Transavia, la low cost d'Air France, rentable pour la première fois de son histoire

Pour la première fois depuis son lancement en 2007, la filiale low cost d'Air France a été bénéficiaire en 2012. Des profits étaient plutôt espérés en 2013. Gros chantier de la restructuration d'Air France sur le moyen-courrier, Transavia va quasiment doubler de taille en trois ans.
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Ce sera l'un des très rares points positifs qu'Air France-KLM présentera le 22 février prochain, lors de la présentation des comptes de l'exercice 2012, qui s'annoncent très mauvais. Pour la première fois depuis son lancement en 2007, Transavia France, la filiale à bas coûts d'Air France et de Transavia Hollande, a été « rentable en 2012 », a indiqué mardi soir Lionel Guérin, PDG de cette compagnie il y a encore quinze jours et aujourd'hui PDG de HOP, le pôle régional d'Air France, lors de son audition devant la Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l'Assemblée nationale. Interrogé en aparté par La Tribune, Lionel Guérin a précisé que le bénéfice net se situait « aux alentours d'1 million d'euros », tandis que le bénéfice d'exploitation était quant à lui « plus élevé, à un niveau supérieur aux prévisions budgétées » en interne. Le tout pour un chiffre d'affaires compris « entre 200 et 240 millions d'euros », dont environ 20% proviendraient des recettes annexes.  Un bénéfice certes limité mais auquel certains analystes ne s'attendaient dans la mesure où ils tablaient sur une nouvelle perte. Fin juillet, d'ailleurs, Lionel Guérin avait confié à l'AFP que Transavia serait bénéficiaire en 2013. En 2012, Transavia a transporté près de 2 millions de passagers.

Recapitalisée en 2009-2010

Depuis la création de la compagnie en 2007, le développement de Transavia France a été tout sauf un long fleuve tranquille. En octobre 2009 et au printemps 2010, elle a été recapitalisée (en deux tranches) à hauteur d'une trentaine de millions d'euros, dans le but de disposer de fonds propres positifs. L'équilibre prévu initialement en 2009 a été maintes fois repoussé.
Au point de susciter la colère de plusieurs compagnies françaises concurrentes. En septembre 2012, dans une lettre ouverte au ministre des Transports Frédéric Cuvillier, les PDG de XL Airways, d'Air Méditerranée et d'Europe Airpost ont expliqué que le renflouement de Transavia par Air France, dont l'Etat détient une participation, leur posait problème dans la mesure où le projet d'Air France de développer fortement Transavia (la flotte doit passer de 9 avions aujourd'hui à 20 en 2015) menaçait le pavillon privé français.

Des coûts bien tenus

Malgré les critiques, Transavia est une compagnie low cost qui a bien su tenir ses coûts. Même s'ils restent supérieurs à ceux de Ryanair ou d'Easyjet, ses coûts au siège kilomètre offert (SKO) sont néanmoins inférieurs à 5 centimes d'euros. Une excellente performance si l'on songe que ceux d'Air France sur le moyen-courrier dépassaient il y a encore moins d'un an les 11 centimes. Transavia a l'avantage de ne pas supporter les coûts de structure de sa maison-mère, ni le poids du personnel dans les aéroports dans la mesure où elle sous-traite son assistance en escale. En revanche, la compagnie n'a pu se développer comme elle le souhaitait. Elle n'avait pas l'autorisation d'Air France de se positionner sur les meilleures routes qui sont laissées à sa maison-mère (à l'exception de Marrakech notamment). Le fait de grossir va lui permettre d'atteindre la taille critique et de baisser encore ses coûts unitaires.

Quel avenir pour Transavia? assurer tout le moyen-courrier d'Air France? 

Aujourd'hui Transavia est l'un des trois piliers de la restructuration du moyen-courrier d'Air France, qui a perdu 500 millions d'euros en 2011. Une activité qui complètera celle de HOP et d'Air France mais qui est la seule à être développée. A tel point que certains experts estiment que si Air France ne parvient pas à résoudre ses difficultés sur le court et le moyen-courrier, elle sera obligée de transférer à Transavia une plus grande partie de son réseau moyen-courrier, voire sa totalité. Lufhansa va transférer toute son activité court et moyen-courrier à sa filiale low cost Germanwings (hors lignes vers les hubs de Francfort et Munich) tandis que la volonté de IAG, la maison-mère de British Airways et d'Iberia, de prendre le contrôle de la low cost espagnole Vueling peut laisser présager qu'elle compte, à terme, faire assurer toute l'activité moyen-courrier d'Iberia par Vueling. Pour beaucoup d'experts, c'est le sens de l'histoire. (lire ici : Vueling la low cost qui fera demain tout le moyen-courrier d'Iberia?).

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Commentaires 2
à écrit le 15/02/2013 à 11:00
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Finallement c'est Micheal O'Leary qui avait raison sur toute la ligne en ce qui concerne le moyen courrier european ! maintenant tout le monde veut l'immiter !

à écrit le 14/02/2013 à 15:04
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Après ajustement du capital c'est un POC qui fonctionne. A suivre.

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