Etats-Unis : une ville préfère Uber à la construction de parkings

La ville de Summit (New Jersey) a lancé hier un programme pilote avec Uber pour régler des problèmes récurrents de stationnement. Une première.
Anaïs Cherif
La ville de Summit (New Jersey) a passé un contrat avec Uber pour un montant de 167.000 dollars par an.

Aucun terrain disponible dans le centre-ville, coût de construction exorbitant... La ville de Summit, située à 37 kilomètres de New York, renonce à construire de nouveaux parkings pour ses résidents contraints d'abandonner leur voiture à la gare pour aller travailler. Afin de désengorger le centre-ville et pallier le manque de stationnement, la municipalité a annoncé hier le lancement d'un programme pilote pour six mois avec Uber. L'objectif ? Développer le covoiturage avec la société de VTC vers la gare pour « réduire le nombre de voitures laissées au parking par les résidents pendant la semaine », explique Uber sur son site. La mairie espère ainsi libérer 100 places de stationnement et surtout, éviter de dépenser la somme de 10 millions de dollars pour la construction d'un nouveau parking. Signer un tel contrat avec Uber coûtera à la ville 167.000 dollars par an, rapporte à Buzzfeed Michael Rogers, qui officie à la mairie de Summit.

Un contrat inédit aux Etats-Unis

Les résidents ayant déjà pré-payé leur abonnement au parking voyageront gratuitement avec Uber. Pour les autres, chaque trajet coûtera deux dollars - quand laisser sa voiture au parking pour la journée coûte quatre dollars par jour, précise The Verge. Pour les usagers, le seul gain à espérer est donc le temps. Actuellement, les résidents qui payent un abonnement au parking de la gare doivent patienter une vingtaine de minutes avant d'espérer voir une place se libérer, raconte Michael Rogers à Buzzfeed. De son côté, la ville remboursera à Uber la différence entre le prix payé par les résidents et le coût réel du trajet. « En utilisant le covoiturage comme une solution au stationnement, notre programme est le premier du genre aux Etats-Unis », a déclaré Nora Radest, la maire de Summit, dans un communiqué de presse.

Aux Etats-Unis, Uber empiète sur les transports publics

Parmi les 22.000 habitants de Summit, seules 100 personnes peuvent s'enregistrer pour tester ce dispositif. « Le programme sera étendu en cas de succès », précise Uber. La société de San Francisco limite aussi ses plages horaires, du lundi au vendredi, de 5 heures à 21 heures.

Cette initiative s'inscrit dans la volonté d'Uber d'empiéter sur les transports en commun aux Etats-Unis, où déléguer ce service public à une société privée fait débat. Par exemple, Uber n'a aucune obligation de prendre en charge les personnes à mobilité réduite, comme le souligne Fortune. Et pour réserver un trajet, un smartphone est nécessaire. Selon Pew Research Center, environ 30 % des américains n'en possédaient pas en 2015. Pourtant, de nombreuses villes ont déjà réduit les aides versées aux transports en commun pour subventionner la société de VTC. San Francisco, Atlanta, Philadelphie, Dallas, Cincinnati ou encore Pittsburgh ont déjà sauté le pas.

Anaïs Cherif

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