Air France-KLM : la nouvelle gouvernance en place en septembre

À l'issue d'un conseil d'administration qui s'est déroulé le 12 juillet, Air France-KLM cherche un président ayant une dimension internationale et connaissant le secteur du transport aérien, de l'aéronautique ou des transports. Dans un courrier interne, Anne-Marie Couderc, la présidente par intérim d'Air France-KLM, indique que la nouvelle gouvernance devrait être en place en septembre.
Fabrice Gliszczynski
Dans un courrier adressé à La Tribune, il est indiqué que les auditions des candidats se poursuivent activement. La nouvelle gouvernance devrait être mise en place en septembre.
Dans un courrier adressé à La Tribune, il est indiqué que "les auditions des candidats se poursuivent activement". La nouvelle gouvernance devrait être mise en place en septembre. (Crédits : Reuters)

Réuni le 12 juillet, le conseil d'administration d'Air France-KLM a fait un point, par téléphone, sur la gouvernance, deux mois après la démission de Jean-Marc Janaillac à la tête du groupe le 15 mai et trois semaines seulement après les dissensions intervenues au sein du conseil d'administration à la suite du choix du comité de nomination de proposer le directeur financier de Veolia, Philippe Capron, comme Pdg d'Air France-KLM. Un choix contesté par Delta Air Lines, actionnaire depuis un an d'Air France-KLM qui a poussé le comité de nomination, piloté par la présidente par intérim du groupe Anne-Marie Couderc, à reprendre le processus à zéro, en associant non seulement Delta mais aussi China Eastern, actionnaire comme la compagnie américaine à hauteur de 8,8% du capital d'Air France-KLM. Le futur Pdg devra évidemment convenir à ces deux actionnaires mais aussi l'État (14,7%).

Nouvelle gouvernance en place en septembre

Sans surprise, il n'y a pas eu de fumée blanche à l'issue du conseil d'administration qui s'est déroulé le 12 juillet. Le Figaro avait annoncé le 9 juillet que Catherine Guillouard, la Pdg de la RATP, allait être nommée Pdgd'Air France-KLM cette semaine.

Selon nos informations, Air France-KLM cherche toujours un Pdg détenant une solide expérience à l'international, connaissant le transport aérien ou l'aéronautique ou le transport en général, et si possible francophone. Un profil différent de celui recherché au cours de la première partie de la chasse qui avait conduit le comité de nomination de porter son choix sur Philippe Capron. À ce moment-là, le comité recherchait plus des compétences dans les restructurations qu'un spécialiste du secteur. Selon certaines sources, Delta aurait notamment proposé une personnalité du transport aérien canadienne.

Dans un courrier adressé en interne que La Tribune s'est procuré, Air France-KLM explique qu'Anne-Marie Couderc, la présidente par intérim du groupe et du comité de nomination, "a indiqué que le conseil d'administration, fin juin, avait demandé au Comité de nomination et de gouvernance d'élargir la liste des candidats examinés, en y ajoutant des profils internationaux venant du monde aérien".

Une liste de personnes a été établie à la suite du travail des deux cabinets de chasseurs de têtes mandatés pour trouver l'oiseau rare.

Dans ce courrier, il est indiqué qu'Anne-Marie Couderc "a confirmé que les auditions des candidats se poursuivent activement et que le processus de recrutement devrait être finalisé dans les prochaines semaines, permettant une mise en place effective de la nouvelle gouvernance en septembre".

En interne, on désespère pas de trouver l'oiseau rare d'ici à fin juillet. En revanche, le modèle de gouvernance n'est toujours tranché, notamment sur la question de savoir si le Pdg d'Air France-KLM doit également avoir des responsabilités chez Air France.

AccorHotels dans le viseur

Par ailleurs, les oreilles du Pdg d'AccorHotels Sébastien Bazin ont du siffler pendant le conseil d'Air France-KLM. Selon nos informations, certains membres influents du conseil, comme Anne-Marie Couderc, ont dénoncé le groupe hôtelier d'alimenter la presse en fausse rumeur. "Elle s'est dite scandalisée", assure un administrateur du groupe.

Dans la communication interne, les termes sont moins virulents mais restent néanmoins très forts à l'égard d'AccorHotels.

Il est écrit, en effet, que "le processus (de recrutement, Ndlr), très bien avancé à la mi-juin, avait été ralenti depuis par des perturbations externes regrettables et négatives pour le groupe".

"Ces perturbations sont liées, pour certaines, à la manière dont le groupe AccorHotels manifeste son intérêt capitalistique pour le Groupe Air France-KLM, et pour d'autres à l'agitation médiatique alimentée par les nombreuses rumeurs autour de 'candidats potentiels' ou 'supposés'. Ainsi, par exemple, le nom de l'actuelle Pdg de la RATP a été avancé par certains médias, alors même que l'intéressée n'a jamais été candidate, et par conséquent n'est pas intégrée dans le processus de sélection en cours".

Pour rappel, AccorHotels est intéressé à racheter tout ou partie des 14,7% que détient l'État français dans Air France-KLM et appuyer cette participation capitalistique sur un accord industriel avec Air France et KLM. Notamment en mettant en commun les bases de données des passagers. Un projet discuté depuis deux ans sous les deux anciens Pdg qui en ont tous deux jugé limités les avantages d'une telle alliance pour Air France.

L'ex futur Pdg Philippe Capron avait lui aussi tiré à boulets rouges contre le groupe hôtelier, le soupçonnant de vouloir prendre le contrôle d'Air France-KLM de manière rampante.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 2
à écrit le 15/07/2018 à 19:24
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Ha ? Air-CGT... ou Air-SNPL ?

à écrit le 15/07/2018 à 7:44
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On nous parle d'un panier de crabes. Voyons voir!...

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