Air France : la nouvelle décision du SNPL qui fragilise le calendrier de Boost

Après avoir décidé d'appeler les pilotes du SNPL à se prononcer sur le lancement d'une compagnie à coûts réduits, le bureau du SNPL Air France a défini une durée de consultation allant jusqu'au 17 juillet, qui ne traduit pas une volonté de rattraper le retard pris dans ce projet. Un nouveau poids lourd du bureau Air France a démissionné.
Fabrice Gliszczynski
Quand bien même la compagnie parvenait à être lancée dans les temps, elle aurait du mal à remplir son objectif commercial, à savoir remplir les vols (et pas seulement les premiers) avec la recette unitaire correcte la plus élevée possible.

Après avoir lancé une consultation pour le moins baroque auprès de ses membres pour qu'ils se prononcent sur le projet de création d'une compagnie à coûts réduits par rapport à Air France (projet Boost), le bureau du SNPL Air France a défini un calendrier de consultation qui suscite une polémique au sein même du syndicat.

La consultation va durer quatre semaines

Alors que les négociations à rallonge entre la direction et le SNPL ont rendu extrêmement tendu le timing de débuter, comme prévu, les vols de cette compagnie début novembre, le bureau du SNPL Air France a choisi une période de consultation très longue : 4 semaines et même plus de 5 par rapport à la date du conseil du SNPL qui a décidé de lancer cette consultation. Celle-ci va en effet s'étaler du 20 juin au 17 juillet. Avec un délai aussi long, le projet Boost aura du mal à débuter dans les temps (dans l'hypothèse bien sûr d'un vote favorable des pilotes). Si un certificat de transport aérien (CTA) peut être accordé par la direction générale de l'aviation civile (DGAC) quelques heures avant le début du premier vol (ce fut le cas en 2003 pour Air Caraïbes Atlantique par exemple), il est clair que le processus d'obtention risque d'être fragilisé par les congés du mois d'août.

La problématique de la commercialisation

Par ailleurs, quand bien même la compagnie parvenait à être lancée dans les temps, elle aurait du mal à remplir son objectif commercial, à savoir remplir les vols (et pas seulement les premiers) avec la recette unitaire correcte la plus élevée possible. Par conséquent, lancer la commercialisation des vols fin juillet (si tout va bien) pour débuter en novembre, est pour le moins un peu court.

Et du sur-intéressement des pilotes

Un calendrier a par ailleurs des conséquences "financières" pour les pilotes, car il empêche de négocier l'accord d'intéressement qui arrive à échéance et dont il faut notifier les modalités avant le 1er juillet prochain. En effet, comme le rappelle le directeur général d'Air France, Franck Terner, dans un courrier adressé à Philippe Evain, le président du SNPL Air France,  l'accord Trust Toigether proposé à la signature des syndicats prévoit la mise en oeuvre d'un sur-intéressement que la direction a prévu d'intégrer dans l'accord actuel d'intéressement, dont la négociation a débuté le 9 juin et se conclure le 30 juin. Une signature de l'accord Trust Together après cette date empêche ce mécanisme de se déclencher.

"Vous en porterez la responsabilité", a indiqué Franck Terner à Philippe Evain.

Polémique

Selon plusieurs pilotes, le calendrier et les conséquences qu'il engendre pour les pilotes, a suscité une vive polémique sur le forum du SNPL (un site où les membres du syndicat peuvent communiquer entre eux). Emmanuel Mistrali, porte-parole du bureau Air France, a démissionné du bureau Air France, sans donner de justification. Contacté par La Tribune, Monsieur Mistrali, n'était pas joignable. Il s'agit du deuxième poids lourd après Véronique Damon à démissionner du bureau Air France.
Selon certains pilotes, un tel calendrier de la consultation risque d'affaiblir la proposition d'accord du SNPL (que refuse la direction). D'autres estiment que bureau du SNPL pourrait être tenté de profiter de la grève chez HOP début juillet pour tenter de créer une dynamique de conflit à Air France.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 3
à écrit le 14/06/2017 à 1:23
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Pour moi c'est réglé... Plus d'avion et opté pr le tgv bcp moins cher moins polluant et plus rapide...en comptant le trajet centre ville et contrôles...

à écrit le 13/06/2017 à 16:00
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la saga AF dans le cas le plus défavorable se terminera par la disparition d'AF , mais cela sera t il grave ? non, d'autres compagnies hériteront des créneaux de vol ainsi libérés et il sera toujours aussi aisé de voler au départ de Paris. En Italie...

à écrit le 13/06/2017 à 12:49
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Ce syndicat ne représente plus les intérêts des pilotes d'Air France et touche le fond de la médiocrité corporatiste. Que ceux qui le soutienne regardent au T2D les très nombreux appareils d'Easyjet,et ceux de Vueling à ORY, qu'ils regardent en passa...

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