Air France-KLM : des résultats médiocres aggravés par la grève des pilotes

La grève a plombé les résultats du groupe, c'est certain, mais elle ne saurait masquer ses difficultés. Le groupe va devoir adapter ses investissements, accélérer la baisse des coûts et envisager des cessions d'actifs.
Fabrice Gliszczynski

L'impact de la grève des pilotes d'Air France en septembre pèse lourd, certes, dans les résultats du troisième trimestre (il est estimé à 330 millions d'euros sur le résultat d'exploitation), mais il ne doit pas masquer une situation du groupe peu florissante. En effet, le résultat d'exploitation s'élève à 247 millions d'euros, en baisse de 18 millions d'euros par rapport au troisième trimestre 2013, à données comparables (c'est-à-dire à taux de change constants et hors impact de la grève).

Le chiffre d'affaires a, lui, été réduit de 416 millions par la grève, à 6,69 milliards (-6,7%). Le résultat net a chuté de 32% à 100 millions, a détaillé le groupe. Ce dernier souligne toutefois qu'à données comparables, le chiffre d'affaires est quasiment stable (+0,2%).

Coûts unitaires en baisse

Le directeur général adjoint économies et finances du groupe, Pierre-François Riolacci, relève que pour le dixième trimestre d'affilée, le coût unitaire diminue (-1,2% hors grève, hors change et hors kérosène), preuve que le plan de restructurations Transform 2015, initié depuis janvier 2012, continue de produire ses effets. Outre la grève, le groupe pâtit d'un contexte difficile.

"L'économie de la zone euro n'a pas montré au cours du troisième trimestre les signes de vitalité que certains lui prêtaient en début d'année. Nous sommes toujours dans une économie « sluggish » (molle)", a résumé Pierre-François Riolacci, lors d'une conférence téléphonique.

"L'environnement n'a pas été simple pour le transport aérien avec des surcapacités sur certaines zones en particulier, sur l'Asie et, dans une moindre mesure, sur l'Amérique du Nord", poursuit-il. Ces surcapacités, liées à la concurrence, font pression sur les prix et donc sur les recettes unitaires.

Le directeur financier a prévenu que les effets de la grève allaient se poursuivre au dernier trimestre avec un retard des réservations.

Combiné à un marché, qui "restera assez atone", le groupe rappelle qu'il prévoit un impact négatif de l'ordre de 500 millions d'euros sur l'excédent brut d'exploitation 2014, qui sera ainsi ramené dans une fourchette comprise entre 1,7 et 1,8 milliard d'euros.

Baisse des investissements

"Le groupe est par ailleurs résolu, sans mettre en cause les fondements du plan Perform 2020 (plan de croissance), à limiter les conséquences de la grève et de la détérioration des recettes unitaires intervenues au cours de l'été, en adaptant les programmes d'investissement, en accélérant la réduction des coûts unitaires et en gérant de façon dynamique son portefeuille d'actifs", commente le groupe

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 22
à écrit le 29/10/2014 à 12:12
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Je boycotte AF depuis au moins dix ans. J'évite la SNCF et je suis heureux de payer les commerçants en espèces. Il y a un abcès en France qui doit être percé. J'adore le travail des socialiste et la qualité humaine de ces gens, surtout leur sincérité...

le 29/10/2014 à 14:15
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moi aussi, je vais au états unis en pédalo

le 29/10/2014 à 16:58
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Comme je ne vais pas aux zétazunis, je ne vole jamais Air France. Mais je ne peux pas me passer de la SNCF , hélas, car c'est quand-même moins embêtant qu'aller en voiture (à cause des bouchons notamment)….

le 29/10/2014 à 21:09
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Syfre, par contre, vous devriez investir dans un dictionnaire. Il y en a plus que probablement des Made In France

à écrit le 29/10/2014 à 12:10
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Merci les pilotes d'Air France! Vous avez plombé votre entreprise!

le 29/10/2014 à 12:42
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Ce genre de commentaire se répète quotidiennement, mais il n'apporte rien au débat. L'horreur! Oui, bon, d'accord, les pilotes ont plombé les ailes d'Air France mais il ne faut pas rester en pleurnichant, il faut agir, agir, agir….. et vite ! vite! v...

à écrit le 29/10/2014 à 11:50
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Résultats médiocres = licenciements. licenciements = augmentation du taux de chômage chômage en hausse = ralentissement d'économie ralentissement d'économie = résultats médiocres

le 29/10/2014 à 16:59
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Vincent se trompe : il faut dire '' licenciements = grève, etc..."

à écrit le 29/10/2014 à 11:37
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"L'impact de la grève est de 330 millions d'euros sur le résultat d'exploitation" 165 Millions sur le dos des grevistes 165 millions sur le dos de l'équipe de direction qui ne sait pas dialoguer pour éviter la grève.

le 29/10/2014 à 12:27
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Non, la direction n a pas à céder sur des aspects de gestion qui lui incombe. Les salariés doivent comprendre que s ils ne sont pas d accord avec la politique de leur boite, la porte est grande ouverte. Il y a dehors des milliers de personnes qui acc...

le 29/10/2014 à 12:47
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Totalement d'accord. La co-gestion de l'entreprise avec les pilotes n'a pas d'existence légale. Et puis la co-gestion à l'allemande suppose que les syndicats soient suffisamment responsables pour défendre l'intérêt de l'entreprise avant ceux de leur ...

le 29/10/2014 à 14:11
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Ce qui suppose que les partenaires respectent les accords qu'ils ont signé il y a 2 ans. Tous les salariés de l'entreprise ont été appelés à travailler plus ou gagner moins pour obtenir 20% "d'efficacité économique" dans le cadre de transform 2015. ...

le 30/10/2014 à 18:42
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Je ne vois pas en quoi les lignes developpées en dehors du périmètre AF appartiennent aux pilotes AF ? Ces emplois appartiennent aux salariés de Transavia.

à écrit le 29/10/2014 à 10:39
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Pour la compagnie, comme pour les usagers qu'elle a traités et qu'elle traite encore comme du bétail, il serait bon qu'elle disparaisse pour laisser la place à quelque chose de sérieux, d'abouti sur quoi on puisse compter sans trembler - Un usager qu...

le 29/10/2014 à 21:10
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Du bétail! Comme vous y allez! Essayez donc la concurrence, nul ne vous retient

à écrit le 29/10/2014 à 9:22
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Vous avez oublié un " s " à baisse ....

à écrit le 29/10/2014 à 8:50
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On le savait Air France fait un copier-Coller de la SNCM de Marseille... Qu'elle disparaisse avec ses contrôleurs aériens cela ne sera que positif pour le porte monnaie des contribuables...

le 29/10/2014 à 11:38
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vous etes un peu dur Il y a quand meme une réelle qualiter de service (hors greve) La SNCM na méme pas cette atout la

le 29/10/2014 à 12:09
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En quoi les contribuables contribuent ils dans les finances d'Air France? Si vous pouvez éclairer ma lanterne avec des sources fiables, ça m'intéresse, parce que ces commentaires que vous faites ne sont en rien étayés il me semble

le 29/10/2014 à 13:18
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L'Etat est premier actionnaire d'Air France, donc si Air France perd de l'argent, le contribuable en perd (et réciproquement). Voilà !

le 29/10/2014 à 13:36
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L'état soutient Air France avec les créneaux horaires sur Orly et Roissy et en empêchant d'autres compagnies de se développer en l'absence de ces fichus créneaux horaires qui définissent les départs et arrivées possibles pour un avion d'une compagnie...

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