Chine : bataille de chiffres entre Uber et son rival local Didi Kuaidi

Les deux concurrents s'affrontent à coups de sommes colossales pour conserver la fidélité des chauffeurs et se disputer les faveurs des usagers sur le crucial marché chinois.
Didi Kuaidi, principal service chinois de réservation de taxis et véhicules avec chauffeurs (VTC), dépense jusqu'à "80 millions de dollars par semaine" en subventions pour attirer passagers et chauffeurs, a accusé lundi l'américain Uber, alors que s'exacerbe leur rivalité.

Nouvelle passe d'armes entre Uber et son rival chinois Didi Kuaidi. Le principal service local de réservation de taxis et véhicules de transport avec chauffeurs (VTC), dépense jusqu'à "80 millions de dollars par semaine" en subventions pour attirer passagers et chauffeurs, a accusé lundi l'américain Uber, alors que s'exacerbe leur rivalité.

Lire : Didi Kuaidi et Uber se font la guerre en Chine

Les deux concurrents s'affrontent à coups de sommes colossales pour conserver la fidélité des chauffeurs et se disputer les faveurs des usagers sur le crucial marché chinois, dont Uber veut faire son premier marché - il y revendique pour l'heure 30% de parts de marché.

Lire aussi : Pourquoi Uber considère la Chine comme sa mine d'or

Lors d'une conférence lundi à Pékin, l'emblématique et controversé patron-fondateur d'Uber, Travis Kalanick a cependant assuré:

"Très clairement, nous dépensons bien moins en subventions que Didi. Nous dépensons moins pour chaque voyage réalisé, et notre bilan est plus solide"

4 milliards de subventions par an ?

Après avoir dévoilé un accord de partenariat entre Uber et le conglomérat chinois HNA Group, l'homme d'affaires s'est montré incisif:

"Selon nos meilleures informations, Didi dépense entre 70 et 80 millions de dollars US par semaine en subventions, cela fait presque 4 milliards par an" -ce dont se défend farouchement la firme chinoise.

Et d'ajouter:

"L'an dernier, nous avons gagné des parts de marché importantes en Chine, en dépensant bien moins que cela"

Uber s'est engagé à dépenser environ 1 milliard de dollars dans le pays, où il affirme être actif dans 22 villes.

Travis Kalanick a insisté:

"Nous faisons des investissements considérables dans des dizaines de villes chinoises, et dans quelque temps, nous parlerons de centaines de villes"

Mais la firme californienne reste pourtant très loin derrière Didi Kuaidi, société appuyée à deux géants de l'internet local (Tencent et Alibaba) et présente dans près de 200 villes.

Selon le cabinet Analysys, au troisième trimestre 2015, Didi Kuaidi contrôlait 83% du marché des réservations de VTC contre 16,2% seulement pour Uber (bien en-deçà de l'estimation de celui-ci).

Lire : Uber revendique 30% de parts de marché en Chine

Didi Kuaidi a annoncé lundi avoir réalisé en décembre quelque 200 millions de courses.

Des chiffres "sortis d'une imagination folle"

Interrogée par l'AFP au sujet des subventions, Sun Liang, porte-parole de Didi Kuaidi, a qualifié les chiffres de M. Kalanick de

"sortis d'une imagination folle (...) simplement pas vrais".

Selon Mme Sun:

"Didi contrôle plus de 80% du marché, ce qui signifie que notre concurrent doit verser de lourdes primes pour remédier à l'inadéquation entre demande et offre (sur sa plateforme)"

"Nos chiffres montrent que nous maintenons un réseau de chauffeurs et passagers dix fois plus important à un coût/trajet quatre fois moins élevé"

Les services de réservation de voitures via smartphones menacent l'industrie des taxis traditionnels, et Pékin a annoncé en octobre son intention d'adopter une réglementation bien plus sévère pour ces applications.

(Avec AFP)

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