Air France : l'intersyndicale rejette le nouveau plan de la direction

L'intersyndicale ont répondu par communiqué à la dernière proposition de la direction. Elle a dénoncé "un plan de décroissance dissimulé", et a dressé une longue liste de revendications sans évoquer les efforts de productivité demandés par la direction.
Fabrice Gliszczynski

Pas sûr qu'Air France s'attendait à cela en présentant le 15 janvier dernier son plan de développement pour les années à venir accompagné d'une nouvelle méthode. Alors que la direction s'attendait à pouvoir débuter les négociations sur une hausse de la productivité pour soutenir une augmentation de 2 à 3% par an d'ici à 2020, les organisations professionnelles réunies en intersyndicale ont, au contraire, dénoncé dans un communiqué de presse "un plan de décroissance dissimulé par un ingénieux plan de communication".

Plan ambitieux pour la direction

Qualifié d'ambitieux par la direction, ce plan de croissance constitue pour l'intersyndicale un "plan de diminution de la flotte d'Air France similaire à celui programmé lors de l'annonce du plan".
"Nous constatons une baisse de cinq avions long courrier (5 %) en 2016 et un retour progressif en 2020 à la flotte long-courrier de 2014, le nombre d'avions total continuant lui, de diminuer... Cette "croissance négative" implique donc logiquement des suppressions d'emplois (1000 pour 2016) et n'écarte en aucun cas les menaces de licenciements », fait valoir l'intersyndicale dans un communiqué.

Délocalisation pour les syndicats

"Les seules voies de développement proposées passent de fait par un énième plan de délocalisation via KLM ou les filiales Transavia et la systématisation de la sous-traitance pour certains personnels affectés au sol ou à la maintenance", y-est-il ajouté.

Les revendications sont longues comme le bras.Les syndicats exigent en effet "une augmentation de la flotte tout entière, de nouveaux investissements, des garanties quant à la maintenance, l'assistance et l'exploitation de cette flotte par des salariés d'Air France, l'annulation des sorties de flotte annoncées pour les machines actuelles, l'arrivée des B787".

Ils demandent enfin "au gouvernement de faire sa part du travail en revoyant le mille-feuille de taxes et les surcoûts délirants imposés aux compagnies aériennes françaises qui poussent à la délocalisation des emplois".
Et d'ajouter : "l'intersyndicale est convaincue qu'Air France peut à sa mesure, contribuer à remédier au problème endémique du chômage en offrant des embauches durables, en proposant de la croissance, en investissant dans et pour son avenir, en France".

Menaces

Dans ce discours où les syndicats demandent des efforts à tout le monde, pas un mot sur d'éventuels efforts de productivité des personnels que demande la direction. Ni même une quelconque allusion à une ouverture de négociations. Or si tant est que le gouvernement donne un coup de pouce, il ne le fera que si les salariés acceptent aussi de faire des efforts.

Si Air France est contrainte de payer la taxe dite Chirac (aux alentours de 70 millions d'euros par an), la compagnie a néanmoins bénéficié du CICE et de la suppression de la taxe de l'aviation civile sur le trafic en correspondances qui génèrent près de 140 millions d'euros d'économies annuelles.


Pour finir, les syndicats se font même menaçants : "en l'absence de réaction rapide de nos dirigeants, l'intersyndicale sera amenée à proposer aux salariés une série d'actions dans un délai extrêmement court". Une sorte d'ultimatum qui ressemble un peu à ceux posés par la direction ces derniers mois que les syndicats dénonçaient.

Pas de licenciements jusqu'en juin 2018

Pendant ce temps, trois syndicats qui ne sont pas dans l'intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, UNSA), ont signé un accord écartant tout départ contraint pour motif économique parmi le personnel au sol jusqu'à l'été 2018, selon l'AFP.
L'accord triennal de gestion prévisionnelle des emplois et des métiers (ATGPEM) est ouvert à la signature jusqu'à mardi 17H00. Mais sa mise en œuvre est d'ores et déjà acquise après le feu vert accordé par les syndicats précités, majoritaires à eux trois.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 27
à écrit le 28/01/2016 à 11:14
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C'est difficile d'expliquer aux syndicats qu'on a fait fausse route en dimensionnant la flotte sur des hypothèses non validées. L'un des problèmes d'Air France est la faiblesse relative de son marché "captif" (en gros le potentiel parisien) sur leque...

à écrit le 27/01/2016 à 20:03
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@ Pn af : J'ai un profond respect pour le personnel au sol qui a fait d'énormes concessions alors qu'ils travaillent aussi en horaires décalés et ce, avec un salaire bien moins important que le personnel volant. De plus, pas de bol car je travail...

à écrit le 27/01/2016 à 12:57
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Personnellement je ne prends Air France que lorsque je ne peux pas faire autrement compte tenu de leur position de monopole sur certaines destinations.

à écrit le 27/01/2016 à 10:46
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On a déjà payé dans les années 90, alors que A.F. soit laissée en faillite, on pourra toujours voyager sans s'inquiéter des grèves à répétition.

