grande vitesse (200km/h), sans construire de voies séparées. Mais le fret, qui roule en moyenne à 60km/h, ralentit l'ensemble du trafic. La juxtaposition de trains roulant sur les mêmes lignes à des vitesses très différentes a créé d'importants problèmes pour les usagers, car de nombreux trains régionaux ont été supprimés. Moscou veut développer un réseau à grande vitesse de 3.000 kilomètres avant 2018, lorsque le pays organisera la Coupe du monde de football dans six villes.

Le PDG de la SNCF ne cache pas que l'export constitue l'une de ses priorités. La SNCF réalise déjà 25 % de son chiffre d'affaires à l'étranger, principalement en Europe, mais aussi en Chine, aux États-Unis et en Australie. En Russie, la compagnie française lorgne aussi le fret. Guillaume Pépy pense qu'il « existe un marché (...) pour le transport de fret entre l'Europe et l'Asie par la voie transsibérienne », un trajet qui durera « entre une et deux semaines ». Selon lui, « la RJD, Deutsche Bahn et la SNCF travaillent déjà » sur un projet de livraison de vêtements fabriqués en Chine destinés au marché européen. En sens inverse, il existe déjà un train qui transporte des pièces automobiles de Vesoul vers Kalouga, au Sud de Moscou.

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Commentaires 3
à écrit le 23/08/2011 à 9:29
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Les Français ont intérêt à présenter des trains qui roulent à plus de 300km/h même par temps de neige (vu le climat russe). Parce que construire des kilomètres de LGV pour voir les trains plafonner à 160 km/h 5 mois de l'année, ça va pas le faire... ...

le 23/08/2011 à 14:04
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J'ai eu l'occasion de prendre le Pétersbourg-Moscou demérant le soir et arrivatnt le matin. C'était plutôt sympa, très propre avec service tout à fait correct. Je suis pas pressé au point de payer le triple pour gagner 1 ou 2 heures, mais cela ne reg...

à écrit le 23/08/2011 à 9:29
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Les Français ont intérêt à présenter des trains qui roulent à plus de 300km/h même par temps de neige (vu le climat russe). Parce que construire des kilomètres de LGV pour voir les trains plafonner à 160 km/h 5 mois de l'année, ça va pas le faire... ...

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