Qu'est-il arrivé au Boeing de Malaysia Airlines (vol MH 370) ?

La Chine a appelé lundi la Malaisie à "intensifier ses efforts", alors que se poursuivent les opérations de recherche, pour l'instant vaines. Quant aux supputations, elles oscillent entre la piste terroriste et celle de la défaillance technique. Revue de presse internationale.
Le Boeing, "apte" au vol selon la compagnie, transportait 239 passagers et membres d'équipage. Il n'a pas envoyé de signal de détresse et les conditions météorologiques étaient favorables sur sa trajectoire.

Voilà près de trois jours qu'un Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines a disparu des écrans radar entre l'est de la Malaisie et le sud du Vietnam. Les recherches demeurent infructueuses, aucun débri de l'appareil n'a été retrouvé, ni l'avion lui-même. A croire que le Boeing se serait volatilisé en plein vol. S'agit-il d'une défaillance technique ou d'une opération terroriste ? Pour l'instant, le mystère reste entier. Revue de détail.

La Chine a appelé lundi la Malaisie à "intensifier ses efforts", alors que se poursuivent les opérations de recherches pour localiser l'appareil disparu avec 153 passagers chinois à son bord.

"Les autorités malaisiennes ne peuvent pas échapper à leurs responsabilités", souligne dans un éditorial acerbe le quotidien officiel Global Times, réputé pour son ton nationaliste. "La réponse initiale de la Malaisie n'a pas été assez rapide" et "il y a des carences de la part de Malaysia Airlines et des responsables chargés de la sécurité", déplore-t-il.

"Si (la disparition de l'appareil) est due à une panne mécanique ou à une erreur de pilotage, alors c'est Malaysia Airlines qui est responsable. S'il s'agit d'un attentat terroriste, alors il faut blâmer les contrôles de sécurité à l'aéroport de Kuala Lumpur", poursuit le journal.

  • La piste terroriste

Deux des passagers avaient un passeport volé. Un Autrichien du nom de Christian Kozel et un Italien du nom de Luigi Maraldi apparaissent sur la liste des passagers du Boeing 777 qui faisait la liaison entre Kuala Lumpur et Pékin, mais ils n'étaient pas à bord. De quoi alimenter la théorie d'une attaque terroriste. A l'instar du China Daily, autre quotidien d'Etat, selon lequel "le scénario terroriste ne pouvait pas être exclu", déplorant les difficultés des autorités malaisiennes et internationales à dire qui étaient ces passagers voyageant sous de fausses identités.

Mais selon le site malaisien The star online, l'un de ces deux passagers aurait été identifié grâce aux vidéos de surveillance. Du moins l'homme ne serait pas originaire de Malaisie, a affirmé un responsable de la police nationale, qui n'a toutefois pas encore pu identifier précisément sa nationalité. Une chose est sûre: "l'homme n'est pas de XinJiang", la région autonome ouïghoure de la Chine a-t-il précisé.

Quoi qu'il en soit, certains experts notent que des passeports volés ne signifient pas nécessairement terrorisme. Certes "la Thaïlande a été utilisée par des groupes terroristes internationaux comme zone d'opération, pour lever des fonds ou pour planifier des attaques", a indiqué à l'AFP Rommel Banlaoi, analyste spécialisé dans les questions de terrorisme en Asie du sud-est.

"Pour le vol de Malaysia Airlines, ce n'est pas concluant. Cela pourrait aussi être lié à d'autres activités criminelles, comme l'immigration illégale", a-t-il insisté.

  • La maintenance défectueuse

L'hypothèse terroriste, l'ancien diplomate Craig Murray la balaye d'ailleurs d'un revers d'un main, d'après The Guardian. Selon lui, "il n'existe aucune preuve" corroborant une telle piste pour le moment.

