Uber recrute... un haut responsable de la commission des taxis new-yorkais

Sa nomination représente tout un symbole: Ashwini Chhabra, ex-membre de la commission new yorkaise des taxis et limousines passe dans "le camp adverse"... il a été recruté par Uber pour s'occuper des "questions politiques complexes"
La société de voitures avec chauffeur Uber compte désormais dans ses rangs... un haut responsable de la commission new-yorkaise des taxis et limousine de (New York TLC), l'organisme municipal qui accorde ses agréments et surveille les célèbres taxis jaunes.

A New York aussi taxis et VTC se livrent bataille. La société californienne Uber - plateforme technologique qui met en relation chauffeurs de VTC et clients - vient ainsi de remporter une manche symbolique. Elle a en effet recruté dans ses rangs... un haut responsable de la commission new-yorkaise des taxis et limousine de (New York TLC), l'organisme municipal qui accorde ses agréments et surveille les célèbres taxis jaunes.  

"Répondre simplement à des questions complexes"

Ashwini Chhabra, auparavant en charge de la planification et de la législation au sein de l'organisme, sera chargé du développement et de l'engagement des communautés chez Uber. Dans un message électronique adressé au site Wired le 20 mai, un porte-parole de l'entreprise explique son rôle: 

"Ashwini nous rejoint pour se concentrer sur la manière répondre de façon intelligente à des questions politiques complexes."

Pourtant, le co-fondateur et PDG de la société, Travis Kalanick, avait confié au site un an plus tôt qu'il ne cherchait pas du tout à débaucher des talents chez les taxis. La direction a semble-t-il changé d'avis. Il reprochait d'ailleurs à ces derniers d'être "protégés" par la municipalité et de chercher à rendre la concurrence illégale. 

"e-héler" son taxi 

De son côté, le principal intéressé, Ashwini Chhabra, a admis quelques lenteurs dans l'administration, dans une interview au New York Times datée du 20 mai

"Je dirais qu'au New York TLC, nous n'avons pas toujours eu raison (...) les régulateurs avancent souvent moins vite que les entrepreneurs" 

Jusqu'en 2012, un conflit juridique opposait la ville de New York et le service de chauffeurs disponible via une application, pour des raisons similaires à celles qui divise en France les taxis et les VTCistes. Dans les mois qui ont suivi la décision de laisser les véhicules d'Uber rouler à New York, une solution baptisée "e-hail", en référence au verbe héler, un geste courant dans les rues fréquentées de la Grande Pomme, a été développée pour les taxis. 

C'est d'ailleurs la même "maraude électronique" que le député socialiste Thomas Thévenoud a suggéré de développer en France afin de "donner aux taxis les armes d'aujourd'hui" dans son rapport remis fin avril à Manuel Valls.

La guerre continue

Bref, une véritable petite révolution pour le marché new-yorkais du transport de personnes qui réservait auparavant la rue aux taxis et les réservations par téléphone aux VTC...

D'ailleurs, cette fois, ce sont les chauffeurs de VTC qui ont craint la concurrence des taxis. Visiblement à tort, puisque d'après une étude de la commission des taxis, seul un "yellow cab" sur deux cents est commandé grâce à une application. 

Dans d'autres villes comme Miami (Floride), Seattle (Etat de Washington) ou Austin (Texas), la guerre continue.  

Pour aller plus loin:

>> Taxis contre VTC: jusqu'où réguler l'innovation ?

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