Dans l'aérien, 50% des profits sont réalisés dans un seul pays : les Etats-Unis !

L'association internationale du transport aérien (Iata) table sur un bénéfice net de 18 milliards de dollars en 2014 pour l'ensemble du secteur. Plus de la moitié sera réalisée par les transporteurs américains!
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

Les compagnies du Golfe ont beau être le principal sujet de conversation des participants de la 70ème assemblée générale de l'Iata (association internationale du transport aérien) qui se déroule cette année à Doha, au Qatar, c'est aux Etats-Unis que bat le coeur du transport aérien mondial. Si, dans les années 2000, les pertes abyssales des compagnies aériennes américaines plombaient les statistiques de l'ensemble du secteur, aujourd'hui, au contraire, elles tirent les bénéfices de l'industrie à des niveaux très élevés.

9,2 milliards de dollars de profits

Selon les prévisions 2014 de l'association internationale du transport aérien (Iata), les Delta, United, American …  vont générer plus de la moitié des bénéfices prévue pour l'ensemble du secteur. Leur bénéfice net devrait s'élever à 9,2 milliards de dollars, autant que les résultats cumulées des compagnies d'Asie-Pacifique (3,2 milliards), d'Europe (2,8 milliards), du Moyen-orient (1,6 milliard), d'Amérique latine (1,1 milliard) et d'Afrique (100 millions). Au total, l'Iata table sur un bénéfice net de 18 milliards pour l'ensemble du secteur, une prévision révisée à la baisse de 700 millions par rapport aux dernières prévisions réalisées en mars dernier. Ceci pour un chiffre d'affaires en en hausse de un milliard par rapport aux dernières prévisions, à 746 milliards de dollars.

Chaque passager représente 5,42 de marge

Pour autant, le directeur général de l'Iata, Tony Tyler relativise ces résultats. "La marge nette du secteur s'élève en moyenne à 2,4%. Soit 5,42 dollars par passagers », a-t-il déploré ce lundi à Doha lors de l'assemblée générale de l'Iata, en rappelant notamment le poids des taxes qui pèse sur e secteur : 121 milliards de dollars.

La performance des compagnies américaines est plus flatteuse. Leur marge nette cumulée s'élève à 4,3% soit un profit par passager de 11,09 dollars (3,23 pour les transporteurs européens). « Les caisses sont si remplies que les compagnies américaines achètent aujourd'hui leurs avions en cash », explique à La Tribune un banquier. Leurs profits augmentent alors que la croissance du trafic est la plus faible de la planète : +2,7%., contre 5,9% en moyenne à l'échelle mondiale. Mais elle progresse à un rythme plus faible que celui de l'offre en sièges (+2%), ce qui améliore les coefficients d'occupation.

Consolidation

«Cette progression est la conséquence de la consolidation du ciel américain qui permet aux coefficients d'occupation d'atteindre 64% cette année et aux revenus auxiliaires qui aide à compenser des prix faibles, explique l'IATA.

Du coup, le point d'équilibre se situe à 60% de taux de remplissage ».

En décembre, la fusion entre American Airlines et US Airways a achevé la concentration du ciel américain, après les fusions entre Delta et Northwest en 2008 puis entre United et Continental en 2010. La poussée du prix du baril de brent en 2008 (147 dollars en juillet) avait déclenché le mouvement.

212 milliards de dollars de facture carburant

Aujourd'hui, le prix du baril n'est certes plus à un tel niveau, mais avec le coût du raffinage pour produire du kérosène, il dépasse les 120 dollars. En 2014, l'Iata table sur un prix moyen du kérosène à 124 dollars le baril. « Depuis trois ans, les coûts de l'énergie sont à des niveaux très élevés », explique Brian Pearce, chef économiste chez Iata. La facture devrait atteindre 212 milliards de dollars, deux milliards de plus qu'en 2013. En réponse, les compagnies aériennes, quand elles ne fusionnent pas comme aux Etats-Unis, consolident leur réseau, sur le long-courrier notamment en mettant en place des systèmes de coentreprise. En pointe sur le plan des joint-ventures, Skyteam (Air France-KLM, Delta…), a l'intention de mettre en place ce type de structures entre les Etats-Unis et la Chine et entre l'Europe et la Chine.

« Cela permet d'améliorer les coefficients d'occupation et de baisser le point mort », explique Brian Pearce. «La régulation empêche une consolidation globale comme cela se produit dans les autres secteurs d'activité. Mais en unissant leurs forces de manière créative à travers des alliances, des joint-ventures, des franchises et des rapprochements sur les réseaux domestiques), nous sommes en train de voir des résultats significatifs », a expliqué Tony Tyler.

 

 

 

 

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Commentaires 3
à écrit le 02/06/2014 à 15:29
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Ne vous en faites pas, ça finira un jour et plus tôt qu'on l'imagine.

à écrit le 02/06/2014 à 15:17
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La principale raison de la meilleure santé des compagnies US est liée à l'augmentation des prix. Avec la globalisation, il y a moins de compétition, et les prix montent. L'avion peu cher aux US tel que cela était le cas il y a 10 ans n'existe plus. ...

le 02/06/2014 à 15:29
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Vous avez probablement raison; car les compagnies européennes ne gagnent pas d'argent... avec 20 points de remplissage en mieux !

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