Air Berlin, la deuxième compagnie allemande, dépose le bilan : 7.200 emplois menacés

Etihad Airways, son principal actionnaire depuis six ans, a jeté l'éponge, hier mardi, en plein pic d'activité et à moins d'un mois des élections fédérales allemandes. La deuxième compagnie aérienne allemande était presque constamment dans le rouge depuis 2008. À la Bourse, l'action Air Berlin chutait de 30%, celle de Lufthansa, possible repreneur, grimpait de 4,7%.
Le gouvernement d'Angela Merkel a annoncé avoir accordé à Air Berlin un prêt relais de 150 millions d'euros, suffisant selon lui pour lui permettre de poursuivre ses activités pendant trois mois et de maintenir ses effectifs, qui représentent quelque 7.200 personnes, en attendant l'issue des discussions.

Air Berlin, la deuxième compagnie aérienne allemande, déficitaire depuis plusieurs années, a déposé son bilan mardi après la décision de son principal actionnaire Etihad Airways de cesser tout soutien financier. Lufthansa, qui est déjà venue en aide à sa compatriote, et tout récemment en juin dernier, a déclaré être en négociation pour la reprise d'une partie de ses activités, et donc de ses créneaux de décollage et d'atterrissage.

| Lire : Accord avec Air Berlin : Lufthansa pourrait "aller plus loin"

La nouvelle intervient en pleine période des congés estivaux, marquée par un pic d'activité du secteur du transport aérien, et à moins d'un mois et demi des élections fédérales. Le gouvernement d'Angela Merkel a annoncé avoir accordé à Air Berlin un prêt relais de 150 millions d'euros, suffisant selon lui pour lui permettre de poursuivre ses activités pendant trois mois et de maintenir ses effectifs, qui représentent quelque 7.200 personnes, en attendant l'issue des discussions.

Air Berlin négocie avec Lufthansa et une autre compagnie d'une vente éventuelle d'actifs, a précisé le gouvernement, ajoutant s'attendre à des décisions dans les semaines à venir.

Lufthansa "bien placée pour choisir ce qu'elle veut reprendre"

Lufthansa loue déjà des avions d'Air Berlin, qui détache les équipages des appareils concernés, afin de renforcer sa filiale à bas coûts Eurowings, et le groupe n'a jamais caché vouloir aller plus loin, même s'il estime que l'endettement de son rival et les obstacles liés à la réglementation antitrust pourraient poser problème.

"Lufthansa a joué la montre pendant plusieurs années et elle est désormais bien placée pour choisir ce qu'elle veut reprendre au sein des activités d'Air Berlin pour répondre à ses besoins sans avoir à acheter la totalité d'une entreprise déficitaire", a commenté Jonathan Wober, analyste du CAPA-Center for Aviation.

 | Lire : Lufthansa dépèce Air Berlin pour muscler sa filiale low-cost Eurowings

Dans le rouge quasi constamment depuis 2008

Elle a fini dans le rouge la quasi-totalité des exercices financiers depuis 2008 et celui de 2016 s'est soldé par une perte record de 782 millions d'euros, soit plus de deux millions par jour.

Le soutien financier d'Etihad, actionnaire depuis 2011 et qui détient environ 30% de son capital, l'a maintenue à flot pendant plusieurs années, mais la compagnie d'Abou Dhabi a entrepris de réévaluer son portefeuille d'investissements en Europe faute d'être parvenue à la rentabilité espérée initialement.

Air Berlin n'est pas la première victime de ce virage stratégique puisque la compagnie italienne Alitalia, dont Etihad est également actionnaire, est déjà passée sous administration judiciaire et cherche des repreneurs.

| Lire : Alitalia peut-elle cette fois se sortir d'affaire ?

*Un graphique de notre partenaire Statista

(Avec Reuters)

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Commentaires 5
à écrit le 17/08/2017 à 16:38
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Je croyais que l'Allemagne était en plein boum, mais après DB maintenant Air Berlin, et les autres !!!!!! si peu que l'Automobile dégringole.....

à écrit le 16/08/2017 à 14:56
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Voilà ce que cela donne à force de tout déréguler pour faire croire au miracle du low cost et qui entraine une recapitalisation de l'état : c'est le capitalisme le plus sauvage qu'on veut nous servir sous un rêve de liberté sans borne.

le 16/08/2017 à 17:57
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cela s'appelle tout simplement " survival of the fitest " . Et comme DARWIN l'a si bien expliqué ; c'est la loi de l'évolution depuis ses débuts et pour longtemps encore . Et c'est bien ainsi .

à écrit le 16/08/2017 à 14:56
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Voilà ce que cela donne à force de tout déréguler pour faire croire au miracle du low cost et qui entraine une recapitalisation de l'état : c'est le capitalisme le plus sauvage qu'on veut nous servir sous un rêve de liberté sans borne.

à écrit le 16/08/2017 à 11:43
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Quelle est la véritable situation financière du secteur lié à l'aviation svp ? Quelle est l'évolution du chiffre d'affaire mondial ainsi que des bénéfices ? Difficile de voir clair avec un lobby pétrolier qui parasite sans cesse les informations ...

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