Alitalia : la direction veut supprimer 1 poste de travail sur 5

Le nouveau plan de sauvetage de la compagnie aérienne décidé par la direction prévoit 2.437 suppressions de postes soit 20% des effectifs. Les syndicats ont décidé d'une grève le 5 avril.
Fabrice Gliszczynski

Le plan d'économies d'un milliard d'euros d'ici à 2019 validé mardi par le conseil d'administration d'Alitalia est très dur sur le plan social. Selon une source syndicale citée par l'AFP, la direction a indiqué aux syndicats ce vendredi qu'elle prévoyait 2. 437 suppressions de postes sur les quelque 12.000 salariés de la compagnie aérienne. Soit 20% de ses effectifs. Plus précisément, 2.037 suppressions de postes sont prévues parmi le personnel au sol et 400 parmi les hôtesses et stewards, dont la garantie de l'emploi incluse dans le précédent accord collectif expire fin 2017. En réponse, les syndicats ont décidé de lancer une grève le 5 avril prochain. L'accord des syndicats à ce plan est une condition sine qua none au financement de ce plan par les actionnaires actuels, essentiellement la compagnie du Golfe Etihad Airways et des banques italiennes.

Hausse du chiffre d'affaires

Mardi, en adoptant son plan, la direction s'était gardé de préciser l'impact de ses mesures sur le plan social. Ce plan vise à transformer Alitalia en compagnie low-cost, au moins sur le réseau moyen-courrier. La direction entend mettre en place de toute une palette d'options payantes sur le moyen-courrier comme le choix des sièges, de l'enregistrement des bagages en soute, ou l'embarquement prioritaire ou encore la vente à bord des boissons et des collations. Ces mesures doivent contribuer à faire augmenter le chiffre d'affaires de 30%, à 3,7 milliards d'euros.

20 avions retirés sur le moyen-courrier

Si 20 avions seront retirés de la flotte moyen-courrier, la compagnie entend augmenter le nombre de sièges par appareil. Sur les vols long-courriers, Alitalia continuera à offrir ses services habituels, et compte se développer "vers les Amériques". Ce qui ne sera une simple affaire, en tout cas vers les Etats-Unis, dans la mesure où la compagnie italienne fait partie de la "co-entreprise" transatlantique aux côtés d'Air France-KLM et Delta et que tout développement sur l'Atlantique nord doit avoir le feu vert des autres partenaires.

Sur le plan de la distribution, la compagnie entend notamment s'appuyer sur le numérique, en développant les ventes sur smartphone et tablettes.

Concurrence des low-cost

Alitalia est frappé de plein fouet par la concurrence féroce des compagnies à bas coûts qui détiennent aujourd'hui 47% du marché intérieur. Par ailleurs, sur le long-courrier, la compagnie a toujours souffert de la bipolarisation du marché entre Milan et Rome, composé de flux de trafic affaires sortant à Milan et de flux de trafic loisirs entrants à Rome. Cette structure de trafic a toujours empêché la compagnie d'avoir un hub solide. D'autant plus que la présence de deux aéroports à Milan a toujours accentué les difficultés

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 3
à écrit le 19/03/2017 à 12:46
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Les salariés d'AF feraient bien de se rendre compte qu'à force de s'arquebouter sur leurs privilèges actuels, voilà ce qui les attend !!! Ainsi, pour les PNC, on ne peut continuer à être rémunéré 40% de plus que le prix du marché (ce serait la base ...

à écrit le 18/03/2017 à 13:04
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Un avion sur cinq sera sans pilote ?

à écrit le 18/03/2017 à 0:49
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Air France se frotte les mains de s'être tenu à l'écart du "gouffre" Alitalia, tandis que Etihad s'en mord les doigts !!! Quand au personnel, oh combien doit-il regretter que AF ne soit pas leur patron...

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