Sécurité aérienne : 2014 sera-t-elle l'année la plus sûre ?

Selon le décompte effectué début décembre par l'organisation Aviation Safety Network, il y a seulement sept accidents meurtriers sur des vols commerciaux. Contre 15 en 2013.
Le nombre de morts et disparus a connu une forte hausse en 2014 avec 762 victimes - nombre le plus élevé depuis 2010 - après un plus bas l'an passé avec 224 morts.

2014, année de paradoxe pour la sécurité aérienne. Une année de frayeurs extrêmes qui devrait être pourtant, pour le transport aérien, l'une des plus sûres de son histoire. Mais les catastrophes, en particulier celles de Malaysia Airlines entourées de mystères, se sont déroulées dans un monde qui n'a jamais été autant connecté avec internet et les médias, confrontant les voyageurs aux images cruelles selon laquelle un avion peut tout simplement disparaître ou être abattu en plein vol. Mais le trafic n'en a pas été affecté pour autant. Le nombre total de passagers a augmenté de 5,8 % de janvier à octobre, a indiqué l'Association internationale du transport aérien (IATA).

Malaysia Airlines durement frappée

Phénomène sans précédent, un Boeing 777-200 de la compagnie malaisienne Malaysia Airlines (vol MH370) a disparu dans la nuit du 8 mars peu après son décollage de Kuala Lumpur, avec à son bord 239 passagers et membres d'équipage, sans laisser jusqu'ici la moindre trace. Plusieurs hypothèses ont été avancées - situation d'urgence à bord, prise d'otages, acte inexpliqué des pilotes - mais le mystère reste entier.

Quatre mois plus tard, une tragédie tout aussi inédite s'est produite avec le crash d'un autre Boeing 777 de Malaysia Airlines (vol MH17) en Ukraine, tuant ses 298 occupants. L'appareil s'est disloqué en vol le 17 juillet, alors qu'il survolait un territoire contrôlé par les séparatistes pro-russes dans cette ex-république soviétique en proie à d'incessants combats entre forces ukrainiennes et rebelles pro-russes. Selon l'Ukraine et les Etats-Unis, l'avion a été abattu par un missile sol-air fourni aux rebelles par la Russie, une thèse farouchement contestée par Moscou pointant du doigt les forces ukrainiennes.

Seulement sept accidents meurtriers en 2014

Moins d'une semaine plus tard, un avion de la compagnie taïwanaise TransAsia Airways (vol GE222) s'est écrasé après avoir manqué son atterrissage dans de mauvaises conditions météorologiques près de l'aéroport de l'île de Penghu, à Taïwan, faisant 48 morts et dix blessés. Une tragédie qui est due à une erreur humaine, selon nos informations. Le lendemain, un avion d'Air Algérie (vol AH5017) s'est écrasé peu après son décollage dans le nord du Mali, avec 166 passagers et membres d'équipage qui ont tous péri. L'enquête n'a permis d'avancer jusqu'ici aucune piste privilégiée.

Pourtant, l'année 2014 est appelée à devenir l'une des plus sûres de l'histoire de l'aviation, avec seulement sept accidents meurtriers sur des vols commerciaux, selon le décompte effectué début décembre par l'organisation Aviation Safety Network. Il s'agit d'un chiffre incroyable compte tenu des millions de vols et des milliards de passagers transportés en une année. En 2013, 15 accidents meurtriers avaient été recensés. Leur nombre s'élève à 32 en moyenne par an depuis 1946. Toutefois, le nombre de morts et disparus a connu une forte hausse en 2014 avec 762 victimes - nombre le plus élevé depuis 2010 - après un plus bas l'an passé avec 224 morts.

Circonstances extrêmement rares

"Maintenant, la sécurité est telle que les incidents paraissent plus mystérieux et frappants parce que les crashs se produisent seulement dans des circonstances extrêmement rares", explique un consultant dans l'aviation basé à Jakarta, Gerry Soejatman. "C'est la raison pour laquelle cette année a eu un tel impact. Les accidents sont si rares que nous amplifions ceux qui se produisent", précise-t-il.

Ainsi, le mystère du vol MH370 est un défi aux technologies modernes, notamment dans un monde interconnecté et hautement surveillé : la traçabilité de l'appareil et les recherches entreprises jusqu'ici n'a donné aucun résultat. Pour éviter que cela ne se reproduise, les autorités aériennes devraient annoncer bientôt de nouvelles normes de traçabilité des avions, afin de pouvoir rapidement localiser un appareil en cas d'incident.

Vers des avions traçables à 100 % ?

La révélation selon laquelle les vols ne sont pas constamment traçables "fut une surprise pour beaucoup", constate le secrétaire général de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), Raymond Benjamin. "Mais nous avons maintenant un consensus avec l'industrie pour développer un suivi global de tout le trafic, afin d'améliorer le traitement de cas similaires, en particulier pour organiser les recherches en cas d'accident", assure-t-il.

L'OACI vérifie également si les risques de survol des zones de conflits sont communiquées de manière appropriée, ajoute-t-il en référence à l'avion abattu au-dessus de l'Ukraine. Des propositions seront effectuées à l'assemblée annuelle de l'OACI en février.

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Commentaire 1
à écrit le 14/12/2014 à 19:42
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Très belle propagande.

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