Ce que propose Air France pour trouver un accord avec les PNC

L'accord collectif pour les PNC sur les conditions de travail et de rémunération s'achève fin octobre, La direction propose de le proroger (en l'améliorant) jusqu'au 28 février, le temps de négocier un nouvel accord s'inscrivant dans la durée. Un projet d'accord est soumis à signature.
Fabrice Gliszczynski
A défaut d'accord avant le 31 octobre, la direction peut, en théorie, imposer ses conditions de manière unilatérales à partir du 1er novembre.

Nouvelle tentative d'accord pour la direction d'Air France avec les syndicats PNC (personnels navigants commerciaux). La direction a soumis à signature aux trois syndicats représentatifs des hôtesses et stewards, l'UNAC, le SNPNC et l'UNSA, un projet d'accord.

Ce texte n'est pas un nouveau projet d'accord collectif sur les conditions de travail et de rémunération des hôtesses et stewards destiné à remplacer l'accord en cours qui prend fin le 30 octobre prochain, mais un projet pour proroger ce dernier (en l'améliorant) jusqu'au 28 février prochain, le temps de négocier les conditions d'un nouvel accord collectif « de longue durée » tenant compte des objectifs de compétitivité de la compagnie.

Longue durée et compétitivité

Deux termes d'importance. Cet été, la durée de l'accord proposé à l'époque par la direction constituait la principale raison du SNPNC et de l'Unsa, deux des trois syndicats représentatifs des PNC, pour appeler à la grève fin juillet-début août en plein chassé-croisé estival (l'UNAC avait repoussé son préavis).  Air France proposait de reconduire l'accord collectif actuel (2013-2016) jusqu'à mars 2018 quand les syndicats exigeaient de le porter jusqu'en octobre 2021 (5 ans).

"Il y a un lien entre le contenu et la durée de l'accord. Si le contenu comprenait des mesures d'amélioration de la compétitivité permettant de traverser des périodes difficiles, l'accord pouvait s'inscrire dans la durée. Dans la mesure où la principale revendication des syndicats était de reconduire l'accord existant, nous ne pouvions envisager une période plus longue", expliquait ainsi fin juillet, peu avant le déclenchement de la grève, Gilles Gateau, le DRH d'Air France.

Lufthansa a signé un accord de 5 ans avec ses PNC

Si l'engagement aujourd'hui de la direction de signer un accord de longue durée correspond donc aux souhaits des syndicats, le rappel des impératifs de compétitivité doit forcément moins leur plaire. La direction garantit néanmoins dans le projet d'accord de ne pas procéder à des départs contraints. Pour rappel, Lufthansa a réussi à trouver un point d'entente avec ses PNC. L'accord porte sur une durée de 5 ans mais apporte en contrepartie à la compagnie allemande de baisser de 10% les coûts du PNC (70 millions d'euros environ).

L'idée de cet accord est de tout mettre en œuvre pour aboutir à un accord « équilibré », avec des améliorations concernant plusieurs points comme la «stabilité et la visibilité des plannings », ou la diminution du « bloc-réserve » pour les vols long-courriers. Si un tel accord n'augurera en rien la signature d'un nouvel accord collectif, elle constituerait néanmoins un beau symbole pour le nouveau PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac. A défaut d'accord avant le 31 octobre, la direction peut, en théorie, imposer ses conditions de manière unilatérales à partir du 1er novembre.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 12/10/2016 à 8:11
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Il s'agit d'un problème lié au cout du travail. Il dépend du montant des charges sociales qui doivent être réparties sur le travail et sur la consommation d'énergie. Ce problème concerne toutes les entreprises soumises à la concurrence internationale...

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