Air France reprend les négos sociales, le PDG annonce 1 milliard d'euros de bénéfices d'exploitation pour Air France-KLM

Lors d'une audition à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Janaillac, le PDG du groupe, a indiqué que le résultat d'exploitation d'Air France-KLM en 2016 serait proche d'un milliard d'euros. Le même jour, les négociations sociales avec les pilotes et les hôtesses et stewards ont repris à Air France dans le but d'améliorer la compétitivité de la compagnie.
Fabrice Gliszczynski
Jean-Marc Janaillac, le PDG d'Air France-KLM

Ce mardi, jour de reprise des négociations sociales entre la direction et les syndicats de pilotes et du personnel navigant commercial (PNC), qui doivent aborder à la fois un certain nombre d'efforts à faire à Air France mais aussi définir les conditions de travail et de rémunération du personnel de la future filiale à coûts allégés prévue par la direction (-20% de coûts par rapport à Air France), Jean-Marc Janaillac, le PDG d'Air France-KLM et Président d'Air France, a annoncé, lors d'une audition à l'Assemblée nationale, l'ordre de grandeur des bénéfices attendus en 2016.

« Le résultat d'exploitation ne sera très loin du milliard d'euros », a-t-il indiqué, en précisant que les deux grèves des navigants d'Air France et l'impact des attentats avaient respectivement coûté à Air France 130 millions d'euros et 150 millions d'euros.

Un impact sur les négociations?

Certes, ces résultats ne sont pas une surprise et s'expliquent en partie par la très bonne performance du groupe au premier trimestre, mais aussi par celle de de KLM -qui creuse à nouveau l'écart avec Air France- et la baisse du prix de la facture du carburant. Il n'empêche, l'annonce de ces bénéfices ne peut-elle pas néanmoins jouer sur les négociations à Air France ?

Certains en interne estiment en effet qu'ils peuvent servir de grain à moudre à certains syndicats pour ne pas accepter de nouveaux efforts (même si le niveau d'économies espéré par la direction est très éloigné de celui demandé l'an dernier). Il est clair qu'il est plus difficile de demander des efforts supplémentaires au personnel quand l'entreprise dégage des bénéfices de l'ordre d'un « milliard d'euros».

Les cartes sont sur la table

Néanmoins, d'autres observateurs estiment au contraire que les cartes ont le mérite d'être d'emblée sur la table et que personne ne pourra feindre de découvrir les bénéfices du groupe en février, lors de la publication des résultats 2016 et de la finalisation espérée des négociations. Surtout, cela permet d'éviter un décalage qui pourrait être trop grand en février entre des résultats 2016 du groupe et la situation réelle d'Air France à ce moment-là en raison de l'impact sur l'activité de la menace d'attentats en France qui risque de ne pas s'atténuer d'ici-là.

Croissance

Jean-Marc Janaillac l'a redit. Les mesures du plan Trust Together doivent permettre à Air France de dégager du « cash flow pour financer la flotte » et de croître. « La croissance permet d'avoir de la productivité, mais la productivité permet de faire de la croissance », a-t-il indiqué. Une façon de dire moins brutale (même si le fond est le même) que celle de Frédéric Gagey, l'ancien PDG d'Air France, aujourd'hui directeur financier d'Air France-KLM, lorsqu'il disait « la croissance, ça se mérite ».

Fabrice Gliszczynski

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