Bientôt un tarif minimum pour les VTC, comme pour les taxis

Le gouvernement travaille sur un tarif minimum pour les voitures de transport avec chauffeur (VTC) en vue d'une disposition législative, conformément à la préconisation du médiateur Jacques Rapoport.
Mounia Van de Casteele
La fixation par l'Etat d'un tarif minimum pour les VTC (comme pour les taxis) avait été recommandée début février par le médiateur chargé de déminer le conflit entre chauffeurs et plateformes en cas d'échec des négociations.

La convergence des professions de VTC et de taxi est en marche. Le secrétaire d'Etat aux Transports a en effet annoncé vendredi "le début de travaux pour la mise en place d'un tarif minimum" applicable au secteur des voitures de transport avec chauffeur (VTC), ont indiqué à La Tribune des représentants de chauffeurs, à la sortie d'une entrevue avec Alain Vidalies. Interrogé par La Tribune, le cabinet du secrétaire d'Etat a confirmé l'information, ainsi que le constat "d'échec" des négociations entamées en février avec Uber, leader des plateformes de mise en relation de clients et chauffeurs.

"C'est historique !", se réjouit Fabian Tosolini (CFDT Transports), au nom de l'intersyndicale (CFDT, Actif-VTC et UDCF). Avant de poursuivre : "Obtenir la garantie d'un tarif minimum, c'est considérable ! Cela signifie que plus aucun chauffeur ne récupérera pas le fruit de son travail". Celui-ci précise toutefois sa surprise quant à la rapidité de cette annonce :

"Nous ne nous attendions pas à ce que tout soit acquis ce matin. Tout se précipite. Maintenant, il va falloir beaucoup travailler sur la hauteur du tarif. Car il n'est pas question de prendre celui évoqué par le médiateur. Mais cela, nous sommes prêts à le faire. C'est l'aboutissement d'un travail syndical innovant : la création de collectifs qui privilégient la négociation au conflit. Nous sommes contents".

Une recommandation de Rapoport

Les travaux en vue de barèmes fixés dans la loi pour les VTC, comme il en existe pour les taxis, et permettant aux chauffeurs de dégager des revenus suffisants, feront "l'objet d'une intervention législative après les élections", a précisé Fabian Tosolini. Selon les organisations de chauffeurs, Alain Vidalies a également pris l'engagement de "contrôler les plateformes" pour vérifier que les capacités financières des sociétés inscrites (les capacitaires) sont en cohérence avec le nombre de licences (Loti) et de véhicules en circulation.

La fixation par l'Etat d'un tarif minimum avait été recommandée début février par le médiateur chargé de déminer le conflit entre chauffeurs et plateformes si des améliorations n'étaient pas apportées par ces dernières. En remettant ses conclusions début février, Jacques Rapoport avait alors reconnu que la proposition d'Uber d'aider les chauffeurs les plus en difficulté, aussi "satisfaisante" soit-elle, ne répondait pas aux revendications des chauffeurs, qui demandaient une hausse des tarifs et une baisse de la commission prélevée par Uber.

Un dialogue de sourds

Mais ce discours, Uber ne veut pas l'entendre. Selon la multinationale, "augmenter massivement les prix" n'est "pas la solution" car cela entrainerait "une perte significative et immédiate du nombre de clients et les chauffeurs en seraient les premiers perdants". Aussi n'a-t-elle pas voulu diminuer sa commission récemment passée de 20% à 25% pour son service UberX, comme le réclament les syndicats de VTC depuis fin 2016.

Voilà des mois qu'associations et syndicats de VTC dénoncent la dégradation des revenus des chauffeurs, rejetant la responsabilité de cette situation sur Uber. Interrogée avant la réunion, celle-ci estime cependant que "la discussion ne fait que commencer" et appelle les organisations "à revenir travailler et dialoguer".

Cependant, plus que de longs discours ou de fastidieuses démonstrations, ce que les chauffeurs souhaitent, c'est du concret. Aussi l'intersyndicale demande-t-elle à être reçue par Uber "d'ici lundi 20h avec des propositions concrètes." "Si ce n'est pas le cas, on organisera une conférence de presse mardi à 9h30 pour expliquer la suite", a ajouté Fabian Tosolini. Car si les chauffeurs sont désormais assurés d'obtenir un revenu minimum par course, ils ne comptent pas lâcher du lest sur leur souhait d'augmenter les prix des grilles tarifaires des plateformes...

Pour l'heure, le directeur Europe de l'Ouest d'Uber, Thibaud Simphal, sera reçu mardi matin par le Secrétaire d'Etat aux transports, conformément à sa demande a précisé le cabinet d'Alain Vidalies.

Mounia Van de Casteele

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Commentaires 3
à écrit le 01/04/2017 à 19:11
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De quoi se mêle encore le gouvernement socialiste ? Les VTC et les autres ne peuvent pas travailler à perte bien longtemps et si les chauffeurs acceptent, c'est bien qu'ils y retrouvent leur compte, non ! Quand va-t-on nous imposer de ne respirer qu'...

à écrit le 31/03/2017 à 16:10
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c'est quoi encore cet article. Les VTC ont déjà un tarif minimum fixé à cinq euros et les taxis 8€ (ou 7 ) Ce n'est pas clair !

le 31/03/2017 à 18:56
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super prix minimum pour les vtc egal remboursement de la licence de taxi sinon les taxi seront vraiment en colere et je les comprendrais

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