Privatisation de Toulouse-Blagnac : l'allié canadien des chinois n'est pas investisseur

L'offre sino-canadienne pour le rachat des parts de l'Etat dans l'aéroport de Toulouse-Blagnac est en fait une offre 100% chinoise sur le plan financier. Le groupe de logistique canadien SNC Lavalin apporte son expertise mais pas de fonds.
Fabrice Gliszczynski

L'offre sino-canadienne pour le rachat des parts de l'Etat dans l'aéroport de Toulouse-Blagnac est en fait une offre 100% chinoise sur le plan financier. Selon nos informations, le groupe de logistique canadien SNC Lavalin, présenté comme partenaire de deux groupes chinois, n'apportera pas un centime.

Partenaire stratégique

"L'offre financière émane uniquement des investisseurs chinois", explique un proche du dossier. "Dans l'offre, SNC Lavalin est un partenaire opérationnel et stratégique, qui apporte son expertise", précise une autre source. Il en serait de même pour l'aéroport de Shenzen, lui-aussi présenté jusqu'ici par la presse comme un partenaire financier potentiel de cette offre. "Il y a eu une pré-qualification par l'Agence des participations de l'Etat [français]. L'APE a autorisé SNC Lavalin à faire partie de la procédure", répond seulement une source chinoise, sans confirmer ni infirmer l'absence de SNC Lavalin dans le financement.

Seuls Shandong High Speed Group et un fond d'investissement de Hongkong apporteraient des fonds à l'opération. De fait, si Lavalin ne figure pas dans l'offre financière, les éventuels risques juridiques -liés à des histoires de corruption, auxquelles ont été mêlés certains de ses dirigeants canadiens dans le passé à l'étranger- s'évanouissent, si tant est qu'ils aient pu constituer un élément bloquant...

Avis des collectivités le 19 novembre

SNC Lavalin gère à ce jour 16 petits aéroports français, et cette expérience est souvent mise en avant par les partisans de l'offre chinoise pour apporter du crédit au plan opérationnel. Au plan financier, elle serait la plus élevée parmi les trois autres offres déposées. Car, à côté de Vinci et d'Aéroports de Paris, un duo financier formé de Natixis et de Cube est bel et bien candidat, comme le Journal du Dimanche l'indiquait le 9 novembre.

Côté calendrier, en début de semaine prochaine, les quatre candidats présenteront leur projet aux collectivités locales, lesquelles rendront un avis le 19 novembre. Le nom du vainqueur sera ensuite connu dans les jours qui suivent.

Mais déjà, la partie semble jouée pour certains : "Dans 10 jours, la France vendra l'aéroport de Toulouse aux Chinois", déplore-t-on au sein d'un groupe tricolore. Du côté du gouvernement, on préparerait déjà les éléments de langage sur "l'attractivité de la France".

Les avis sont partagés sur cette offre chinoise. Pour ses détracteurs, il serait incohérent de voir l'Etat français promouvoir ses deux champions nationaux (ADP et Vinci) à l'étranger et ne pas leur confier les rênes du premier aéroport régional privatisé. Pour les défenseurs de l'offre chinoise, celle-ci est la seule à présenter un plan de croissance ambitieux.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 12
à écrit le 16/11/2014 à 11:59
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Si Airbus est favorable, je ne vois pas où est le problème si les touristes chinois débarquent d'abord à Toulouse. La région est superbe et dans un rayon de 100km il y a plein de choses à voir. Quant à l'offre ADP, il faudrait que Roissy soit exempla...

à écrit le 15/11/2014 à 10:15
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l'etat agonisant vends les bijoux de famille que vas t'il rester au francais a moins de tout renationaliser et sans indemniser les biens vendu aux etranger qui ne reside pas en france 300jours par ans sur 10ans

le 16/11/2014 à 6:02
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Lorsqu'on est criblé de dette, il vaut mieux vendre et investir son huile de coude pour repartir du bon pied. La spoliation des investisseurs (pourquoi ne s'arrêter qu'aux étrangers après tout?) ne peut qu'apporter l'anarchie.

à écrit le 14/11/2014 à 21:40
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Quelle serait l'impératif selon lequel les aéroports français soient tous dépendant d'ADP ? Question de "taille" cumulée ? La décentralisation, autonomie locale, ... devrait plutôt faire que ce soit un contexte plutôt local. Non ?

à écrit le 14/11/2014 à 18:58
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Quand on connait Roissy on a pas forcément envie de confier un aéroport en gestion à ADP

à écrit le 14/11/2014 à 18:55
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Si Toulouse devient une tête de pont pour les touristes chinois cela va faire des jaloux dans les aéroports européens et réjouira quelques galeries commercantes de la ville et de l'aéroport.

le 16/11/2014 à 12:35
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@Gaston44: et puis on dit que le riz camarguais est pas mauvais du tout :-)

à écrit le 14/11/2014 à 18:53
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Les Chinois ne sont intéressés que pour faire de l'espionnage industriel (Airbus)! Comment peut-on être aussi ...?

le 14/11/2014 à 19:49
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Ah bon? et que font nos sociétés installées en Chine, du cinéma ?

le 14/11/2014 à 21:49
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Nos sociétés implantées en Chine font pour là plupart des produits à bas couts pour les vendre sur le marché chinois qui sans cela leur serait fermé de fait par les droits de douanes, les tracasseries administratives. Par la même occasion elles se fo...

le 15/11/2014 à 9:30
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Le riz Cantonais

à écrit le 14/11/2014 à 18:46
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Si l'offre Chinoise permet la création d'emplois, "l'amélioration" de l'aéroport Toulouse-Blagnac (plus de moyens etc) alors réjouissons nous !

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