Aéroport de Toulouse : remplacement surprise du président du directoire Jean-Michel Vernhes

Après l'avoir renouvelé à son poste en mars, les actionnaires ont lancé le processus de recrutement de son successeur. Le passage de témoin est prévu au premier semestre 2018.
Fabrice Gliszczynski
Figure du transport aérien français, Jean-Michel Vernhes est président du du directoire de l'aéroport Toulouse-Blagnac depuis la création de la société aéroportuaire, en 2007.

Grosse surprise à l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Selon nos informations, Jean-Michel Vernhes (67 ans en novembre), président du directoire de l'aéroport toulousain depuis 2007 - il était directeur de l'aéroport de Blagnac depuis 1999 avant cette date qui correspond au changement de statut des grands aéroports français -, va quitter ses fonctions. Il l'a annoncé aux personnels ce jeudi.

L'ensemble du directoire avait été renouvelé en mars

Quelques mois seulement après l'avoir renouvelé à son poste en mars dernier les actionnaires de l'aéroport, un consortium chinois qui détient 49,9% du capital, les collectivités locales (40%) et l'État (10, 01%), ont mandaté un cabinet de chasseurs de têtes pour le remplacer. La présidente du conseil de surveillance, Anne-Marie Idrac est chargée de coordonner le processus. Le passage de témoin devrait intervenir au premier semestre 2018.

Si Jean-Michel Vernhes avait été renouvelé pour 5 ans en mars, il ne pouvait néanmoins aller au-delà de trois ans en raison de la limite d'âge de 70 ans inscrite dans les statuts. Soit jusqu'à 2020. Les raisons de ce départ anticipé restent encore floues. L'initiative vient de l'actionnaire chinois. Avec le prochain contrat de régulation économique qui se profile, ce dernier voudrait repartir avec un homme ayant notamment un profil plus financier pour améliorer encore la rentabilité de l'aéroport avec l'augmentation des surfaces commerciales, prévue dans les travaux en cours que mène Jean-Michel Vernhes.

Travaux achevés au printemps 2018

Jean-Michel Vernhes partira donc au moment de l'achèvement d'une phase de travaux d'envergure qui vont changer de manière radicale l'exploitation de l'aéroport : poste d'inspection filtrage unique, réorganisation de la zone commerciale, jetée low-cost..., l'investissement s'élève à une trentaine de millions d'euros. Il quittera également son poste sur un bilan commercial positif, avec une forte croissance du trafic aérien. Depuis le début de l'année, le trafic de l'aéroport a en effet bondi de 16,5%.

L'État vendra-t-il sa part aux Chinois l'an prochain?

Son départ coïncidera avec une autre décision capitale pour l'avenir de l'aéroport que devra prendre l'Etat. À partir du 18 avril 2018, l'État disposera en effet d'une fenêtre de 6 mois (renouvelable une fois) pour vendre sa part de 10,1%% dans l'aéroport de Toulouse, privatisé depuis 2013. Une vente aux actionnaires chinois qui possède 49,9% du capital serait une provocation pour les collectivités locales qui (40%) qui veulent avoir la majorité. Ces dernières ne cessent de contester l'attitude du groupe chinois lors des assemblées générales. Si l'actionnaire chinois n'a pas cette fois demandé un dividende extraordinaire lors de la dernière assemblée générale en juin, le calcul du dividende a été fait, selon nos informations, selon des normes internationales, plus avantageuses que les normes françaises. La différence serait de un million d'euros environ.

 

Figure du transport aérien français, Jean-Michel Vernhes est président du directoire de l'aéroport Toulouse-Blagnac depuis la création de la société aéroportuaire, en 2007. Il avait pris la direction de l'aéroport toulousain en 1999 après une carrière à la Direction Générale de l'Aviation Civile et a été également directeur général de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Toulouse de 2002 à 2009. Il a également été président de l'Union des aéroports français de 2011 à 2017.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 5
à écrit le 16/09/2017 à 18:06
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Poches remplies au suivant.

à écrit le 15/09/2017 à 10:45
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Sauf qu'il n'est pas débarqué à cause de son age, mais car il s'oppose au pillage en règle de la trésorerie de l’aéroport par les chinois, avec la complicité de l'état, et qu'en vendant les 10% de part de l'état aux chinois, les chinois deviendront m...

le 19/09/2017 à 12:40
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Rien à voir avec Macron, c'est Sarkozi qui a initié ce projet et vendu l'aéroport!

à écrit le 14/09/2017 à 14:41
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Rien de choquant vu son age et beaucoup trop d'années ( presque 20 !) à son poste directorial . Place aux jeunes

le 15/09/2017 à 11:17
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Voir commentaire du dessus (commentaire de quelqu'un qui a compris, lui)...

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