"Nous voulons réunifier la famille ferroviaire", a affirmé le secrétaire d'État aux Transports Frédéric Cuvillier dans un entretien paru dans le Journal du dimanche. Et d'ajouter :
"L'État reprend la main sur le rail et les cheminots ne peuvent pas y être insensibles."
Pour Frédéric Cuvillier, le projet de réforme ferroviaire est "de nature à rassurer" sur l'avenir les syndicats. La CGT-Cheminots et SUD-Rail -respectivement 1ère et 3ème organisations à SNCF-, jugent que la réforme ne règle en rien le problème de l'endettement et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises. Ils ont lancé un appel à la grève de 24 heures reconductible, à partir du 10 juin au soir.
Le régime "a montré ses limites"
Séparés en 1997, la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), doivent être réunis dans le cadre du projet examiné à partir du 17 par l'Assemblée nationale, qui vise à stabiliser la dette du secteur et à le préparer à l'ouverture totale à la concurrence.
"Le régime de séparation imposé au couple SNCF-RFF a montré ses limites. On lui doit notamment l'incident des TER trop larges pour les quais", affirme Frédéric Cuvillier, en référence aux 2.000 rames commandées aux constructeurs Alstom et Bombardier, qui nécessiteront des travaux de mise en norme des quais,de près de 1.200 gares, trop étroits pour les accueillir.
"Il ne s'agit pas d'une réforme Pepy"
Cette réforme permettra, selon Frédéric Cuvillier, à la France de "peser dans le débat sur l'avenir du rail en Europe" en défendant un "modèle 100 % public, unifié et eurocompatible".
Interrogé sur le fait de savoir si le projet est taillé pour "l'hyperprésident" de la SNCF Guillaume Pepy, le secrétaire d'État répond que "la SNCF est très incarnée, mais le ministère des Transports l'est aussi".
"Il ne s'agit pas d'une réforme Pepy. La question n'est pas de savoir qui va gouverner. Il y aura une seule stratégie, partagée par chacun des présidents des deux entreprises du nouveau groupe public ferroviaire. Et l'État en sera le garant", conclut-il.
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