Air France : épilogue en vue dans le vaudeville entre la direction et le SNPL ?

La proposition d'accord de la direction aux syndicats de pilotes pour la création d'une compagnie à coûts réduits par rapport à Air France expire ce vendredi.
Fabrice Gliszczynski

Epilogue en vue à Air France dans le dossier des négociations avec le SNPL sur les conditions de création d'une compagnie à coûts réduits par rapport à Air France (projet Boost) et l'évolution des conditions de travail et de rémunération ? C'est en effet ce vendredi 2 juin que s'achève la période accordée par la direction aux syndicats des pilotes pour signer le texte.

 Partie de ping-pong

Deux possibilités s'offrent au bureau du SNPL, lequel avait été mandaté par son conseil début mai pour aller renégocier certains points de l'accord afin de pouvoir lancer un référendum auprès des adhérents du SNPL. Soit il continue de jouer la montre (certains membres du bureau ne veulent pas signer) en attendant le prochain conseil du SNPL le 21 juin en espérant convaincre ce dernier lancer, non pas un référendum, mais un conflit social qui se combinerait avec celui des pilotes de HOP. Mais cette hypothèse risquerait de se heurter au mécontentement de la base des pilotes qui commence à en avoir assez de cette partie de ping-pong avec la direction.

Soit, conscient que les pilotes ne le suivraient dans un tel conflit, il préfère convoquer un conseil extraordinaire pour le début de la semaine prochaine afin de lancer une consultation auprès des pilotes. Ce vote peut aussi se faire de manière électronique. Plusieurs pilotes parient sur ce scenario.

« L'enjeu sera ensuite de connaître la position du bureau du SNPL Air France », explique un pilote.  Appellera-t-il à voter pour ou contre cet accord ? « S'il appelle à voter pour, le résultat du vote ne sera qu'une formalité. La compagnie sera lancée », estime la même source.

Néanmoins, pour d'autres, même un appel à voter « non » n'empêcherait pas les pilotes de voter en faveur du texte, qui demande peu d'efforts aux pilotes. La position du bureau du SNPL Air France est donc compliquée. S'il appelle à voter « pour» cet accord, il validera cette « externalisation » d'une partie de l'activité d'Air France, qu'il a combattue. S'il appelle à voter « non », il prendra en revanche le risque d'être désavoué à nouveau par la base, laquelle, en février, avait voté pour le principe de création d'une nouvelle compagnie, contre l'avis du bureau du SNPL. Il y a 48 heures encore, Philippe Evain, le président du SNPL Air France dénonçait la proposition d'accord.

Quel scenario en cas de "non"?

Quelles seraient les conséquences d'un "non" des pilotes? La direction renoncerait-elle à son projet ou le modifierait-elle? "La direction ne peut renoncer à créer Boost alors que ses concurrents comme Lufthansa, IAG ou Air Caraïbes sont parvenus à créer des filiales à coûts réduits", explique un observateur. Le PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, a déjà indiqué que "Boost" se créerait quoi qu'il arrive. Certains imaginent même un scenario où Boost se créerait certes, non pas au sein d'Air France, mais au sein d'Air France-KLM, sans obligation de recruter des pilotes d'Air France. Une bombe atomique pour les pilotes.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 02/06/2017 à 12:45
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Pour moi, c'est l'option de la création de Boost EN DEHORS D'AIR FRANCE qui doit être mis en balance d'un éventuel refus au sein d'AirFrance !!! c'est le plan B... et il a ma préférence ! Ensuite, il faudra que Transavia rejoigne cette structure low...

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