à écrit le 27/01/2016 à 10:06
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À tous ceux qui critiquent le personnel Air France ... Tous ces français bien franchouillards qui ne cessent de parler de mettre en faillite pour réembaucher moins cher, qui crachent sur le personnel Air France alors que réels efforts ont été fait...

le 27/01/2016 à 13:00
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Le personnel d'une compagnie aérienne n'est pas là pour discuter et pleurnicher sur ses conditions de travail avec les passagers.

le 27/01/2016 à 14:41
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@jpp : suis assez d'accord, même si je regrette le "jusqu'au boutisme" des pilotes... J'aime bien AF et je préfère voler sur AF ,dont le personnel NC est agréable, pour peu que l'on ne soit pas trop "franchouille"... Il m'est même arrivé à Pekin d'êt...

le 27/01/2016 à 21:54
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Ces franchoulliards ne prennent jams is air France car c'est toujours la plus chère quelque soit les destinations.. On fait attention a now sous les petits franchoulliards ... Contrairement aux syndicat d'air France

le 29/01/2016 à 9:46
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"...réels efforts ont été faits ..." nous sommes bien contents de l'apprendre ; et surtout de lire que ces réels efforts sont sur la Nouvelle Première Classe .mr Jpp , il faudrait quand meme rester un peu serieux ? non ?

à écrit le 27/01/2016 à 9:57
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Cette frange de salariés veulent le beurre et l'argent du beurre. Si leurs conditions de travail et l'évolution de la compagnie ne leur convient pas, c'est simple, qu'ils démissionnent. Ce qui est dommage, c'est qu'une majorité de salariés ont fa...

le 27/01/2016 à 12:45
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A jade Échange place de nanti chef de cabine a AF 29 ans d'ancienneté pour un salaire de 3700€ par mois avec 1000 € de frais de garde d'enfants Des levers a 03ou 04.00 du matin ou Des retour a 23.00 le soir Des escales de 40 min pour visiter Un week...

le 27/01/2016 à 20:06
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@ Pn af : J'ai un profond respect pour le personnel au sol qui a fait d'énormes concessions alors qu'ils travaillent aussi en horaires décalés et ce, avec un salaire bien moins important que le personnel volant. De plus, pas de bol car je travail...

le 28/01/2016 à 9:11
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Encore un qui n'a pas pu rentrer chez AF, arrêtez de vous pourrir la vie passez à autre chose,

le 29/01/2016 à 9:55
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la reponse de Pn af est evocatrice ? non ? 2,5 smic ...1.000 euros de garde d'enfants ( donc sa femme doit elle aussi voyager ) ...et nous dit lui meme etre tous les soirs chez lui ( meme si c'est tard ) donc il ne fait que de petits trajets ...et ...

à écrit le 27/01/2016 à 9:23
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Cette compagnie est sapée de l'intérieur. Cette conduite est encouragée par le fait que l'Etat reste actionnaire significatif et que sa Direction n'a pas les coudées franches pour développer des stratégies comme le ferait toute entreprise totalement ...

à écrit le 27/01/2016 à 9:03
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Dommage, c'est une compagnie que j'apprécie, mais elle a de mauvais syndicats. Le personnel devrait veiller aux élections syndicales et élire des gens plus responsables.

à écrit le 27/01/2016 à 7:37
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Éternel refus de voir la mondialisation La gestion communiste de air France est entrain de la conduire à la faillite totale

à écrit le 26/01/2016 à 21:21
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Qu'on applique le référendum d'El Konnerie, je serais surpris de la réponse des salariés...

à écrit le 26/01/2016 à 20:52
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Dommage qu'un équivalent de la loi sur les faillites n'existe pas en droit français. AF aurait ainsi pu se déclarer "en faillite" tout continuant son activité et en se restructurant. En bref, proposer de nouvelles conditions aux salariés. Ceux qui le...

à écrit le 26/01/2016 à 17:39
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Et ils veulent tout faire (investissements etc.) avec quel argent les syndicats ? celui des contribuable ?

le 26/01/2016 à 18:03
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effectivement le CFO du groupe pourrait donner une leçon de compta au vue de l'endettement du groupe

le 26/01/2016 à 20:26
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L'UNSA (personnel sol, celle évoquée en fin d'article) ne fait plus partie de cette navrante intersindicale. Seule l'UNSA PNC en est encore.

à écrit le 26/01/2016 à 17:29
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Et le cinéma repart... et cela va durer jusqu'aux élections... sauf que c'est un mauvais film vu et revu ou les acteurs sont peu crédibles : les pilotes du snpl ne vont pas se remettre en grève surtout après 2014.... Au final tout le monde est fatig...

le 27/01/2016 à 6:06
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Je comprends pourquoi ils ne construisent pas en verre...

le 27/01/2016 à 9:46
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Et oui...Malgré la manne pétrolière ou gazière souvent dénoncée (avec envie et jalousie)...ils n'oublient pas d'où ils viennent et que tout peut s’arrêter...d'où un pragmatisme dont on ferait bien de s'inspirer... J'ai moyennement apprécié les sorti...

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