A une écrasante majorité, l'assemblée générale d'Air France à dit "non" aux 400.000 euros de prime qui devait être accordée à Pierre-Henri Gourgeon, l'ancien PDG du groupe. Au total, 78,80% des actionn air es ont voté contre, 19,44% ont voté pour, 1,76% se sont abstenus. Pour respecter une clause de non-concurrence pendant trois ans, cette somme lui avait été attribuée après son éviction en 2011. Et si l'actuel patron d'Air France, Jean-Cyril Spinetta avait prévenu que cette prime serait "probablement rejetée" par l'assemblée générale, il a aussi indiqué que cela n'impliquerait pas son remboursement par l'intéressé. "Le code du commerce est d'une très grande clarté (...) Le rejet, s'il intervient, n'aura pas de conséquence directe sur cette indemnité dont il a été bénéficiaire", avait-t-il ajouté tout en défendant le principe de cette prime.
Le gouvernement au créneau
Peu avant ce vote, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, avait appelé Pierre-Henri Gourgeon à rembourser "de lui-même" cette somme, au nom de la "morale". L'entreprise connaît en effet de lourdes difficultés et prépare un plan de restructuration. Le groupe compte économiser 2 milliards d'euros d'ici fin 2014. Dans ce contexte, le gouvernement est montée au créneau cette semaine. L'Etat, actionnaire d'Air France/KLM à hauteur de 15,7%, a décidé de voter "contre" le versement de cette prime, a ainsi annoncé mercredi le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. Or, juridiquement, le vote "contre" cette prime ne devrait pas avoir de conséquences. Pierre-Henri Gourgeon a déjà touché cette prime en parallèle d'une indemnité de départ de plus d'un million d'euros (qui, celle-ci, ne fait pas l'objet d'une résolution). Et, puisqu'il s'agit d'une convention légale entre deux parties, rien ne l'oblige à la rembourser.
Sujets les + commentés