En revanche, l'origine de l'accident serait plutôt à chercher, selon lui, du côté du matériel et de son entretien. "La plupart des accidents d'avion sont causés par des procédures de maintenance défectueuses", assure-t-il d'ailleurs. A cet égard, l'AFP a dressé un état des similitudes et divergences avec l'accident du vol AF447 d'Air France survenu en juin 2009.

Les similitudes:

  • Trois jours après sa disparition des radars, l'avion n'a toujours pas été localisé. L'épave de l'Airbus A330 d'Air France avait été localisée en avril 2011, près de deux ans après sa disparition.
  • La disparition a eu lieu au-dessus de la mer et pendant que l'avion était en croisière.
  • Le nombre de passagers (239 passagers dont 12 membres d'équipage) est comparable à celui d'Air France (228 passagers dont 12 membres d'équipage).
  • Le Boeing 777-200, comme l'Airbus A330, est considéré comme un appareil extrêmement fiable, avec un grand nombre d'exemplaires en service et peu d'accidents.
  • L'équipage n'a pas émis de message de détresse. Pour autant, ceci n'a rien d'étonnant, selon les experts aéronautiques, car si les pilotes ont rencontré des problèmes techniques, comme cela avait été le cas de ceux d'Air France, ils ont dû se concentrer sur les solutions à trouver. Dans les situations d'urgence, envoyer un message de détresse n'est pas une priorité.
  • L'avion avait été abimé au sol, puis réparé. Dans le cas d'Air France, cet événement n'a joué strictement aucun rôle dans l'accident.

Les divergences:

  • L'AF447 avait laissé des traces grâce aux messages automatiques ACARS (messages d'anomalies, de pannes ou d'arrêt de système). 24 messages avaient ainsi été envoyés en quatre minutes. Pour l'instant, la compagnie Malaysia n'en a pas fait état. Cela ne signifie pas nécessairement qu'il n'y en a pas eus, notent les spécialistes.
  • Les deux avions étaient en croisière mais dans le cas de la Malaysia, la disparition a eu lieu en début de croisière, ce qui peut laisser penser que le commandant de bord était probablement au poste. Dans le cas de l'AF447, le commandant de bord était en phase de repos. Il est revenu dans le cockpit peu de temps avant le crash.
  • La météo ne semblait pas mauvaise, alors que pour l'AF447, l'avion est passé dans une importante zone de turbulences.
  • La disparition a eu lieu dans une zone beaucoup plus fréquentée. L'AF447 a disparu dans une zone non couverte par les radars alors que le vol de Malaysia a disparu dans une zone a priori bien couverte et sans doute même très surveillée en raison d'une zone appartenant à différentes nations.
  • Les eaux sont cette fois bien moins voire peu profondes. L'avion d'Air France avait été englouti à 3.900 mètres de profondeur.
  • La zone de recherche est moins éloignée des côtes. Dans le cas du Rio-Paris, l'éloignement des côtes a compliqué les recherches.
  • L'AF447 s'étant abîmé dans des eaux internationales, les enquêteurs français ont été légalement mandatés pour les investigations. Dans le cas de Malaysia, tant que l'on ne sait pas où l'avion s'est écrasé, on ne sait pas quelles sont les autorités compétentes: la Malaisie? le Vietnam ?

 

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Commentaires 5
à écrit le 12/03/2014 à 18:40
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La perte de cet avion est inadmissible comme l’était celle du vol RIO PARIS Il existe sur le marché un équipement léger (DTS) qui transmet automatiquement et régulièrement (périodicité variable entre 10 s et plusieurs minutes) des informations sur...

à écrit le 11/03/2014 à 18:49
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Les extra terrestres auraient-ils intercepté l'avion?

à écrit le 10/03/2014 à 19:02
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Salut je suis triste de cette nouvelle et part la grace de dieu. Je suis contre Les controleurs avant le decolage Pourquoi ne pas identifie ses suspects?

le 10/03/2014 à 23:05
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Il faut des contrôles avant le décollage !!!

le 11/03/2014 à 13:35
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