Grève des pilotes : Air France se résigne

Alors qu'il reste encore six jours pour éviter la grève des pilotes du 15 au 22 septembre, Air France propose d'ores et déjà à ses passagers un report de voyage. Selon nos informations, les négociations sont au point mort.
Fabrice Gliszczynski

L'attitude préventive et bienveillante d'Air France vis-à-vis des clients qui doivent prendre l'avion la semaine prochaine en dit long sur l'état des négociations avec les pilotes. A six jours du début du préavis de grève déposé par les syndicats de pilotes du 15 au 22 septembre, et alors même que les négociations sont toujours en cours pour déminer ce conflit, la compagnie a annoncé ce mardi qu'elle proposait à ses clients un report de voyage ou un échange de billets sans frais. Rarement une telle initiative a été prise aussi tôt avant un éventuel conflit.

"Air France propose dès à présent à tous ses clients ayant un vol (...) prévu entre le 15 et le 22 septembre, quel que soit leur billet, de modifier leur billet pour un voyage avant le 15 septembre ou de le reporter entre le 23 et le 30 septembre 2014 inclus, sans frais, dans la limite des places disponibles en modifiant la réservation", précise un communiqué de la compagnie.

Les passagers peuvent aussi opter pour "un avoir valable un an sur Air France ou KLM pour un report du voyage au-delà du 30 septembre 2014, un changement de destination ou de point d'origine ou une annulation du billet".

Loi Diard

La compagnie assure que "les discussions vont se poursuivre sans relâche dans les jours à venir afin de trouver un accord" mais relève aussi qu'elle n'aurait une estimation du nombre de grévistes et des répercussions sur ses clients que 48h à l'avance si la grève était maintenue, se justifiant ainsi de prendre les devants. La loi Diard qui impose aux grévistes de se déclarer comme tels, est censée permettre aux compagnies de s'organiser.

Pour autant, cette attitude traduit également des négociations complètement bloquées sur la manière de développer la filiale low-cost d'Air France, Transavia France.

"Les deux parties campent sur leurs positions", expliquent plusieurs sources informées de l'état des négociations.

Dialogue de sourds

La direction exige que les pilotes d'Air France qui iront voler chez Transavia soient engagés aux conditions de travail et de rémunération en vigueur dans cette filiale. Ceci pour éviter de transférer chez Transavia les coûts d'Air France, jugés trop élevés. Les syndicats de pilotes d'Air France refusent toujours. Ils demandent au contraire que les pilotes de Transavia disposent d'un contrat Air France. Ils proposent pour cela la création d'un pôle unique de pilotes (sous contrat Air France) pour tous les pilotes d'avions de plus de 110 sièges. Ce schéma leur permettrait de passer d'une marque à l'autre et apporterait, selon eux, une grande flexibilité au groupe Air France pour contrer la concurrence des low-cost. Les syndicats dénoncent par ailleurs le projet de la direction de développer Transavia Europe par la création de bases d'exploitation à l'étranger avec du personnel local. "C'est une délocalisation", déplorent les pilotes.

La direction menace de ne pas développer Transavia France


La direction reste ferme. Selon plusieurs sources, elle a déclaré aux dirigeants du SNPL que, faute d'accord, elle ne développerait pas Transavia France au-delà de la limite actuelle de 14 avions, signée en 2006 avec le SNPL lors de la création de Transavia.

"C'est du chantage", déplorent les syndicalistes. Pour sortir de l'impasse, beaucoup estiment qu'il faudra que le gouvernement s'implique dans le dossier.

Fabrice Gliszczynski

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 12
à écrit le 11/09/2014 à 7:38
Signaler
C'est tellement plus simple de prendre en otage les usagers ! Merci aux grévistes de nous faire adorer l'avion, le train et le bateau plutôt que la voiture !

le 11/09/2014 à 15:38
Signaler
Tu n y connais vraiment rien pour dire cela Encore un frustre

à écrit le 10/09/2014 à 14:29
Signaler
Pilote de lowcost avec un salaire de highcost... incompatible sauf pour des syndicats. Il va bientôt faire vilain temps en France...

à écrit le 10/09/2014 à 12:20
Signaler
Allez faire le comparatif des vols annulés chez Lufthansa depuis le début de l'année et chez Air France pour cause de grève pilotes, vous serez surpris!

à écrit le 10/09/2014 à 7:04
Signaler
Paraître résigné, c'est aussi montrer de la détermination face aux pilotes et les placer devant leurs responsabilités. Les négociations continuent certainement.

à écrit le 10/09/2014 à 1:02
Signaler
Gros voyageur, pour moi AF, c'est jamais depuis 10 ans. Je suis loin d'être le seul. Cette clique de gens à l'esprit de fonctionnaire et de caste doit prendre le chemin de Pôle Emplois. Place aux gens qui veulent travailler et qui respectent les autr...

à écrit le 09/09/2014 à 20:10
Signaler
Quand je voyage j'évite systématiquement Air France à cause du risque de grève ( et aussi du service médiocre au sol comme à bord).

le 09/09/2014 à 20:42
Signaler
et moi je fais ce que je veux avec mes cheveux !

le 09/09/2014 à 21:41
Signaler
T'es trop malin toi

le 09/09/2014 à 23:06
Signaler
Au contraire bien souvent je prends AF, parce qu'en cas de problème hors grève (météo, panne), ils trouvent généralement une solution. Une fois j'ai eu une galère avec easyjet, on avait le choix entre prendre le train, soit d'attendre le lendemain. P...

le 10/09/2014 à 1:36
Signaler
hahahaha fiable...en plus d'être super cher, air france est toujours en grève, des vrais fonctionnaires, ils ont la grosse tête, se prennent pour des nobles, et méprisent le peuple d'en bas. moi air france ? jamais !

le 13/09/2014 à 9:05
Signaler
Les pilotes ne font que defendre leurs emplois que l'on veut delocaliser à travers Transavia Europe qui emploiera des pilotes Roumains ou Portugais aux conditions sociales locales. Si tout le monde se battait pour que nos politiques cessent de détrui...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.