Cars Macron : Ouibus (SNCF) gagne une manche contre Transdev

L'Autorité de la concurrence a annoncé le rejet de la plainte du groupe Transdev contre la SNCF dans le secteur du transport par autocar, estimant que les éléments fournis par le plaignant "n'étaient pas suffisamment probants".
Mounia Van de Casteele
L'Autorité n'a pas considéré que les conditions actuelles de l'utilisation par Ouibus des moyens de la SNCF, comme notamment l'identité visuelle commune entre des activités concurrentielles et en secteur réservé (préfixe "Oui" similaire à celui utilisé pour le transport ferroviaire), étaient susceptibles de constituer une utilisation abusive des moyens du monopole.

C'est un revers pour Transdev. L'Autorité de la concurrence a annoncé, jeudi 1er juin, le rejet de la plainte de la multinationale détenue à 70% par la Caisse des dépôts et à 30% par Veolia contre la SNCF dans le secteur du transport par autocar. Transdev, qui détient également Eurolines, compagnie de transport international par autocar, reprochait à la SNCF d'abuser de sa position dominante sur le marché du transport ferroviaire de voyageurs en faisant bénéficier sa filiale Ouibus de moyens tirés de ce monopole.

Tarifs agressifs et abus de position dominante

Transdev, qui possède également une filiale d'autocars longue distance Isilines, dénonçait notamment des "tarifs de prédation" ainsi que des "subventions croisées" entre les deux activités de la SNCF, qui auraient permis de financer le développement de Ouibus en ouvrant de nouvelles lignes, tout en multipliant les pertes.

Mais malgré les pertes enregistrées par Ouibus depuis l'ouverture du marché, "aucun élément" n'a permis de considérer que sa politique commerciale était fixée dans le but d'évincer ses concurrents, estime l'Autorité dans un communiqué:

"L'Autorité a constaté que, malgré les pertes enregistrées par Ouibus depuis l'ouverture du marché, aucun élément au dossier relatif à son comportement tarifaire ou commercial ou à l'analyse de l'horizon de rentabilité de son activité dans le cadre d'un marché émergent, ne permettait de considérer que la politique commerciale de Ouibus était fixée dans le cadre d'un plan ayant pour but d'éliminer un ou des concurrents ni qu'elle était susceptible de provoquer des effets, potentiels ou réels, d'éviction".

"Les éléments au dossier ne permettent pas de considérer à ce jour que le maintien de Ouibus sur le marché serait dépourvu de toute rationalité économique ou correspondrait à un comportement anticoncurrentiel"

Enfin, l'Autorité n'a pas considéré que les conditions actuelles de l'utilisation par Ouibus des moyens de la SNCF, comme notamment l'identité visuelle commune entre des activités concurrentielles et en secteur réservé (préfixe "Oui" similaire à celui utilisé pour le transport ferroviaire), ou encore des moyens de communication et humains de la SNCF, étaient susceptibles de constituer une utilisation abusive des moyens du monopole. Notons à cet égard que la SNCF a annoncé la veille de la publication de cet avis la création de la marque "InOui" pour le TGV, dont l'offre low cost est baptisée "Ouigo".

L'argument "Flixbus", qui a réussi à devenir le leader du marché

L'Autorité se base entre autres sur le fait que cela n'a pas empêché l'ascension de l'autocariste allemand Flixbus, "qui ne disposait d'aucune notoriété sur le marché français lors de son arrivée sur le marché". Flixbus est en effet devenu leader du marché du transport longue distance par autocar, libéralisé dans l'Hexagone en août 2015 dans le cadre de la loi Macron. Un marché qui s'est rationalisé après la guerre des prix des premiers mois. Désormais, sur les cinq compagnies qui s'étaient lancées au départ, il n'en reste que trois: Ouibus, Isilines et Flixbus. Aucune n'est encore rentable, malgré des modèles économiques très différents. Cependant, le numéro un Flixbus compte le devenir à l'horizon 2018, et en tout cas avant Ouibus. Ce dernier, dont les pertes s'élèvent à 30 millions d'euros, vise la rentabilité pour 2019.

Mounia Van de Casteele

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