La course contre la montre est lancée. En confirmant ce mardi avoir signé avec les différentes catégories du personnel un accord de méthode pour renégocier d?ici au 30 juin différents accords d?entreprise, Air France se donne donc trois mois pour reformer de fond en comble son modèle dans le but d?améliorer la productivité de son personnel et diminuer ses coûts. Le groupe, déficitaire depuis quatre ans, vise « une amélioration de 20% de l'efficacité économique » au cours des trois prochaines années.
Comment gérer le surreffectif lié aux gains de productivité?
Le PDG d?Air France Alexandre de Juniac avait mis deux options sur la table: dénoncer la quasi-totalité des accords d'entreprise, ce qui ouvre un délai de 15 mois pour en établir de nouveaux, ou convenir avec les syndicats d'un calendrier resserré et d'un périmètre pour renégocier certaines modalités. Cette deuxième option a été choisie par plusieurs syndicats, qui ont signé les accords de cadrage et de méthodologie. Chez les pilotes, le SNPL, (71% des voix), a signé le texte. Les hôtesses et stewards, l'Unac, l'Unsa et le SNPNC/FO qui pèsent ensemble 70% des personnels de cabine aussi. Enfin, pour le personnel au sol, la CGT n'a pas signé mais la CFDT, la CFE-CGC, FO et l'Unsa l'ont fait (60% de cette catégorie). Certains syndicalistes sont néanmoins prudents. Plusieurs s'interrogent sur la stratégie à suivre. "En lâchant trop dans la négociation sur les gains de productivité, ils ne veulent pas gonfler le surreffectif et être responsables des éventuels plans de départ", explique un syndicaliste.
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